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Le soutien aux apiculteurs face au frelon asiatique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 667 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/06/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le frelon asiatique, dont la présence en Belgique a été constatée pour la première fois en 2016, ne cesse de faire des ravages dans nos contrées.

    En effet, ce parasite a décimé bon nombre de ruches et continue de sévir. Le frelon asiatique se nourrit de fruits et surtout d'insectes, dont les abeilles.

    Pour les apiculteurs, le frelon asiatique est, ainsi, vite devenu un fléau redoutable et redouté. D'autant que sa présence dans la ruche n'est parfois détectée que trop tard, car, contrairement au frelon européen, le frelon asiatique ne perturbe en aucun cas les abeilles.

    Le secteur apicole wallon est essentiellement constitué d'une majorité de petits apiculteurs qu'il convient de soutenir ; a fortiori si nous nous situons dans une perspective de valorisation des circuits courts.

    Pour accompagner le secteur dans sa « cohabitation » avec le frelon asiatique, Madame la Ministre a annoncé que la Wallonie a libéré 267 000 euros pour un projet de soutien à la filière apicole, basé sur la prévention et la destruction des nids si nécessaire.

    Comment le projet de soutien à la filière apicole se déploiera-t-il ? En quoi consiste-t-il concrètement ? Où en est-il à ce jour ? Des contacts avec le secteur ont-ils déjà été pris dans ce cadre ?
  • Réponse du 19/12/2023
    • de TELLIER Céline
    Les réponses précédentes que j’ai déjà apportées sur cette problématique informaient de la stratégie conjointe convenue avec mon collègue Willy Borsus pour répondre de manière efficace à l’invasion du frelon asiatique, qui impacte principalement l’apiculture.

    L’éradication de cette espèce n’est pas envisageable et la neutralisation exhaustive des nids est inefficace, et très coûteuse, pour stopper l’invasion. Ces invasions vont se répéter, nous avons donc choisi de nous y adapter.

    Des stratégies de gestion raisonnées en fonction de la dangerosité du risque ont donc été mises en place par nos services. Le plan d’urgence à destination des apiculteurs est géré par mon collègue, le Ministre Borsus. La menace pour la santé publique est, quant à elle, gérée par les services du Département de la Nature et des Forêts d’une part, et les communes et provinces d’autre part, en fonction des domaines et territoires respectifs. L’impact sur la biodiversité est jugé pour l’instant faible et aucune mesure spécifique à ce sujet n’est donc nécessaire.

    Pour ce qui est de l’impact « Santé publique », une aide est octroyée via la formation possible au CRA-W d’intervenants pouvant agir dans les zones de secours ou les communes.

    Le plan de gestion d’urgence à destination des apiculteurs comprend trois axes d’interventions :
    • le piégeage des reines fondatrices au printemps ;
    • la protection des ruchers ;
    • la neutralisation des nids.

    Les actions seront menées par trois parties prenantes que sont le CARI, le CRA-W et les organisations sectorielles (sections locales, fédérations et unions apicoles).

    Pour plus de détails concernant ces mesures de soutien du secteur apicole, j’invite l’honorable membre à questionner mon collègue Willy Borsus qui dispose de la compétence.

    La communication sur ce changement de stratégie a été transmise aux communes dans un courrier circulaire le 8 mai dernier. L’UVCW a également été informée. Nous sommes bien conscients de l’intérêt de communiquer ce changement de stratégie. La communication vers les apiculteurs et le grand public a été largement réfléchie et est mise en place progressivement. Elle relève du CARI dans le plan de gestion de M. le Ministre Borsus et recouvre plusieurs outils :
    • des triptyques d’information destinés, respectivement, aux apiculteurs et au grand public ;
    • quatre tutoriels à destination des apiculteurs sont réalisés ;
    • six fiches d’information à destination du secteur apicole pour la revue Abeilles & Cie;
    • mise en avant de la thématique à la Fore de Libramont ;
    • huit journées d’animations sur la protection des ruchers.

    Un montant de 267 000 euros sera affecté à un projet d’« Appui à la filière apicole pour la mise en place d’une gestion durable du frelon asiatique ». Il vise à mettre en œuvre certaines actions du plan de gestion à destination des apiculteurs évoqué ci-dessus. Il impliquera le CARI, le CRA-W et l’UFAWB.

    Il s’agit d’installer une action durable dans le temps basée sur la prévention, la protection et la neutralisation des nids quand nécessaire. L’objectif est d’aider le secteur à prendre lui-même la problématique à bras le corps pour pouvoir cohabiter avec le frelon.

    Avant de développer de nouvelles politiques, nous souhaitons d’abord mettre en œuvre et tester cette stratégie. Une évaluation aura lieu en fin de saison et, en fonction des résultats, une réorientation de l’action pourra être envisagée.

    Cette stratégie s’intègre dans la stratégie wallonne globale de lutte contre les Espèces exotiques envahissantes (EEE). Les services du SPW-ARNE qui sont autorité compétente pour mettre en place les actions de lutte contre les EEE sont à la manœuvre et collaborent au sein de la Cellule interdépartementale des Espèces invasives (CiEi) pour évaluer et planifier les opérations non seulement en concertation avec les autres régions et les acteurs fédéraux du pays, mais également en se tenant au courant des actions réalisées à l’échelle de l’Europe.