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L'impact de l’arrivée des robots livreurs sur l'économie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 863 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 11/07/2023
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Voitures électriques, trottinettes, vélos électriques, depuis quelques années, le paysage urbain est en pleine mutation. Et les changements sont loin d'être finis, puisque nous apprenions il y a peu que de nouveaux robots livreurs autonomes remplaceront bientôt certains coursiers.

    Quelques clics sur un téléphone et il nous livrera nos courses ou un repas du restaurant venant ainsi rivaliser avec Uber Eat ou Deliveroo.

    Ce phénomène n'est pas nouveau, quelques villes britanniques l'utilisent depuis de nombreuses années et ont multiplié leurs activités de manière considérable, notamment durant la pandémie.

    Créée en 2014 par l'un des co-fondateurs de Skype, la société Starship Technologie qui a installé son siège à San Francisco possède également des bureaux en Estonie en Finlande ainsi qu'au Royaume-Uni. On compte environ 4 millions de livraisons autonomes.

    Les Européens vont commencer à le tester. Notons que début d'année, des essais avaient déjà été faits par le groupe Carrefour devenant ainsi le premier en Europe a tenté l'expérience.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous dire ce qu'il en est de cette nouveauté en Wallonie, dispose-t-il davantage d'informations ?

    Mesure-t-on l'impact qu'ils auront sur les entreprises de livraisons existantes ?

    Quelle est la position de la Wallonie à ce sujet ?
  • Réponse du 17/07/2023
    • de BORSUS Willy
    D'après les informations qui me sont communiquées par Logistics in Wallonia, il n'y a actuellement aucune entreprise en Wallonie qui développe ce type de robots. Cependant, des expériences pilotes sont en cours en Belgique, notamment avec le Groupe Carrefour à Zaventem et bientôt dans la zone de Knokke. Le Groupe Carrefour utilise des robots développés au Royaume-Uni, tandis que le Groupe Colruyt débute également des tests.

    Il est évident que cette technologie s'inscrit dans une évolution logique des habitudes de consommation de la population, avec une demande croissante de livraisons en ligne depuis la pandémie. En plus des avantages évidents en matière de flexibilité, ce mode de livraison présente également l'avantage d'être moins polluant que l'utilisation de voitures ou de camions, ce qui peut contribuer à réduire l'impact environnemental du secteur du transport et de la logistique pour certains usages.

    Le déploiement de robots livreurs offre également des opportunités d'emplois à plus forte valeur ajoutée, tels que le monitoring des machines, l'entretien des robots et l'analyse des données de trajet pour optimiser les déplacements. Cela permet de limiter le phénomène « d'ubérisation » et encourage les entreprises de livraison traditionnelles à se positionner sur ce nouveau marché en adoptant des approches plus efficaces, agiles et respectueuses de l'environnement.

    Il est important de souligner que, comme dans de nombreux domaines liés à l'automatisation des transports, le défi majeur réside dans le cadre législatif plutôt que dans la technologie elle-même. En effet, alors que la technologie est pratiquement mature aux États-Unis, où il est déjà possible de prendre un taxi autonome roulant à 60 km/h, l'Europe adopte une approche plus prudente et cherche à réguler ces nouvelles avancées technologiques. On observer la même prudence réglementaire dans le secteur de l'intelligence artificielle. Il est donc important de trouver un équilibre entre la régulation nécessaire et la stimulation de l'innovation des entreprises, tout en considérant l'impact financier des régulations sur celles-ci.

    En ce qui concerne la position de la Wallonie, je recommande d'envisager l'autorisation d'expériences pilotes pour valider les concepts et les modèles économiques associés aux robots livreurs. Cette approche permettrait également de rendre cette technologie accessible aux petites et moyennes entreprises. Nous avons déjà appliqué avec succès ce mécanisme de « proof of concepts » dans le cadre du Plan de Relance, notamment pour la connectivité fixe et mobile ainsi que la 5G et la blockchain.

    Toutefois, il est essentiel de rester prudents et de respecter les normes de sécurité les plus strictes.

    Il convient également de prendre en compte le fait que la Wallonie ne compte pas de grandes métropoles et que sa topographie peut parfois représenter des défis pour la mise en œuvre de telles technologies. Néanmoins, cela ne doit pas nous dissuader d'examiner les opportunités que présentent ces technologies et d'évaluer la possibilité de développer des expériences pilotes.