Les perspectives de croissance pour le marché des suidés en Wallonie
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 867 (2022-2023) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 11/07/2023
- de LUPERTO Jean-Charles
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
En effet, un article paru dans le journal Le Monde souligne qu'aujourd'hui la valeur au kilo des suidés atteint des records jamais égalés, notamment au marché du Plérin dans les Côtes-D'Armor en France. Ces tendances des prix à la hausse sont de nature à satisfaire les éleveurs, d'autant que les coûts pour les nourrir sont eux à la baisse.
Mes questions visent à savoir si cette tendance se confirme sur le marché wallon ou s'agit-il d'un phénomène régional en France ?
Monsieur le Ministre a-t-il été sollicité par les acteurs de cette filière au sujet des perspectives, qu'elles soient bonnes ou mauvaises ?
Comment ce secteur est-il soutenu en Wallonie ?
Par ailleurs, si le marché semble favorable, il apparaît que la production est contrainte, notamment pour répondre à des enjeux environnementaux, de réduire ses cheptels.
En Allemagne, on note ainsi une diminution de 9,5 % et de 5 % en France. Qu'en est-il en Wallonie ?
Réponse du 20/07/2023
- de BORSUS Willy
La tendance à la hausse des prix du porc se confirme également sur le marché wallon. En effet, le prix moyen au kilogramme de porc en Wallonie est de 2,35 euros en mai 2023, soit une augmentation de 0,4 à 0,45 euro par rapport à l'année dernière. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs, notamment la baisse de la production porcine en Europe, la guerre en Ukraine et la hausse des prix des céréales.
Je suis en contact régulier avec les acteurs de la filière et je suis informé chaque mois du ressenti de chacun des secteurs agricoles représentés en Wallonie via la note sectorielle des filières agricoles.
Le marché des suidés en Wallonie présente des perspectives encourageantes malgré les différentes difficultés auxquelles il fait face, en particulier pour la production biologique.
Plusieurs facteurs contribuent à ces perspectives. Le ratio entre le prix de vente des porcs et le prix de l'aliment d'engraissement s'est amélioré, après être descendu à des niveaux très bas en 2022, affectant négativement les marges des producteurs. Cet aspect était encore plus grave pour les producteurs en mode biologique ou de qualité différenciée qui n'ont pas connu la même hausse de prix de vente de leur production.
Par ailleurs, je tiens à préciser que les modes de productions qui caractérisent la production porcine en Wallonie sont les suivants : la production dans le système standard, la production sous cahier des charges régional de qualité différenciée – QD et la production sous cahier des charges européen Bio. On constate qu’ils génèrent des chiffres d’affaires (CA) différents. Les modes de production à valeur ajoutée (qualité différenciée et Bio) génèrent un CA producteur supérieur, et sont moins soumis aux aléas du marché. Le circuit fermé (CF) est également un élément important pour le secteur, car il permet de réaliser des économies, il contribue à limiter la dépendance au marché et amène plus de durabilité aux exploitations.
En termes de soutien, une aide de crise avait donc été octroyée au secteur porcin durant la crise énergétique.
En plus de ces aides de crise, le secteur porcin en Wallonie est soutenu par plusieurs mesures visant à favoriser son développement et à garantir sa durabilité. Tout d'abord, des aides financières sont fournies aux éleveurs pour soutenir leurs activités. Ensuite, un accompagnement technique est offert, avec l'assistance d'organismes agricoles et de conseillers spécialisés pour améliorer les pratiques d'élevage.
Des projets de recherche et développement sont également menés pour améliorer les techniques d'élevage et la santé animale. Parallèlement, des actions de promotion sont entreprises pour valoriser les produits porcins wallons et renforcer leur commercialisation.
Enfin, le secteur porcin est encouragé à adopter des pratiques plus durables sur le plan environnemental, avec un soutien à la transition écologique.
Il convient de rappeler qu'en 2021, le cheptel porcin wallon représente 6 % du cheptel national et cette activité n’est présente que dans 3 % des exploitations wallonnes. Le cheptel porcin wallon totalise environ 380 000 porcs. Si cela représente une hausse de 28 % sur les 30 dernières années, la situation est plutôt stable depuis 2015.