Le rapport du Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement sur les implications de la transition climatique sur l’emploi, les compétences et la formation
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 818 (2022-2023) 1
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Question écrite du 19/06/2023
- de GAHOUCHI Latifa
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Au cours des prochaines années, selon les secteurs, des emplois disparaitront, apparaitront ou se transformeront. La transition climatique entrainera dès lors dans son sillage la nécessité de développer de nouvelles compétences et métamorphosera – pour large partie – le marché du travail.
Les secteurs des services, de la construction, de l'industrie manufacturière, des transports, des communications et de l'agriculture devraient connaître les plus fortes hausses d'emplois.
Les professionnels de ces secteurs en devenir comme les professionnels de métiers émergents auront besoin d'acquérir de nouvelles compétences, essentielles à leur (re)qualification ou à leur (re)conversion, au travers de programmes d'apprentissage tout au long de la vie.
Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance du rapport établi par le Service public fédéral présentant les implications de la transition écologique – neutralité climatique 2050 – sur l'emploi, les compétences et la formation en Belgique ?
Quelle est son analyse de ce rapport ?
Quel est son plan d'action pour soutenir les IFAPME et les Centres de compétences dans le processus d'adaptation et de transformation de leurs filières de formation en lien avec la transition climatique ?
Comment compte-t-il développer l'attractivité de ces filières de formation adaptées et transformées ?
Réponse du 11/07/2023
- de BORSUS Willy
La dernière en date visait à l’anticipation des besoins en compétences et en formation dans la chaîne de valeur du « génie mécanique ». Précédemment, ce sont les chaînes de valeur de l’agroalimentaire et de la construction qui ont été analysées.
Par ailleurs, le FOREm organise des réunions de consultation réunissant les opérateurs de formation et les secteurs professionnels par DAS (Domaine d’activités stratégique) afin d’identifier les évolutions nécessaires des métiers et des formations.
Dans ce contexte, le rôle des opérateurs de formation, notamment l’IFAPME et les Centres de compétence, est essentiel pour adapter et accompagner les référentiels de formation aux évolutions des métiers.
Le processus de labellisation des Centres de compétence (CDC) participe à cette démarche prospective et de veille puisque les CDC doivent notamment établir un plan stratégique sur plusieurs années (3 +2 ans) de leurs activités afin d’être labellisés. Ce plan est réévalué à mi-parcours.
Plus concrètement, même si l’ensemble des CDC ont aujourd’hui des éléments liés à la transition environnementale, le CDC le plus actif en la matière est FOREm Environnement qui réalise des formations en lien avec le secteur de la gestion environnementale, la gestion des déchets et la gestion des énergies, autrement dit l’utilisation rationnelle de l’énergie et les énergies renouvelables. Deux nouvelles formations seront créées en 2023-2024 : technicien polyvalent en énergies renouvelables et conseiller en énergies renouvelables.
Pour ce qui est de l’IFAPME, les référentiels de formation sont actualisés et renouvelés en continu, en tenant compte des besoins des entreprises et également, des enjeux économiques, environnementaux et sociétaux.
À titre d’exemple pour le secteur de la construction, les référentiels de formation en formation en apprentissage et en formation d’adultes sont adaptés pour intégrer l’utilisation des nouveaux matériaux, produits et systèmes constructifs résultant des évolutions liées à la nécessaire augmentation de la Performance énergétique des bâtiments (PEB).
La poursuite de ce travail vise dorénavant le déploiement de formations professionnalisantes sur le thème de la rénovation énergétique des bâtiments, l’utilisation de matériaux bio-sourcés et l’intégration de cours spécifiques de type « rénovation énergétique » dans les formations « cœur de métier » de l’IFAPME : maçon, couvreur, menuisier, et cetera.
Grâce au projet Interreg RENOVALT, le Réseau IFAPME propose, depuis l’année 2022-2023, une nouvelle formation de « Technicien-coordinateur en rénovation énergétique ». Cette formation a été développée en concertation avec les représentants du secteur, EMBUILD Wallonie et CONSTRUCTIV, et d’autres acteurs comme CAP Construction (Cluster des acteurs de la construction durable).
Je peux citer comme autre exemple pour le secteur vert, une formation de maraîcher bio est aujourd’hui dispensée au sein du Réseau IFAPME.
Le FOREm et l’IFAPME, à travers la plateforme Wallonie Compétences d’Avenir, sont également des acteurs fortement impliqués dans les travaux de l’alliance Climat-Emploi Rénovation. Ces travaux portent pour le secteur de la construction sur une stratégie d’orientation, de sensibilisation et de formation à la rénovation durable.
Dans ce cadre, plusieurs travaux sont en cours où vont être lancés dans les prochains mois dont voici quelques développements :
- déployer et généraliser une formation sur les principaux enjeux environnementaux du secteur de la construction et les réponses que la construction peut apporter pour les demandeurs d’emploi, les travailleurs, mais aussi les élèves qui viennent se former dans les CDC actifs dans le secteur de la construction ;
- créer des webinaires de sensibilisation/information pour les acteurs du secteur avec une attention pour les bacheliers en construction et les chefs de chantier qui sont des profils clés pour conduire la transition sur le terrain ;
- travailler à la meilleure approche et le cas échéant à la mise en place de modules de formation en construction/rénovation durable pour les architectes, profil clé pour assurer la transition dans la construction.
C’est au travers de partenariats structurels entre les opérateurs de formation et les représentants des secteurs d’activité que l’offre de formation qualifiante et continue peut se renouveler rapidement pour s’adapter en continu aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux et faire face aux enjeux liés à l’évolution des emplois et des compétences qui en découlent.
Ces éléments apparaissent comme des leviers de motivation et donnent du sens aux jeunes et aux adultes qui s’engagent dans un projet de formation ou de reconversion professionnelle.