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Le décrochage des onduleurs

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1219 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/06/2023
    • de LEGASSE Dimitri
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Comme le reconnait Fernand Grifnée, patron d'ORES, sur le marathon de la transition énergétique, la Région wallonne a encore du boulot. Le problème de décrochage des onduleurs en est une illustration.

    La crise énergétique a accéléré l'installation individuelle de panneaux solaires et le réseau n'est pas prêt à accepter tout le surplus énergétique et quand il y a saturation, les onduleurs décrochent.

    Monsieur le Ministre peut-il me donner un rapide aperçu de la situation ?

    Est-ce que le décrochage d'onduleurs est un phénomène très fréquent ou plutôt occasionnel ?

    Peut-il m'expliquer les solutions qu'il préconise pour pallier à ce problème ?

    Peut-il également me dire ce qu'il compte faire pour indemniser les prosumers en cas de décrochage ?

    Est-ce que les compteurs intelligents peuvent identifier les zones où les onduleurs décrochent ?
  • Réponse du 04/08/2023
    • de HENRY Philippe
    Le décrochage des onduleurs, qui était un phénomène occasionnel, devient plus fréquent au fur et à mesure que les installations se multiplient. Ce phénomène reste localisé, mais ceux qui le rencontrent sont fréquemment impactés et ce n’est pas acceptable.

    Les solutions à mettre en œuvre, au choix du GRD, sont nombreuses et variées, en fonction des situations spécifiques (dans un ordre correspondant généralement à la rapidité d’intervention) :
    - modifier le plot du transformateur (ajuster la tension de sortie du transformateur) ;
    - équilibrer les phases sur son réseau (modifier le raccordement de l’URD en cas de raccordement monophasé, remplacer ponctuellement un raccordement triphasé en monophasé …) ;
    - recommander un changement de phase de l’onduleur chez le client ;
    - remplacer le câble de la colonne (tresse) par un câble avec section suffisante ;
    - remplacement d’une ligne 3x230V en une ligne 3x400V+N ;
    - intervenir sur l’onduleur en agissant sur le rapport P/Q (via le compteur communicant) ;
    - renforcement local du réseau ;
    - rajout d’une cabine de lorsque la ligne est trop longue.

    Des moyens financiers complémentaires ont été accordés par la CWaPE pour les prochaines périodes tarifaires (2024 et 2025-2029) qui permettront de renforcer les réseaux de distribution là où c’est nécessaire. Des subventions seront également accordées dans le cadre du plan de relance, qui serviront à moderniser les réseaux et mieux connaitre les flux en temps réel. Cela permettra d’identifier plus précisément les investissements à réaliser prioritairement.

    Le placement de compteurs communicants, particulièrement chez les « prosumers », permettra d’identifier les zones où les onduleurs décrochent et où des surtensions sont constatées.

    Le décret tarifaire prévoit également que la prochaine structure tarifaire devra être incitative, ce qui conduit la CWaPE à proposer des plages horaires qui favoriseront le déplacement de charge vers les heures les plus ensoleillées de la journée.

    Les indemnisations en cas de décrochages fréquents sont une mesure de dernier recours. Le but n’est pas que le gestionnaire de réseau ait à payer de nombreuses indemnisations, mais bien qu’il procède aux aménagements nécessaires pour éviter de payer ces indemnités. Si l’honorable membre me permet une comparaison avec le Code de la route, les amendes en cas d’excès de vitesse n’ont pas comme objectif de remplir les caisses de l’état, mais bien d’inciter les conducteurs à respecter les limitations de vitesse. Dans ce cas-ci, il s’agit d’inciter le gestionnaire de réseau à adapter son réseau en fonction des besoins, comme c’est prévu dans le décret électricité.

    Ces indemnités constituent également un signal au « « et au candidat « prosumer » pour lui signifier qu’il a le droit d’injecter sur le réseau et que c’est au gestionnaire de réseau qu’il revient de résoudre le problème de surtension, le cas échéant. Je pense que c’est de nature à rendre la confiance au citoyen de continuer à investir dans la filière photovoltaïque.

    J’ai donc demandé à la CWaPE de me communiquer une proposition d’arrêté organisant cette indemnisation, comme c’est prévu dans le décret électricité qui a été adapté en ce sens en octobre dernier :

    Art 25 sexies/1 : « Sur proposition de la CWaPE, concertée avec les gestionnaires de réseau et les acteurs concernés, le Gouvernement peut mettre en place un régime d’indemnisation pour les limitations d’injection des installations de production et de stockage d’électricité verte raccordées en basse tension. Ce régime d’indemnisation peut prévoir des dérogations pour les limitations d’injection de courte durée. »