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Le soutien des associations qui développent un parcours de sortie volontaire et des programmes d’insertion socioprofessionnelle pour les personnes en situation de prostitution

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 516 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/06/2023
    • de PAVET Amandine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dans le cadre du Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes, une mesure importante vise à soutenir les associations qui développent un parcours de sortie volontaire et des programmes d'insertion socioprofessionnelle pour les personnes en situation de prostitution (mesure 42). L'objectif est d'améliorer l'accompagnement et l'encadrement des personnes en situation de prostitution afin d'envisager les étapes et les moyens de sortir volontairement de la prostitution.

    Dans le monitoring intermédiaire du plan, il est toutefois spécifié que « la crise sanitaire a empêché la réalisation de nombreuses actions collectives, impossibilité d'organiser les visites domiciliaires avec comme conséquence une perte importante de contacts (notamment avec les personnes étrangères retournées au pays). Interruption complète du projet médical qui est la porte d'entrée sur le terrain de certaines antennes ».

    Pour remédier à cette situation catastrophique depuis la pandémie et afin de répondre aux ambitions du plan, ces associations ont-elles été soutenues à la mesure du travail à accomplir ?

    Depuis la fin des confinements et des mesures sanitaires, est-ce que les acteurs de ce secteur ont pu reprendre contact avec les personnes en situation de prostitution ?
    Si oui, dans quelle mesure ?

    Le travail de prévention et de soutien a-t-il permis d'obtenir de bons résultats ?

    Est-ce que le projet médical a pu reprendre et, si oui, combien de personnes ont pu en bénéficier ?
  • Réponse du 13/07/2023
    • de MORREALE Christie
    Dès le début de la crise sanitaire, plusieurs aides ont été débloquées, sous mon impulsion, par la Wallonie pour le secteur de l’aide aux personnes prostituées :
    - une subvention pour l’achat et la distribution de matériel de protection, vu les difficultés des services à faire face aux dépenses exceptionnelles visant notamment à rendre possible l’accompagnement individuel, l’organisation d’activités et de formations dans le strict respect des consignes de sécurité sanitaire ;
    - une subvention facultative pour l’achat de colis alimentaires et de bons alimentaires, que les services ont distribués aux personnes qui exercent dans le milieu de la prostitution ;
    - une subvention forfaitaire pour soutenir les opérateurs dans l’accomplissement de leurs missions ;
    - une subvention sous forme de prime versée au personnel ayant presté pendant la crise sanitaire.

    Au total, 170 000 euros de subventions complémentaires ont été versés aux trois opérateurs du secteur dans le cadre de la crise du Covid.

    Depuis la fin du confinement, les travailleurs du secteur ont dû adapter leurs pratiques professionnelles, notamment en développant de nouvelles méthodes d’accroche pour un public qui se déplace moins dans les lieux de permanence.

    Désormais, les travailleurs sociaux se déplacent davantage au domicile des bénéficiaires et ont augmenté leur présence sur les réseaux sociaux. En effet, la crise sanitaire a aussi provoqué un déplacement de la prostitution vers le numérique. Ainsi, durant le premier confinement, de nombreux travailleurs et travailleuses du sexe se sont mis à utiliser une webcam pour rencontrer leurs clients sans risque et garder le contact avec ceux-ci. La crise économique qui a suivi a forcé de nombreux bars à fermer, ce qui a obligé le personnel employé à travailler depuis leur propre domicile et via les réseaux sociaux, ainsi que les sites de rencontres spécialisés.

    À l’heure actuelle, la paupérisation des travailleurs et travailleuses du sexe met à mal la volonté de certains d’entre eux de sortir de la prostitution.

    Malgré ce contexte difficile, le travail de prévention des opérateurs s’intensifie et vise également un public estudiantin, avec l’organisation d’actions de prévention des risques en milieu festif.

    Concernant les interventions médicales et paramédicales (vaccins, dépistages, soins infirmiers, kinés …), les données récoltées ces deux dernières années montrent qu’elles augmentent. En 2021, 4 874 interventions médicales ont été menées par les trois opérateurs subventionnés par la Wallonie. En 2022, ce chiffre monte à 4 933 interventions, ce qui démontre bien que le suivi médical offert par ces structures est un élément essentiel de l’accompagnement du public.

    Je reste évidemment attentive aux besoins de ce secteur et de ses travailleurs, confrontés à des réalités de vie les rendant particulièrement vulnérables.