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La production d’orge brassicole par l’agriculture régénérative

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 834 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/06/2023
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le programme pure local s'inscrit dans une démarche d'agriculture verte. Basé sur la filière d'orge brassicole, le programme est développé par la coopérative Cultivae et la malterie Belgomalt réunissant 42 agriculteurs belges.

    L'orge est cultivée selon les pratiques de l'agriculture régénérative tenant compte de la biodiversité des sols, les rendant plus sains et plus résilients par l'apport de matières organiques en suffisance (fumier, couverts végétaux…), par la réduction du travail du sol afin de moins perturber les différentes couches et par la réduction drastique de l'utilisation d'engrais phytosanitaires et synthétiques.

    À Bruxelles, la brasserie Brussels Beer Project adhère aux principes de l'agriculture régénérative et vient de lancer la « Terra Pils », produite à base de malt d'orge provenant des agriculteurs de Cultivae.

    Depuis 2019, la brasserie utilisait déjà 5 % d'orge issue de cette agriculture dans sa production totale. Elle en utilisera désormais 25 % avec pour objectif d'atteindre les 75 % dans 2 ans.

    Une autre particularité du processus est d'encourager la création d'une filière courte et locale afin de réintégrer la production d'orge brassicole chez nous et réduire la part d'importation qui s'élève encore à 98 %. Mais aussi de créer un contact de proximité entre les différents intervenants dans le processus de production et le consommateur.

    Comment se porte la filière d'orge brassicole en Wallonie ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'une évaluation du programme pure local ?

    La production d'autres céréales par l'agriculture régénérative est-elle programmée ?

    Sur quelles céréales s'est porté le choix ?

    Comment compte-t-il soutenir ce type d'agriculture plus respectueuse de la préservation de l'environnement, de la biodiversité et des sols ?
  • Réponse du 18/07/2023
    • de BORSUS Willy
    Durant la période 2022 -2023, la superficie wallonne d’orges de brasserie s’est élevée à près de 1 076 ha. Cette superficie a plus que quadruplé depuis le lancement du plan stratégique orge de brasserie. Cette surface emblavée est le résultat du travail d’une centaine d’agriculteurs.

    Avec le support de l’animation du Collège des Producteurs et des conseils techniques du CEPICOP, le regroupement des acteurs de la filière ((agriculteurs, stockeurs, malteurs, brasseurs, etc.) au sein de l’ASBL « Promotion de l’Orge de Brasserie » (POB) a constitué la première étape concrète de la redynamisation de la filière. L’introduction d’une approche de labellisation « Prix Juste Producteur » a également été un levier majeur qui permet de se baser sur les coûts de production (en intégrant le risque de déclassement) et limite les influences négatives du marché mondial.

    Parmi les multiples acteurs de ces dynamiques, la malterie Belgomalt (groupe Boortmalt) implantée à Gembloux travaille en étroite collaboration avec la coopérative Cultivaé (Perwez). Ces deux acteurs ont développé une vision et des contacts commerciaux locaux, avec des brasseries comme Valduc ou Bertinchamps et sont également à l’origine de la création de la Route du Malt grâce au travail du GAL Culturalité en Hesbaye brabançonne.

    De nombreux (petits et plus gros) brasseurs souhaitent maintenant rentrer dans la filière et s’approvisionner en orges brassicoles locales, mais ils sont désormais sur liste d’attente, car la filière n’est pas en mesure de produire suffisamment pour répondre à la demande ; le frein principal réside dans le déclassement des orges de brasserie et leur refus par les malteries. L’utilisation d’orges d’hiver dans la filière brassicole représente un potentiel considérable pour lever cette contrainte et tant la recherche que l’encadrement (CRAW et CEPICOP) travaillent activement sur la question afin d’introduire des variétés adaptées d’orge.

    Il n’existe pas de définition arrêtée ou officielle ni de cahiers des charges reconnus de l’agriculture régénérative. En Wallonie, il est communément admis qu’agriculture régénérative et agriculture de conservation sont similaires et signifient finalement des pratiques agroécologiques (dont le non-labours) visant à conserver et régénérer la santé des sols.

    Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de développement de la filière orge de brasserie, toutes ces actions sont soutenues par la Wallonie à travers différents canaux.

    Les acteurs wallons majeurs travaillant en agriculture régénérative sont GREENOTEC, FARMFORGOOD, Régénacterre–Cultivaé–Soil Capital, SCAM-SC, Walagri, Terres Vivantes.

    Différents projets sont soutenus par la Wallonie en la matière et notamment le CRA-W qui travaille sur le projet ClieNFarm, dont le but est de permettre aux fermes de diminuer leur impact sur le changement climatique ; l’agriculture régénérative est un des moyens pour y parvenir.

    Je travaille également avec ma collègue Céline Tellier dans le cadre du projet Terraé lancé dans le cadre du PRW. En collaboration avec Natagriwal, le CRAW et Greenotec, ce projet permet une mise en place d’un réseau de fermes en Agroécologie, dont certaines très actives en agriculture régénérative.

    Enfin, il faut rappeler que les écorégimes favorisent certaines pratiques d’agriculture régénérative, dont les cultures d’orge brassicole, mais aussi l’avoine par exemple.