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L'utilisation de la peinture intelligente pour la sécurisation de la route

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 429 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/06/2023
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Le Ravel de Lives-sur-Meuse est devenu depuis peu « intelligent ». En effet, récemment, nous apprenions par la presse que cette route était équipée d'une peinture luminescente. Ce type de peinture vise à réfléchir la nuit ou lorsque l'obscurité apparaît la lumière emmagasinée durant la journée. Cela représente une sécurité non négligeable pour les usagers de la route faibles, principalement les vélos et les piétons, notamment sur les RAVeL qui ne seraient pas équipés d'éclairages publics.

    Malgré ses avantages sur la sécurité, il apparait que ce type de revêtement de couleur ne peut se développer, par manque d'agrégation, en effet, le Code de la route impose que les bandes et revêtements routiers soient blancs uniquement. Les reflets verdâtres des revêtements luminescents ne sont donc pas conformes à la législation actuelle.

    Mes questions visent à savoir si le projet test de Lives-sur-Meuse va se développer sur d'autres sites en Wallonie et si une modification de la législation est envisagée afin d'intégrer et d'homologuer ce type de couleur à l'avenir.

    Madame la Ministre a-t-elle eu des échanges à ce sujet avec son homologue au fédéral afin de modifier cette législation ?
  • Réponse du 27/07/2023
    • de DE BUE Valérie
    La peinture routière luminescente fournie par un fabricant français a été appliquée le 7 juin dernier par une entreprise de marquage.

    Le site, le RAVeL sur le chemin de halage en bord de Meuse à Lives-sur-Meuse (Namur), a été choisi en raison d'un passage significatif de cyclistes et de l'absence d'éclairage public ainsi que de phares de véhicules.

    Une campagne en vue d'obtenir un retour d'expérience de cyclistes quotidiens a été demandée au GRACQ, Groupe de recherche et d’action des cyclistes quotidiens.

    Un marquage luminescent permet un guidage visuel des usagers sur une distance de 80 mètres environ. On peut ainsi anticiper la courbe d'une voirie.

    Le produit n'est pas particulièrement « intelligent ». Il réémet la lumière emmagasinée dans des pigments spécifiques. Ces pigments deviennent lumineux et rendent le marquage visible la nuit, en l'absence d'une autre source d'éclairage.

    Le Code de la route impose effectivement qu'un marquage routier permanent soit de couleur blanche.

    La peinture luminescente appliquée sur le RAVeL, qui a un aspect « verdâtre » dans l'obscurité, n'est donc pas applicable telle quelle sur les voiries classiques ouvertes à la circulation routière motorisée.

    Le fonctionnement optimum du marquage luminescent étant limité aux sites sans source d'éclairage externe (pas d'éclairage public ni de phares), son utilisation est de toute façon envisagée uniquement sur des sites spécifiques.

    Il n'y a pas encore eu de mesures de performances du marquage appliqué le 7 juin dernier à Lives-sur-Meuse. Des mesures (couleur, rugosité, rétro réflexion) seront réalisées au printemps prochain.

    L'homologation des marquages routiers en Belgique se réalise sur le site dit de Baillonville sur la N63 entre Marche et Liège.

    Un essai routier en vue d'une homologation dure un ou deux ans selon les performances du produit de marquage. Un marquage présentant des performances encore conformes après un an sur la ligne la plus circulée verra son évaluation se poursuivre durant un second cycle climatique complet.

    Un produit appliqué en 2024 ne recevra donc pas d'homologation avant fin 2025 au plus tôt et fin 2026 pour ceux dont la durée de l'homologation est de 2 années.