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La pénurie de fossoyeurs dans les cimetières communaux en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 477 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/06/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    De récents chiffres publiés par les services de Monsieur le Ministre faisaient état d'une pénurie de fossoyeurs en Wallonie. En effet, il n'y a aujourd'hui que 800 agents formés à cette tâche, alors que les besoins sont évalués à 1 200 pour travailler dans les 3 500 cimetières en Wallonie, dont 2 300 cimetières communaux en activité.

    Cette carence dans le recrutement pourrait s'expliquer par la pénibilité du métier. En plus des enterrements, le fossoyeur participe pratiquement à la gestion du cimetière, réalise son entretien, s'assure du suivi et procède aux exhumations techniques. À ce dernier égard, rappelons qu'un cercueil vide pèse déjà 50 kg alors qu'un ouvrier communal ne peut soulever plus de 25 kg.

    Pourtant, il n'est pas rare que l'échelle afférente à leur tâche soit fixée au niveau E, alors que, en raison de la pénibilité de leur travail, il serait possible de les engager au niveau D. Des formations existent, mais ne rencontrent aucun succès auprès des ouvriers communaux en quête de reconversion.

    En tant que Ministre des Pouvoirs locaux, la majorité des cimetières relevant de la gestion communale, lui apparaît-il opportun de sensibiliser les Wallons, éventuellement en concertation avec la Ministre de l'Emploi, à entreprendre des formations dans le domaine en vue de pallier la pénurie ?

    Que pense-t-il de contribuer à la revalorisation du métier en octroyant d'une dotation supplémentaire aux communes de manière à leur permettre les engagements compensatoires espérés, éventuellement en les engageants au niveau D ?
  • Réponse du 31/08/2023
    • de COLLIGNON Christophe
    Les formations qui sont données au personnel des cimetières s’étoffent puisque vient s’ajouter aux modules existants une formation sur l’aménagement général des cimetières ou encore, sur la révision de notions juridiques plus précises dans le cadre de leur gestion. Dans le cadre de la formation, sont notamment abordées l’ensemble des thématiques relatives à la pénibilité du travail. Il serait sans doute opportun de s’interroger sur la conscience variable, d’une commune à l’autre, quant à ce type de missions.

    Je confirme que de nombreuses communes continuent à procéder à des engagements de niveau E malgré la pénibilité de la fonction que l’honorable membre ne manque de soulever. Ceci est pourtant contraire à la philosophie recherchée par la Région wallonne au travers de la circulaire du 25 janvier 2011 relative à la valorisation des compétences dans le cadre du Pacte pour une fonction publique locale et provinciale solide et solidaire à laquelle je me permets de renvoyer l’honorable membre. Cette circulaire recommande que l’accès aux niveaux D1 (le cas échéant D2) et D4 soit possible non seulement par la possession d'un diplôme, mais également par une « compétence valorisable ». Il existe précisément un titre de compétence lié au métier de fossoyeur. Le titre de compétence, délivré par un centre de validation des compétences, est une reconnaissance officielle des compétences liées au métier. Ce titre, pour le métier de fossoyeur, permet le recrutement à l’échelle D1 (le cas échéant, D2 si la commune a intégré la suppression de l’échelle D1 dans ses statuts du personnel).

    Toutefois, pour être applicable, cette valorisation des compétences doit être intégrée dans les statuts du personnel de la commune, ce qui implique une décision du conseil communal.

    Je lui confirme également que je reste attentif à la préservation des travailleurs exerçant des fonctions dites pénibles et pour cela, je me permets de lui rappeler l’expérience pilote relative à la réduction du temps de travail pour les agents de plus de 60 ans des niveaux D et E exerçant un métier pénible.