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L'implication de la Région wallonne dans le développement du CBTC de Louvain-la-Neuve

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 830 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/06/2023
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le CBTC, l'incubateur chinois d'entreprises de Louvain-la-Neuve, a enfin son premier occupant !

    Il s'agit de la société belge Lims (MBnext group), laboratoire d'analyses médicales et leader européen en matière de biologie d'investigation préventive. Une manière de prendre le mal à ses racines!

    Depuis février dernier, le Centre de Technologie Chine-Belgique abrite 140 scientifiques employés par le plus grand labo d'analyses médicales privé du pays (en termes de surface de locaux). Doté d'équipements à la pointe de la technologie, Lims occupe 5 000 m² sur 7 étages. A lui seul, son service de chromatographie occupe 600 m².

    Développé à partir de 2017 par United Investment group, un industriel actif dans la gestion des infrastructures et services aux sociétés, le CBTC se définit en effet comme une couveuse pour les entreprises technologiques chinoises désireuses de conquérir le marché européen. Il se voit aussi comme une tête de pont pour les firmes européennes désireuses de s'implanter en Chine.

    Depuis le début du projet, le CBTC a toutefois eu du mal à prendre son envol malgré les 100 millions investis par son investisseur chinois.

    Opérationnel depuis 2022, le complexe qui se compose de 5 tours dont une doit abriter un hôtel qui était resté vide jusqu'à il y a peu. Mais le CBCT doit aussi vivre avec la mauvaise publicité que lui a fait la Sureté de l'État qui y voit un nid potentiel d'espions chinois. Ce à quoi la direction belge du CBTC a toujours répondu au fantasme et en précisant que les prospects chinois feront toujours l'objet d'un screening systématique de l'UCL. Aujourd'hui, il semblerait que la promotion des lieux tourne à plein régime avec la visite fin novembre 2022 d'une douzaine de délégations d'entreprises chinoises.

    Deux entreprises chinoises ont récemment ouvert une antenne au CBTC. Il s'agit d'Inov Metal et de LTWPKG, spécialisées dans les smart logiciels. Il est vrai que suite à une récente recapitalisation de 35 millions, CBTC est passé sous le contrôle de East Lake Hight Group, une filiale d'UTG qui gère 42 parcs scientifiques en Chine pour un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros.

    L'occasion pour nous d'interroger Monsieur le Ministre sur l'implication de la Région wallonne et singulièrement de l'AWEx dans le développement des activités au sein du CBTC. Des missions commerciales sont-elles prévues avec certaines régions de Chine ? A l'inverse, compte-t-il provoquer de nouvelles visites de prospection d'entreprises chinoises ?

    Que pense-t-il des craintes exprimées quant aux dangers d'évasion scientifiques vers la Chine ?

    Comment appréhendez-vous nos contacts commerciaux et politiques avec la Chine, vaste pays où la dynamique industrielle se heurte à un contexte démocratique trouble ?
  • Réponse du 18/07/2023
    • de BORSUS Willy
    Afin de soutenir les entreprises wallonnes désireuses d’exporter leurs produits et leurs services en Chine, l’AWEx y organise en effet des missions. Cette année, l’AWEx organise une mission commerciale pour le secteur logistique dans le sud de la Chine et participe au CIIE (China International Import Expo) de Shanghai.

    L’Agence reste en outre à la disposition des équipes de Wuhan East Lake High Tech Group pour organiser conjointement des séances de promotion et des rencontres sur place avec des entreprises chinoises candidates à l’établissement au CBTC.

    Une des principales missions de l’AWEx est également d’attirer des investissements étrangers. En tant qu’organisme public, l’AWEx se doit de proposer plusieurs options immobilières aux entreprises étrangères. Le CBTC fait partie des options proposées par l’AWEx.

    Cependant, l’Agence ne travaille pas « pour le compte » du CBTC, qui est une initiative privée, mais elle souligne l’intérêt du « pont naturel » que constitue le CBTC pour des investisseurs chinois. Une fois détectées sur place, et suivant les besoins des entreprises, l’AWEx organise les visites en fonction. Un passage par le CBTC est souvent justifié.

    Avant de pouvoir s’installer dans le CBTC, les entreprises sont en effet soumises à un screening effectué par l’UCL, dans le cadre d’un processus de filtrage rigoureux qui analyse les risques comme les opportunités d’un rapprochement de ces entreprises de l’écosystème universitaire. Rappelons si nécessaire l’avancée de la Chine dans des technologies comme la domotique, l’intelligence artificielle, l’énergie, la décarbonation ou l’internet des objets qui peuvent être partagées sur notre territoire si des entreprises venaient à s’installer au CBTC.

    La Chine est un important partenaire économique asiatique de la Wallonie. Depuis l’abandon de la politique zéro covid par les autorités chinoises, de nombreuses entreprises wallonnes cherchent à renouer des liens avec le marché chinois. L’AWEx supporte ces entreprises dans leur démarche exportatrice. En matière d’investissements chinois en Wallonie, l’AWEx effectue désormais un screening des entreprises chinoises désireuses de prendre part au capital d’entreprises wallonnes.