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Installation de radars automatiques en Wallonie.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 52 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 17/01/2007
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    La vitesse tue, c'est bien connu. Aussi, après la prévention qui doit nécessairement être de mise dans ce type de dossier, des contrôles de vitesse accrus doivent voir le jour. L'Homme est ainsi fait qu'il faut manier la carotte et le bâton!

    Si la police se charge physiquement de ces contrôles, le mouvement pourrait être amplifié par la pose effective de plusieurs radars automatiques. Les 29 boîtiers destinés à accueillir des radars et prévus le long de nos autoroutes... doivent donc être équipés de radars ! Cela semble logique si l'on veut un réel effet dissuasif et des résultats dans un contexte de hausse (+ 2,9 %) du nombre d'accidents mortels en Wallonie. La Flandre voit ce nombre baisser de 12 %. Ce n'est sans doute pas un hasard si on constate un tel recul de ce nombre de décès. La vitesse excessive y est plus sévèrement contrôlée. La culture nordique est sur ce point moins laxiste.

    Dans ce dossier, il est évident qu'il faut vouloir se donner les moyens de ses ambitions. Lutter contre les morts sur nos routes demande des investissements humains (formation préventive des chauffeurs) et en infrastructures (amélioration et sécurisation du réseau). Mais si la volonté de Monsieur le Ministre est de réduire le nombre de morts sur nos routes, il faudra s'attaquer à la vitesse sur celles-ci et, partant, équiper les 29 boîtiers prévus à cet effet d'un radar automatique et probablement aussi envisager l'extension du dispositif. C'est du ressort des forces de police, me dira Monsieur le Ministre.

    C'est un fait, mais ces dernières seraient sans doute encouragées à le faire si un signal clair en ce sens venait du monde politique wallon. Monsieur le Ministre le fera-t-il ? Comme ses Collègues flamands ou bruxellois, encouragera-t-il l'installation effective de radars automatiques ? Sa résistance quasi idéologique s'opposera-t-elle encore longtemps à cette mesure efficace ? A-t-il, comme il l'avait laissé entendre récemment, des raisons de croire que ces 29 boîtiers aujourd'hui vides soient équipés demain d'un radar automatique ? Souscrit-il à l'idée même de l'extension du dispositif en augmentant le nombre de boîtiers pour radar automatique le long des routes wallonnes ?

    Si la question de la répression de la vitesse excessive est une compétence de la police, fédérale ou locale selon le type de route, celle de la pose des boîtiers relève bien des compétences Monsieur le Ministre. Où en est-il dans sa volonté de coordination avec les forces de police pour faire évoluer ce dossier ?
  • Réponse du 28/02/2007
    • de DAERDEN Michel


    Je remercie l'honorable Membre pour sa question qui va, je l'espère, me permettre de préciser les rôles de chacun dans le dossier des radars.

    Avant d'évoquer le dossier des radars, je souhaite signaler qu'en matière de statistiques, les derniers chiffres publiés par l'INS montrent pour l'année 2005 une diminution du nombre de tués en Région wallonne de plus de 16% par rapport à 2002 qui est la référence prévue par le Gouvernement wallon dans le contrat d'avenir renouvelé.

    Les chiffres publiés dans le baromètre de la sécurité routière par le Ministre Landuyt montrent que les premiers mois de 2006 n'ont pas suivi cette même tendance et que le nombre de tués semble malheureusement repartir légèrement à la hausse. Il faudra néanmoins attendre les chiffres définitifs et complets pour 2006 avant de tirer des conclusions plus fines.

    Il est bien clair que le nombre de radars est bien plus important en Flandre qu'en Wallonie. La Flandre, en tant que pouvoir régional, a massivement investi dans le déploiement de ces radars qui, précisons-le ne sont pas tous des radars mesurant la vitesse, mais pour part importante des outils de contrôles des véhicules franchissant les feux tricolores au rouge.

    En ce qui me concerne, tous les domaines contribuant à la sécurité doivent être mobilisés et notamment en matière d'investissement dans l'infrastructure. La dernière action en date que je mène est l'éclairage de tous les passages piétons situés aux abords des écoles situées le long du réseau routier régional. C'est pour moi une priorité dans laquelle j'investirai 7 millions d'euros. Mes budgets sont étriqués et je ne peux me lancer dans toutes les actions, il convient de dégager des priorités.

    En outre, je ne suis « que » Ministre de l'Equipement et j'estime qu'il est plus logique que les radars avec tout ce que cela comporte comme aspects légaux, de poursuites judiciaires,… relèvent principalement des forces de Police.

