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La concrétisation de projets au sein du Domaine des possibles à Chastre sous l'impulsion de la Région wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 650 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/06/2023
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Ils étaient une trentaine à participer le vendredi 2 juin dernier au premier grand rassemblement du Domaine des Possibles. Le tiers-lieu qu'ils se proposent de créer prend forme grâce au dynamisme et aux idées qui fusent. Au début de l'année, un subside du Gouvernement wallon avait rendu le projet réalisable. Ce 24 juin, ce seront déjà des portes ouvertes.

    "La grande évolution, c'est la communauté qui s'est créée autour du projet , explique Quentin Mercier, directeur de l'ASBL. On avait déjà un lieu, le Domaine de l'ONE, et des projets. En quelques mois, une trentaine de bénévoles s'est investie. Ils ont été répartis en brigades et chacune de celles-ci travaille sur une thématique déterminée : la communication, les événements culturels, les aménagements en faveur de la nature, les balades… Il y a aussi une brigade “palettes”, qui construit des meubles à partir de palettes, et une brigade qui se charge de préparer la fête du 24 juin."

    En plus de la crèche et de l'école communale, qui conservent leur place, trois projets ont déjà été initiés ou le seront prochainement. "La première étape, c'est l'ouverture d'un restaurant inclusif. On a pris un peu de retard. J'espère qu'il sera opérationnel fin septembre ou début octobre."

    La deuxième étape, ce sera la création de bureaux. "Ils devraient être prêts pour la fin de l'année. À Chastre, on est coincés entre Louvain-la-Neuve et Gembloux. À plus grande échelle, entre Bruxelles et Namur. Notre offre ne s'adresse donc pas au public qui cherche à rejoindre ces grands pôles, mais plutôt à des personnes qui veulent travailler près de chez elles, dans un cadre agréable, peut-être avec leurs enfants à la crèche ou à l'école. Et puis aussi aux professionnels en lien avec la petite enfance : logopèdes, pédopsychiatres, etc."

    Troisième étape, la construction d'hébergements pour des mouvements de jeunesse. Cette partie n'étant pas reprise dans le subside de la Région wallonne, elle n'est pas prioritaire. Cela dépendra évidemment des moyens humains disponibles.

    Certes, sans l'intervention financière de Madame la Ministre, tous ces projets n'auraient pas pu voir le jour. Mais la fragilité de la démarche reste une crainte majeure de nombreux observateurs avec, d'une part, des bâtiments extrêmement énergivores et mal desservis en transports en commun, le départ annoncé des bureaux du CPAS, une équipe de direction totalement financée par l'ONE qui a de moins en moins d'intérêts à s'y investir à l'avenir, un site qui exige énormément d'entretien, une partie du projet non financée et des incertitudes sur certaines activités annoncées… !

    Malgré les bonnes volontés locales indéniables, qu'est-ce qui l'a convaincu d'investir au domaine de l'ONE à Chastre ?

    De quelles garanties dispose-t-elle quant à la gouvernance future du site et la pérennité financière des projets dans le temps ?

    Va-t-elle subsidier la troisième partie de ceux-ci réservés aux mouvements de jeunesse ?
  • Réponse du 30/08/2023
    • de TELLIER Céline
    Le Domaine de Chastre accueille, depuis les années 1990, une école maternelle et primaire, une crèche et diverses institutions, parmi lesquelles l’Intercommunale Sociale du Brabant Wallon (ISBW) et le CPAS de Chastre. L’ASBL Domaine de Chastre est chargée de la gestion et de l’animation. À ce titre, outre l’entretien du parc et des bâtiments du Domaine, elle propose une cafétéria et offre en location aux institutions et aux particuliers divers espaces communs (salles de réunion et d’événements, cuisine collective, ainsi que le réfectoire et la salle de gymnastique de l’école en dehors des périodes scolaires).

    La commune de Chastre bénéficie d’une emphytéose sur la partie occupée par l’école communale de Cortil (+/- 1 ha). Le reste (+/- 7 ha) est mis à disposition de l’ASBL Domaine de Chastre par le biais d’une convention de bail à titre gratuit et à durée indéterminée.

