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La production de vin en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 836 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/06/2023
    • de DURENNE Véronique
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    S'il y a bien un secteur en plein essor en Wallonie, c'est bien celui de la viticulture. En 2022, l'Association des Vignerons de Wallonie estimait que notre région produisait 1,542 million de litres de vin, et cela sur quelque 425 hectares.

    Monsieur le Ministre est-il en mesure de m'éclairer sur l'évolution de ces chiffres ?

    Aujourd'hui, quelle est la production annuelle de la Wallonie ?

    Combien d'hectares de vignes compte notre région ?

    Combien y a-t-il de producteurs de vin sur notre territoire ?

    Quelle est la part de vin wallon exporté ?

    Quels sont les principaux pays importateurs de celui-ci ?

    Quelles sont les actions mises en place par l'APAQ-W pour promouvoir et soutenir le vin wallon ?

    Quel était le montant des dépenses effectuées par l'APAQ-W pour soutenir notre vin en 2022 ?
  • Réponse du 18/07/2023
    • de BORSUS Willy
    Même si la présence de vignes sur le territoire wallon est observée depuis des siècles, nous constatons depuis une vingtaine d’années un beau renouvellement de la viticulture en Wallonie.

    La superficie de vignes était de 318 hectares en Wallonie en 2021, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2020. Au 1er juillet 2022, la Wallonie comptait 200 parcelles de vignobles pour une surface totale de 425 hectares. En termes de répartition provinciale, c’est à Liège que l’on compte la plus grande surface avec 134 hectares. Le Hainaut suit avec 117 hectares et Namur compte 98 hectares. Mais il faut rappeler qu’il faut minimum trois à cinq ans pour que la vigne produise un nombre suffisant de bouteilles. La centaine d’hectares plantée en 2022 ne sera pas productive avant minimum 2025.

    Le nombre de viticulteurs wallons augmente chaque année. En juillet 2022, on en dénombrait 200. On peut dire que, depuis juillet 2022, une dizaine de nouvelles affiliations de vignerons a été actée pour un total d’un peu plus de 125 vignobles. Même s’ils ne sont pas encore en production, cela amènerait le nombre de vignobles aux environs de 210. Il faut également tenir compte du fait que tous les vignerons ne jugent pas forcément utile de s’affilier avant d’être en production. La Wallonie rattrape peu à peu son retard sur la Flandre, comptabilisant désormais 40 % des vignerons belges, contre 25 % en 2019.

    La Flandre et la Wallonie ont produit l'an dernier la même quantité de vin, soit 1,5 million de litres. Le sud du pays enregistre cependant la plus forte hausse, de 140 % tandis qu'au Nord, la croissance était de 109 %. Les conditions météorologiques désastreuses de 2021, impliquant une faible production cette année-là dans le sud, expliquent cette augmentation fulgurante pour la Wallonie. Les Provinces du Hainaut, avec 801 630 litres (+124 %) et de Liège, avec 321 967 litres (+422 %) ont porté cette augmentation de la production en Wallonie.

    La Wallonie et la Flandre ne produisent pas les mêmes types de vin. Environ deux tiers de la production wallonne est composés de vin mousseux, alors que la moitié de la production flamande est du vin blanc. La part de mousseux est faible.

    En 2022, les principaux pays importateurs de vin en Wallonie étaient : les Pays-Bas, Grand-Duché du Luxembourg et le Canada. Le Grand-Duché représentait à lui seul 32% de la valeur et 37% du volume des exportations de vin, devant les Pays-Bas (31,5% et 30% respectivement) et le Canada (13,5% et 13,4%).

    Rappelons cependant qu’une partie de ces imports/exports concerne les vins qui transitent par la Wallonie.

    Ce ne sont pas moins d’une soixantaine de vins produits par une vingtaine de vignerons qui sont reconnus au titre des 4 AOP/IGP wallonnes par mon administration.

    J’alloue depuis 2016, une subvention annuelle à l’Association des Vignerons de Wallonie de 60 000 euros. Le programme d’actions soutenu par cette subvention se base principalement, mais pas uniquement, sur la promotion des vins wallons avec des actions de communication (via les réseaux sociaux et lors d’événements comme Libramont). Grâce à cette subvention, l’Association peut également valoriser les vins wallons au travers des appellations protégées ou agir au niveau européen via la Confédération européenne des vignerons indépendants (CEVI).

    Concernant les aides pour le secteur, le système n’est pas neuf et a suivi l’évolution de la législation européenne en la matière, politique agricole commune oblige. Des aides sont notamment possibles via le système d’aides à l’installation et investissement, et donc viticole, dit « AII » qui applique en droit régional le règlement européen relatif au soutien du développement rural par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).

    En matière d’aides aux vignerons, l’Association des Vignerons de Wallonie a diffusé une newsletter consacrée aux différentes aides pour les vignerons, notamment les aides à l’installation et les aides à l’investissement.

    Via ce système, une aide à l’installation de 70 000 euros est accessible aux jeunes qui créent ou qui reprennent une exploitation viticole.

    Concernant la promotion, dans un autre cadre, l’APAQ-W intègre ses membres vignerons dans diverses opérations de promotion, comme par exemple, la campagne « Trinquons local »,comprenant un site internet et des réseaux sociaux dédiés.

    Enfin, outre le travail de valorisation B2C, l’APAQ-W associe le secteur viticole aux travaux de son business club dans le but de stimuler les relations B2B avec le secteur HORECA, mais aussi avec la distribution.

    Les retombées économiques de la filière viticole en Wallonie proviennent, d’une part, de la production et la vente de vin. D’autre part, le développement d’activités périphériques à l’activité viticole proprement dite induit de nouvelles retombées économiques pour le secteur. Il s’agit du développement de produits originaux différents du vin, ou le développement l’œnotourisme, c’est-à-dire, l’organisation de visites ou d’événements sur le domaine. Ces activités ont l’avantage d’être liées au domaine viticole et d’augmenter ainsi la résilience économique des domaines viticoles.