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L'évolution de la fréquentation des formations de coiffure à l'IFAPME

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 821 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/06/2023
    • de HAZEE Stéphane
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis plusieurs années, la profession de coiffeur est reprise dans la liste annuelle des fonctions critiques et métiers en pénurie publiée par le FOREm. En parallèle, l'IFAPME présente les formations de « coiffeur », de « coiffeur manager » et de « gestionnaire de salon de coiffure » dans la liste de ses formations en lien avec les métiers en pénurie.

    D'après le FOREm, les difficultés de recrutement dans ce secteur remontent avant la crise du Covid et se seraient accentuées depuis. 

    Ainsi, il apparaît utile de faire le point sur la situation au niveau des formations proposées dans ce secteur. L'accès à la profession requiert l'acquisition d'un titre qui peut être obtenu à travers l'enseignement secondaire professionnel de plein exercice, l'enseignement en alternance, l'enseignement de promotion sociale ou l'IFAPME.

    Pour ce qui concerne les formations données par l'IFAPME, Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur :
    - l'état de fréquentation des différentes années prévues pour la formation de coiffeur/coiffeuse ;
    - l'état de réussite y correspondant ;
    - l'évolution de ces données durant les cinq dernières années ?

    Par ailleurs, nous sommes en pleine phase de mise en œuvre du plan d'action (intrafrancophone) pour réorganiser l'alternance et en faire une filière d'excellence - approuvé en février 2023 par le Gouvernement wallon – dont Monsieur le Ministre a récemment détaillé les éléments clés par le biais d'une récente question écrite.

    Ses objectifs étant d'assurer « la continuité des parcours d'apprentissage et la reconnaissance des certifications délivrées par l'IFAPME et son homologue bruxellois, le SFPME », Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer quels sont les impacts directs ou modifications éventuelles en relation avec les formations proposées par l'IFAPME dans le secteur de la coiffure ?
  • Réponse du 11/07/2023 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    La crise sanitaire a effectivement impacté le secteur de la coiffure.

    Pendant la crise, pour combler le manque de pratique professionnelle des apprenants, l’IFAPME, avec l’appui du secteur professionnel, a organisé des modules de formations complémentaires dans les centres de formation du réseau IFAPME, en utilisant notamment des têtes malléables.

    Depuis la crise sanitaire, la plupart des salons de coiffure ont opté pour un travail sur rendez-vous uniquement. Souvent, cela implique que les patrons maîtrisent mieux leurs agendas et hésitent davantage à prendre un apprenant en alternance. L’activité a également été impactée par les nouvelles habitudes de la clientèle, laquelle, par exemple, demande dans certains cas moins de coloration des cheveux ou espaces sur rendez-vous.

    C’est pourquoi, avec pour objectif de « rebooster » les activités dans le secteur de la coiffure, l’IFAPME développe un partenariat sectoriel avec UCB/UBK et FEBELHAIR. Sur la base de la convention sectorielle active depuis plus de 10 ans, l’IFAPME et le secteur mettent actuellement en place des actions telles que la remédiation professionnelle post-Covid, la mise à disposition de supports et de ressources numériques sur la plateforme de pédagogie numérique, It’sLearning, la formation technique des référents IFAPME, des formations destinées aux formateurs visant le développement des soft skills des apprenants, lors des journées pédagogiques du réseau IFAPME, et cetera.

    Cette année de formation 2022-2023 a vu le nombre de contrats d’alternance et de conventions de stage en coiffure réaugmenter, même si la tendance, en termes d’inscriptions, reste à la baisse depuis la crise sanitaire (voir tableaux en annexe). Les taux de réussite, quant à eux, sont élevés : 86 % en apprentissage et pour la formation d’adultes, 82 % pour la formation de coiffeur, 58 % pour la formation de gestionnaire d’un salon de coiffure et 100 % pour la formation de coiffeur manager.

    Par ailleurs, de nombreux coiffeurs pour hommes, des « barber shops », se sont ouverts ces dernières années. Ces salons pour hommes ont beaucoup de succès. Dans ce type de structure, il y a une personne, le patron, qui dispose de son diplôme de gestion et il travaille avec 2, 3 ou 4 employés qui maîtrisent la technique de coupe à la tondeuse. Les différentes compétences techniques associées au métier de coiffeur, telles que développées à l’IFAPME et chez les autres opérateurs de formation ou d’enseignement qualifiants, ne leur sont pas nécessaires.

    Pour rencontrer cette nouvelle réalité, la création d’une formation « coiffeur pour hommes » et d’une formation « coiffeur pour dames » a été envisagée. Toutefois, le Service francophone des Métiers et des Qualifications (SFMQ) ne souhaite actuellement pas produire de profils de formation genrés, même si le secteur professionnel y est favorable, pour autant que le cursus de formation englobe bien les techniques nécessaires à l’exercice du métier.

    Concernant la mobilité des apprenants entre l’IFAPME et le SFPME, des réunions de concertation s’organisent à fréquence régulière pour s’assurer d’un développement cohérent de l’offre de formation et favoriser les passerelles entre les deux opérateurs et la continuité des parcours d’apprentissage, au bénéfice des apprenants, en s’appuyant notamment sur les profils du SFMQ.

    Depuis 2016, l’IFAPME délivre, à l’issue de la formation de coiffeur en apprentissage, un certificat d'apprentissage homologué par la Communauté française qui est reconnu correspondant avec le certificat de qualification de sixième professionnelle délivré par l'enseignement de plein exercice (CQ6P). Les informations sont accessibles sur le site Enseignement.be à l’adresse suivante : http://www.enseignement.be/index.php?page=27155&navi=3675 .

    La correspondance du certificat d’apprentissage avec le certificat de qualification (CQ) est une des conditions nécessaires pour accéder aux jurys de la FWB ou au complément de formation générale pour l’obtention du Certificat d'enseignement secondaire supérieur (CESS).

    Les actions de court terme pour l’alternance adoptées par les Gouvernements francophones visent, entre autres, à simplifier la procédure de correspondance actuelle dans le but de l’étendre à un plus grand nombre de certificats d’apprentissage et, avec l’enseignement de promotion sociale, à renforcer la valorisation des acquis et à déployer des modules complémentaires de formations générales.

    L’objectif de ces actions est de valoriser l’image de l’alternance et d’en faire une filière plus attractive pour les jeunes. Par extension, ce sont les métiers techniques et professionnels, bien souvent en pénurie, qui s’en trouveront revalorisés. (voir annexe)