    C'est donc sur ces bases que j'ai pris les décisions suivantes :

    1. Le long des autoroutes

    Sur ces axes, c'est la Police fédérale de la route qui est compétente pour ces contrôles.
    C'est par ailleurs sur ce type d'axe que j'ai le moins de possibilité d'action en matière routière ; je ne peux en effet pas réaliser des chicanes ou des rétrécissements de voirie sur des tronçons autoroutiers.

    Nous avons donc convenu, il y a quelques années avec les responsables de la Police fédérale, de mener une action commune en vue d'implanter des radars fixes en différents endroits accidentogènes du réseau autoroutier wallon.

    Mon rôle consistait en le financement et le déploiement de boîtiers fixes, la Police fédérale gérait quant à elle l'implantation des radars en rotation dans chacun des boîtiers.

    Il est bien entendu que nous avons déployé des boîtiers compatibles avec le matériel utilisé à l'échelle du pays par la Police fédérale.

    Or, les mesures prises par ce type de radar qui, je le rappelle, ne sont pas de mon ressort, ont fait l'objet de contestations suite à certaines mesures de vitesses qui auraient été faussées par la présence d'éléments métalliques dans le champ de vision du radar.

    Pour contrer cette hypothèse, les services fédéraux de la métrologie ont été appelés afin d'homologuer les sites. Cela a pris beaucoup de temps.

    Je peux réaffirmer à l'honorable Membre ma volonté d'aboutir dans ce dossier. Un contact très récent entre mes services, la Police fédérale, le Procureur du Roi ainsi que l'Avocat général de Liège laissent présager une issue constructive rapide pour les boîtiers de la Région liégeoise.

    Dès lors, les mêmes démarches communes (MET, Police fédérale, Parquets) peuvent être entreprises pour les autres arrondissements judiciaires.

    Je signale enfin, que les autoroutes flamandes ne sont pas équipées de boîtiers fixes.
    La Police fédérale de la route continue à flasher, tant au nord qu'au sud du pays à partir de radars embarqués dans des véhicules stationnant le long des voiries.


    2. Le long des routes régionales

    J'ai précédemment dit à l'honorable Membre que mon choix se portait sur l'aménagement de l'infrastructure routière. De nombreux giratoires, traversées de villages, abords d'écoles sont ainsi réalisés tous les ans.

    Ce n'est pas pour autant que l'aspect répressif doit être négligé. Sur ces axes, ce sont les zones de Police qui sont compétentes. Je constate depuis plusieurs mois que celles-ci investissent de plus en plus le long des routes wallonnes dans le déploiement de boîtiers fixes, notamment grâce aux budgets qui sont rétrocédés à partir du fonds des amendes routières.

    Si l'honorable Membre souhaite obtenir des statistiques précises à ce sujet, je l'invite à questionner les services de Police compétents ou le niveau fédéral. J'ai pour ma part interrogé l'administration des routes afin qu'elle effectue une estimation. Il semblerait qu'actuellement, outre les 29 boîtiers que j'ai financé le long des autoroutes, les zones de Police de la Région wallonne aient au moins implanté une quarantaine de boîtiers fixes, principalement en Province de Liège et du Brabant wallon.

    Il est à noter que l'on ne m'a pas renseigné de radars fixes dans la zone de Police des Collines dont relève la commune de l'honorable Membre et dont il est membre du Conseil de Police.

    Mon administration me signale enfin de nombreux projets en ce sens un peu partout en Wallonie.

    J'ai invité mes services à coopérer avec les forces de Police afin que ces opérations se passent en bonne coordination.

    J'ajoute en outre que les zones de Police achètent un matériel différent de celui utilisé par la Police fédérale. Cet autre matériel semble poser moins de problème en matière d'homologation.

    Enfin, les radars fixes sont une chose, mais il appartient en outre aux zones de Police d'organiser de manière récurrente des campagnes de contrôle de vitesse classiques à partir de véhicules banalisés.

    J'informe en outre l'honorable Membre que j'ai pris contact avec les plus hautes autorités des services de Police du pays afin d'organiser en ce début d'année une concertation étroite permettant de déboucher sur des initiatives communes en matière de sécurité routière, dans tous les domaines, y compris celui des radars. Ce n'est que par cette mobilisation constante de tous les acteurs et sans tabou, que nous parviendrons à poursuivre la réduction du nombre de victimes sur nos routes.