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La formation aux premiers secours pour l'obtention du permis de conduire

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 419 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/06/2023
    • de AGACHE Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    En Région Bruxelloise, des cours et un examen des gestes de premiers secours ont été mis en place directement pendant l'apprentissage du permis de conduire de 2018 à 2022. Vu son succès, cette expérience pilote a été prolongée pour une nouvelle période de trois ans.

    Cette formation permet d'acquérir les connaissances essentielles permettant de poser les gestes de premiers secours lors d'accidents de la route et me semble donc en cohérence avec la stratégie 0 tué sur nos routes. Chez nos jeunes conducteurs, le risque d'être confronté ou témoin d'un accident dans le contexte routier est plus important. Savoir poser les gestes de premier secours peut s'avérer rassurant pour les nouveaux conducteurs.

    Bien sûr, dans un contexte où l'utilisation des transports en commun et des modes actifs est particulièrement encouragée, cette formation serait utile à l'ensemble de nos concitoyens. Il n'en reste pas moins que la formations systématique des jeunes conducteurs wallons serait une première avancée concrète et à portée de main, priorisée et ciblée, qui ne pourra que faciliter les prochaines étapes vers la formation d'un public encore plus large autour des enjeux routiers et de mobilité.

    Cette formation dans le cadre de l'obtention pour le permis B représente donc un ciblage sur ce public tout particulièrement concerné et nettement plus à risque de se retrouver dans une situation dans laquelle la formation aux gestes qui sauvent serait d'une importance et d'une aide appréciables.

    En Région Bruxelloise, la formation aux premiers secours est intégrée sans coût supplémentaire pour le candidat ni délai majeur dans la formation et certification à la conduite d'un véhicule.

    Le choix posé par nos voisins semble être particulièrement apprécié vu que cette formation a été prolongée. Au vu de cette satisfaction bruxelloise, Madame la Ministre envisagerait-elle de revoir sa position à ce sujet et d'analyser la possibilité d'instaurer cette formation en Wallonie ?
  • Réponse du 14/07/2023
    • de DE BUE Valérie
    La démarche d'intervention lors d'un accident de la route fait partie intégrante de la matière de l'examen théorique. En effet y figurent les règles générales spécifiant le comportement que doit adopter le conducteur en cas d'accident et les mesures qu'il peut prendre, le cas échéant, pour venir en aide aux victimes d'accidents de la route.

    Toutefois, l'obligation de suivre un cours spécifique n'est pas retenue, car cette obligation nécessiterait, en effet, un passage obligatoire par les auto-écoles ou encore l'organisation d’une filière de formation via la Croix-Rouge ou d’autres opérateurs et donc, un coût significatif. Le gratuit n'existe pas.

    La formation à la conduite d’un véhicule est déjà longue et coûteuse. Cet élément est fréquemment rappelé alors que le coût de l’examen lié au permis de conduire est moins élevé que chez la plupart de nos pays voisins.

    Sur le fond, même si une formation de base pourrait être utile au départ, elle serait pertinente et réellement efficace en cas de besoin, parfois des années plus tard, uniquement si elle était suivie de rappels (formation continue) tout au long de la vie du conducteur, ce qui n’est pas réaliste dans le simple cadre de l'obtention du permis de conduire.

    En outre, dans un contexte où l’utilisation des transports en commun et des modes actifs est particulièrement encouragée, il paraît plus judicieux d’assurer cette formation via un canal destiné à l’ensemble de la population et non uniquement aux futurs conducteurs d’une voiture.

    Cette formation imposée dans le cadre de l'obtention pour le permis B est finalement assez réductrice alors que le message devrait avoir une portée générale sur base d’un « devoir citoyen ».

    Lorsque l'on parle des premiers secours, c'est au sens général du terme, c'est-à-dire pas limité aux accidents de la route, mais pour l'ensemble des accidents ainsi que pour les malaises de santé.

    Les accidents et les malaises se font le plus fréquemment à la maison et une bonne intervention dès le départ est essentielle.

    Dans ces circonstances, il ne paraît pas opportun d’ajouter des éléments qui ne sont pas directement liés à la conduite d’un véhicule.

    Il n’en reste pas moins que je suis convaincue de l’utilité et de la nécessité de la formation « premiers secours » pour tout un chacun et favorable à ce que cette réflexion se porte de manière plus large, sans strictement se limiter aux aspects liés à la sécurité routière.