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L'électrification du transport fluvial

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1239 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/06/2023
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Seuls 3 % des marchandises sont transportées par les cours d'eau, généralement à bord de péniches. Mais le transport fluvial doit aussi contribuer aux actions menées pour la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

    Une expérience d'électrification des bateaux avec installation de bornes de rechargement est actuellement menée en Alsace par l'opérateur des voies navigables de France (VNF).

    Le VNF a financé et équipé le parcours avec une dizaine de bornes de recharge électrique de la même puissance que celles des villes et des entreprises et trouvé deux constructeurs de bateaux de plaisance pour se lancer dans ce projet.

    Le choix du canal alsacien posé par le VNF a aussi pour objectif de conscientiser les nombreux touristes allemands et suisses ainsi que néerlandais et belges qui utilisent la navigation de plaisance durant leurs vacances.

    Des études sont-elles menées en vue d'électrifier les péniches et les autres bateaux destinés au transport de marchandises ?

    Comment est vécue l'idée d'électrification du secteur suivant le modèle de l'électrification du parc automobile ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il soutenir les initiatives de décarbonation du secteur ?
  • Réponse du 07/08/2023
    • de HENRY Philippe
    L’électrification du secteur du transport fluvial est à replacer dans un contexte plus large de décarbonation du fluvial et plus largement des transports.

    Comme l’honorable membre le sait, la Stratégie régionale de mobilité des marchandises vise à diminuer l’impact global des transports de marchandises, notamment en matière de CO². L’usage accru du fluvial est, dans ce cadre, un enjeu important, qui doit s’accompagner de démarche pour décarboner le secteur fluvial lui-même.

    Les experts du secteur, la Commission centrale pour la navigation rhénane, estiment dans des études récentes que le secteur devra faire appel à l’ensemble des solutions de carburants alternatifs existantes ou à développer pour parvenir à ses objectifs et qu’il est nécessaire d’investir massivement dans la flotte européenne pour parvenir à un résultat dans un délai acceptable. Parallèlement, les stratégies en matière de développement, d’approvisionnement et d’usage des carburants alternatifs zéro énergie font l’objet de très nombreux développements partout en Europe. Il n’existe cependant aucun chemin collectif tracé avec des solutions pérennes acceptées de tous.

    Pourtant, la Wallonie agit à son échelle pour avancer vers l’objectif.

    Quelques exemples :
    - depuis 2016, lors de deux plans d’aides successifs dont le deuxième court jusque 2025, la Wallonie propose aux bateliers des aides pouvant atteindre 50 % de l’investissement pour l’installation de moteurs innovants. Les solutions concrètes de moteurs adaptés au monde fluvial restent malheureusement encore très rares sur le marché et les investissements considérables à l’échelle des acteurs du secteur. Mais des projets se développent ;
    - dans une logique complémentaire, la Wallonie étudie, en ce moment, les enjeux du développement de stations multicarburants dans les ports ou la possibilité de distribuer de l’hydrogène via et pour la navigation intérieure. Pour poursuivre sa réflexion, elle est d’ailleurs associée aux collègues flamands et français à travers le projet Seine-Escaut ;
    - une étude de l’électrification des quais va démarrer, mais avec un objectif un peu différent : il s’agit de permettre aux bateaux à quai de couper leur générateur pendant leur séjour et ainsi limiter les pollutions locales ;
    - le Gouvernement a adopté, cette année, un AGW permettant au secteur d’obtenir des dérogations pour tester des solutions innovantes sur le réseau fluvial. Le dispositif est en cours d’opérationnalisation ;
    - d’autres mesures de mise en œuvre de la Stratégie régionale de mobilité des marchandises sont en cours de préparation, notamment pour soutenir l’innovation dans le secteur tandis que de nouveaux acteurs privés émergent également en Wallonie, par exemple dans la construction navale verte.

    Il reste énormément à faire et les solutions sont loin d’être évidentes à définir et à mettre en œuvre, mais la Wallonie, à la fois dans le public et dans le privé, y travaille.