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Les conséquences de la sécheresse sur la consommation d'eau

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 658 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/06/2023
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Chaque année, les canicules arrivent de plus en plus tôt, sont de plus en plus longues, mais aussi et surtout, plus intenses. Et le scénario ne semble pas prêt de s'améliorer selon les spécialistes. D'ailleurs, à l'écriture de ces lignes, l'Institut météorologique a émis un avertissement de niveau jaune.

    Dans ma région, InBW, le gestionnaire du réseau de distribution, veut limiter les risques de pénurie d'eau. “ Ce n'est pas un problème de ressources car les nappes sont bien rechargées. Mais c'est une question de capacité de stockage et de production ”. D'ailleurs, Madame la Ministre avait déclaré en séance plénière le 14 juin qu'en ce qui concerne les ressources souterraines, « celles-ci sont bien rechargées, même si nous nous attendons à une diminution des nappes plus superficielles, en particulier en Ardenne. »

    Bref, pour le moment, il est recommandé aux habitants de limiter l'usage de l'eau : éviter de laver les voitures, de nettoyer les terrasses, de remplir les piscines ou encore d'arroser la pelouse avec l'eau de distribution.

    Si la situation venait à se « corser », quelles seraient les mesures entreprises par le Gouvernement et selon quel type de communication à l'intention du grand public ?

    A-t-elle remarqué des situations contrastées en Wallonie selon les différents opérateurs de production et de distribution ?

    Où en est son projet de décret relatif à la gestion des périodes de sécheresse ?

    De nombreux services en Wallonie se devaient de créer de nouvelles capacités de rétention et de stockage d'eau à travers toute la région.

    Peut-elle nous informer de l'exécution concrète de ce plan d'investissements d'intérêt majeur pour l'alimentation en eau de nos concitoyens ?
  • Réponse du 13/07/2023
    • de TELLIER Céline
    La situation de sécheresse que nous avons connue cette année se « corsera », pour reprendre les termes de l’honorable membre, très probablement à l’avenir. Le doute n’étant plus permis.

    Au regard de la réglementation actuelle, les recommandations dont il fait écho devraient alors se muer en restrictions ou interdictions.

    En l’état, le Gouvernement n’est pas encore habilité à ordonner des mesures de restriction. En matière de communication, tous les canaux peuvent être envisagés : réseaux sociaux, communiqués de presse, point sécheresse dans la séquence météo de la télévision publique, sites internet des institutions.

    Le projet de décret relatif à la gestion des épisodes de pénurie d’eau a été finalisé par mon administration et il sera soumis au Gouvernement dans les prochaines semaines.

    Je peux toutefois déjà lever le voile sur sa structure qui s’articulera essentiellement sur trois axes. Le premier visera à définir le cadre général des priorités en matière des besoins en eau à satisfaire en cas de pénurie d’eau ou de pénurie imminente. Le second traitera de la question de l’autorité compétente habilitée à imposer des mesures de restriction d’usage de l’eau. Le troisième et dernier axe établira le cadre général d’un mécanisme sur base duquel les décisions d’application des mesures de restriction pourront être prises.

    Comme il le souligne, les premiers risques de pénurie d’eau sont apparus au niveau de l’Ardenne centrale et les dernières orientations données au schéma régional des ressources en eau visent à sécuriser cette région par une série de connexions à nos ressources stratégiques. In fine, l’autoroute de l’eau devrait mobiliser nos barrages de l’Est à cette fin. Ceux-ci vont faire aussi l’objet d’une étude visant à assurer une gestion plus dynamique de leurs réserves d’eau.

    Par ailleurs, la possibilité d’utiliser une carrière à Libramont-Chevigny pour y stocker l’eau de la Lhomme en période hivernale et l’utiliser en période de sécheresse va faire l’objet d’une étude à débuter en 2023.

    Enfin, un projet vise à évaluer le potentiel wallon de la recharge maîtrisée des aquifères, à analyser les coûts, les avantages et les risques associés, ainsi qu'à réaliser un essai en Hesbaye. Ses résultats sont attendus d'ici la fin de l'année 2024.