La disponibilité du matériel roulant dans certains dépôts des TEC

• Session : 2022-2023
• Année : 2023
• N° : 1234 (2022-2023) 1

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• Question écrite du 23/06/2023

  • de FLORENT Jean-Philippe
  • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
  J'ai été alerté quant à la situation des TEC en Province de Luxembourg. Régulièrement, me dit-on, des services entiers sont annulés par manque de bus.
  
  Ces annulations sont justifiées par un constat : il n'y a aucun bus de réserve. Rien pour pallier les pannes, qui arrivent pourtant de temps à autres. Et ce, avec une flotte de bus vieillissante, et donc de plus en plus encline aux défaillances.
  
  Face à la pénurie de chauffeurs, nous pouvons constater que les TEC se retroussent les manches et mettent tout en œuvre pour trouver le personnel manquant. Mais sans matériel roulant adéquat, ces efforts ne peuvent à eux seuls répondre à la demande grandissante de mobilité douce.
  
  Que met Monsieur le Ministre en œuvre afin d'assurer une flotte suffisamment équipée dans les différents bassins?
  
  Peut-il objectiver la situation ?
  
  Confirme-t-il les informations qui m'ont été fournies ?
  
  Cette situation est-elle également observée dans d'autres provinces de Wallonie ?

• Réponse du 11/07/2023

  • de HENRY Philippe
  Il est bien exact qu’en Province de Luxembourg, des voyages, voire des services sont aussi amenés à être supprimés malgré les efforts entrepris pour en limiter les effets sur la clientèle. C’est un phénomène assez nouveau dû à la fois à un manque de matériel roulant, mais aussi à un manque de conducteurs. En fait, la situation est très différente entre la partie nord de la province et celle du sud.
  
  L’organisation et l’exécution des services dans le sud de la province sont essentiellement impactées par le manque de conducteurs. Il en manque une dizaine sur 60 conducteurs, soit plus de 16 %. À l’absentéisme s’ajoute l’exode des conducteurs fraîchement formés au TEC vers le Grand-duché du Luxembourg. Les conducteurs qui acceptaient de revenir jusqu’ici sur repos sont épuisés et doivent prendre leurs congés. Des services sont alors supprimés avec un effet direct sur la clientèle lorsque les fréquences de bus sont plus faibles dans les zones rurales. Dans la mesure du possible, on tente d’éviter de supprimer les parcours scolaires. Le parc de véhicules standards diesel a quant à lui été totalement renouvelé en 2022 avec l’arrivée de 46 nouveaux bus hybrides alors qu’il en faut 38 pour assurer tous les services. Le taux de réserve pour cette série est donc proche de 17 %.
  
  Dans le secteur nord de la province, la situation de l’effectif est moins compliquée. L’effectif est à -1 sur 70 agents. Par contre, la situation est plus préoccupante concernant les véhicules.
  
  Voici quelques explications sur l'origine de cette situation et les solutions auxquelles le TEC travaille :
  - les bus VDL Transit 2000 basés sur des châssis Volvo B7RLE datent de 2009. Ils seront remplacés à partir de 2025, fin de la période d'amortissement. Comme la majorité du parc du secteur est constituée de ces véhicules, ils vieillissent en même temps et lorsque des avaries apparaissent, c'est en série ;
  - depuis leur livraison, ces bus souffrent d'un problème récurrent d'infiltration d'eau. Les réparations sur l'étanchéité de la carrosserie (joints de toiture) doivent être régulièrement recommencées.
  Ces infiltrations finissent par avoir des conséquences et le pourrissement des planchers est l'une d'entre elles. Dès qu'un problème est signalé à ce niveau, le véhicule est mis à l'arrêt. Le bus est ensuite traité par la brigade Tôlerie à Andenne, qui remplace le plancher. C'est une opération conséquente qui prend plusieurs jours ;
  - plusieurs véhicules sont accidentés et les délais de réparation et d’obtention des pièces sont longs. Ce type de réparation se fait également à l’atelier central d’Andenne ;
  - lorsque les véhicules d’Arlon ont été remplacés par les véhicules hybrides en 2022, plusieurs bus toujours en bon état ont été transférés dans le secteur Nord pour augmenter le taux de réserve ;
  - l'effectif du centre d'entretien d'Houffalize, qui gère les bus des dépôts de Menuchenet, Saint-Hubert, Amberloup, Marloie , Manhay et Houffalize est en difficulté. Des recherches sont en cours depuis plusieurs mois pour pouvoir le compléter. Pour aider Houffalize, les centres d'entretien d'Arlon, de Bauce et l'atelier d'Andenne s'occupent de travaux de maintenance sur des véhicules du parc d'Houffalize. Le TEC analyse la faisabilité de relocaliser son centre d’entretien plus au centre du territoire d’exploitation afin de limiter les délais d’intervention.