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Les solutions de la Région wallonne relatives à la pollution au chloroforme au parc scientifique de Louvain-la-Neuve

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 659 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/06/2023
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Une importante pollution au chloroforme a été détectée dans le parc scientifique de Louvain-la-Neuve en 2007. Le Service public de Wallonie a présenté récemment les conclusions de son rapport à l'inBW et l'UCLouvain et aux communes d'Ottignies-Louvain-la-Neuve et Mont-Saint-Guibert.

    D'après Vincent Lebrun, ingénieur hydrogéologue du SPW en charge du dossier, la pollution est ancienne, remontant sans doute au début du parc scientifique.

    Les analyses ont aussi démontré que la nappe phréatique est touchée, mais selon le SPW, il n'y a pas de risque pour la santé, l'eau pompée dans le parc scientifique étant destinée à un usage industriel.

    Il semblerait que votre Gouvernement devrait bientôt trancher sur la solution à prendre face à cette pollution. À l'avenir, elle devrait continuer à être surveillée tandis qu'un pompage et un traitement de l'eau pourraient être mis en place si elle s'aggrave afin d'éviter une migration de la pollution vers les captages d'eau potable en aval. Une dépollution complète du site est une option aussi, mais vu le coût et la complexité d'une telle opération et l'absence de risque pour la santé, elle ne devrait pas être retenue.

    Quels sont les résultats enregistrés après l'enquête réalisée au sein des entreprises louvanistes ? Ceux-ci sont alarmants ? Et si oui, dans quelle mesure ?

    Les services de Madame la Ministre ont-ils déjà pu identifier la cause exacte de cette pollution et les auteurs de celle-ci ?

    Des poursuites sont-elles envisagées ?

    Parmi les pistes de mesures évoquées par la RTBF, le Gouvernement wallon a-t-il arrêté son choix et selon quelle programmation d'actions dans le temps ?

    Va-t-elle sollicité la SPAQuE pour assainir le sol pollué ?

    Le traitement de cette pollution implique quels moyens financiers dans le chef du Gouvernement wallon ?
  • Réponse du 24/07/2023
    • de TELLIER Céline
    Les concentrations en chloroforme relevées dans la nappe suite aux différents forages effectués par l’ISSeP à la demande de la direction des Eaux souterraines dans le parc scientifique de Louvain-La-Neuve sont importantes, mais, vu la profondeur de la nappe, il n’y a pas de risque sanitaire par inhalation à cet endroit.

    Il n’y a pas non plus de risques relatifs à l’utilisation de cette eau polluée puisque les seuls puits recensés dans la zone sont i) celui de l’entreprise où le problème avait été détecté et qui destine l’eau pompée à un usage purement industriel et ii) celui de l’Université de Louvain dont l'eau est épurée par charbon actif avant usage et est exclusivement utilisée au refroidissement du Cyclotron.

    Des traces de chloroforme apparaissaient dans un deuxième puits de l’UC-Louvain utilisé pour alimenter le campus en eau potable, mais ce puits a été mis à l'arrêt dès que le polluant y a été détecté.

    Par ailleurs, le collège de Louvain-la-Neuve vient de prendre un arrêté communal d’interdiction de pompage des eaux souterraines dans le périmètre concerné.

    Malgré d'importants efforts menés jusqu'ici par mon administration pour rechercher la cause de cette pollution et en identifier le ou les responsables, ces recherches ont jusqu'ici mené à une impasse. Les hypothèses les plus probables sont un accident de production non recensé dans les archives ou un déversement accidentel ou volontaire dans l'environnement ou dans les égouts qui a dû se produire il y a de nombreuses années. Il subsiste encore quelques derniers devoirs d'investigation, en cours de finalisation, qui pourraient relancer ce volet répressif du dossier, mais avec des chances d'aboutir qui sont qualifiées de très faibles par mon administration. Si ces dernières recherches s'avèrent également infructueuses, il faudra acter que la pollution est orpheline.

    Je compte effectivement confier ce dossier à la SPAQuE sans plus attendre et en vue de réaliser les études complémentaires suivantes à court terme :
    - affiner la délimitation du panache de pollution des eaux souterraines, car le positionnement d'une éventuelle barrière nécessite de connaitre le plus précisément possible le tracé du front de contamination ;
    - mieux appréhender le caractère dynamique de la pollution, et donc mesurer la vitesse de sa propagation actuelle.

    Pour obtenir ces réponses le plus rapidement possible, j'ai décidé de profiter d'une convention existante signée avec la SPAQUE en 2022 et pilotée par la Direction des eaux souterraines de mon administration. Cette convention, financée par le fonds de protection de l'eau, vise justement à étudier ces pollutions orphelines de grande ampleur dans les nappes aquifères.

    L'organisation des chantiers de forages de piézomètres, d'échantillonnage et de tests a déjà débuté avec pour objectif d'obtenir toutes les réponses nécessaires en fin de premier trimestre de 2024.

    C'est sur base des résultats de ces travaux d'investigation que l'on pourra alors choisir la solution la plus adéquate. Les budgets nécessaires vont évidemment crescendo.