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Les éventuelles répercussions en Wallonie de l’inflation des prix des matières premières aux États-Unis

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 864 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 11/07/2023
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Premier producteur mondial de maïs, 2e producteur mondial de soja, les États-Unis souffrent de la sécheresse dans le Midwest, les prix du maïs, du blé et du soja ont explosé.

    Avec des pertes pouvant aller jusqu'à 55 % de la production de maïs, cette année enregistre le plus mauvais résultat depuis 30 ans. Et l'impact hélas prévisible est considérable: +30 % sur le prix du maïs et + 20 % sur le prix du soja.

    Si la sécheresse perdure, la situation sera catastrophique non seulement pour le pays, mais aussi pour l'alimentation des bêtes comme les porcs et les volailles qui s'en nourrissent.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire si cette situation pourrait entraîner des répercussions chez nous ?

    Si oui, lesquelles précisément ?
  • Réponse du 20/07/2023
    • de BORSUS Willy
    À la mi-mai, le Département américain de l'agriculture (USDA) avait prévu des récoltes abondantes de maïs et soja. Cela avait entrainé une baisse des prix des contrats à terme. Depuis, l’USDA a revu à la baisse son estimation de la production de maïs aux États-Unis. L'USDA pointe du doigt les effets d'un temps sec, qui peut compromettre une partie des récoltes. De ce fait, les prix des contrats à terme ont été ensuite revus à la hausse.

    Toutefois, si l’on analyse l’évolution des prix de ces matières sur les 5 dernières années, les cours actuels du maïs et du soja sont inférieurs à ceux rencontrés à certains moments en 2022 et notamment au printemps 2022 ou ils étaient à leur maximum.

    Un autre élément concerne le Brésil qui, de son côté, a de très bonnes prévisions de rendement, notamment pour le soja, ce qui devrait limiter la hausse des cours de cette matière.

    Enfin, la FAO a relevé ses prévisions de production céréalière mondiale pour 2023. Les perspectives de rendement de blé sont bonnes, notamment au Canada, au Kazakhstan et en Turquie.

    À ce stade, il ne s’agit que de prévisions et, si le prix de ces matières premières devait effectivement connaître une hausse marquée et dépasser les cours records enregistrés en 2022, cela impacterait nos exploitations, et particulièrement celles pratiquant l’élevage. Le soja et le maïs entrent en effet dans la composition de nombreux aliments de nos animaux. En 2022, les cours des produits des élevages laitiers et viandeux ont bien augmenté, permettant ainsi à nos agriculteurs de faire face à ces hausses de charge. Pour cette année 2023, il est encore trop tôt pour connaître les prix de vente de nos productions, mais il faut garder un œil attentif à l’évolution des prix des intrants.

    Cela souligne aussi l’importance des mesures mises en œuvre au niveau de la PAC pour tenter d’améliorer l’autonomie de nos exploitations. On peut citer, l’éco-régime prairies permanentes conditionnée à la charge en bétail, le soutien couplé aux cultures de protéines végétales et la MAEC autonomie fourragère.