    Fin 2022, l’ISBW a quitté le Domaine, libérant au passage 600 m² de bureaux et une partie des créneaux d’occupation des espaces communs. Ce départ est apparu comme une opportunité d’ouvrir le Domaine à un public local plus large, et d’étendre sa vocation sociale aux enjeux du vivre ensemble.

    Concrètement, le projet consiste à rendre les espaces existants plus modulables et plus attractifs pour les petites structures (PME, indépendants, professions libérales, artisans, associations) qui constituent le tissu économique chastrois et alentour.

    La volonté de l’ONE est de céder totalement la gestion du domaine à l’ASBL, mais préalablement, l’ONE s’est engagé à réaliser certains travaux d’isolation et d’aménagement, laissant le site dans des conditions d’exploitation beaucoup plus favorables qu’actuellement.

    La cafétéria sera déplacée et agrandie pour devenir un restaurant ouvert au public à midi et un café citoyen en après-midi et début de soirée, véritable centre névralgique du tiers-lieu, où se croisent et se mélangent les différents publics. Les rentrées financières générées par le restaurant devront permettre à terme d’assurer l’autofinancement de l’activité.

    L’offre culturelle, jusqu’ici passive (au gré des locations des espaces), se verra décuplée grâce à une programmation proactive en partenariat avec La Tchatche, ASBL de promotion de créations artistiques en milieu rural.

    L’infrastructure d’accueil pour les stages et formations sera également améliorée avec la création d’espaces de camps, réservés aux mouvements de jeunesse, d’un local pédagogique ainsi que, à terme, de dortoirs et sanitaires (ce dernier volet ne faisant pas partie du subside lié à l’appel à projets tiers lieux).

    L’ASBL Domaine de Chastre est, depuis 1991, un pivot, permettant de contribuer à organiser, à mutualiser, à renforcer, les actions des institutions et associations qui composent ses membres.

    La Commune de Chastre est partenaire du projet à plusieurs égards. Elle l’est d’abord en raison des collaborations existantes, notamment au travers de la présence d’une école et d’une crèche communales sur le site. Elle est également un partenaire opérationnel au travers de l’appui que fournissent régulièrement les services communaux aux activités du Domaine de Chastre (et vice-versa). Et, bien sûr, la Commune est partenaire en raison des nouvelles collaborations qu’elle envisage avec le tiers-lieu, qui répond à de nombreux objectifs de son Plan de Cohésion Sociale, son Opération de Développement Rural, et son Plan Stratégique Transversal.

    Le CPAS de Chastre est installé sur le site du Domaine de Chastre depuis les années 1990. Il est, depuis le départ de l’ISBW, le plus important locataire « fixe » (par opposition à l’offre de location flexible développée dans le cadre du tiers-lieu) et assure donc un revenu locatif stable à l’ASBL. Sa simple présence est gage, bien sûr, de mixité sociale sur le site, mais le CPAS veut aller plus loin en développant des collaborations avancées avec le futur tiers-lieu (accueil de stagiaires et menu social au restaurant), et en profitant de l’infrastructure pour développer ses propres projets.

    La Commune et le CPAS de Chastre sont par ailleurs représentés à l’Assemblée générale et au Conseil d’Administration de l’ASBL Domaine de Chastre.

    Une des forces majeures du tiers-lieu du Domaine de Chastre est qu’en raison de son infrastructure existante et de ses antécédents, de nombreux aspects pourront être mis en œuvre immédiatement ou à très court terme, le rendant pour ainsi dire opérationnel dès le premier jour, l’objectif étant d’atteindre l’autonomie financière au terme des trois années de financement.

    L’ensemble de ces éléments et les perspectives de développement rapide ont motivé le choix du jury et la sélection de ce projet par le Gouvernement dans le cadre de l’appel à projets « Tiers lieux ruraux » avec une subvention de 499 992 euros.

    Pour ce qui concerne un éventuel soutien concernant des activités pour les mouvements de jeunesse, j’invite l’honorable membre à solliciter ma collègue de la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de cette matière.