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L'impact de l’intelligence artificielle sur le marché de l'emploi

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 545 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 11/07/2023
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Lors de la séance plénière consacrée à l'état de la Wallonie, le Ministre-Président Di Rupo a expliqué que « selon une étude, 300 millions d'emplois pourraient malheureusement être menacés à terme en Europe et aux États-Unis. Le Gouvernement suit de près cette évolution dont la rapidité doit nous apprendre à faire preuve d'une grande agilité. Nous ne connaissons pas encore le développement que va engendrer ChatGPT et ses successeurs dont personne ne parlait il y a quelques mois encore. La Wallonie ne prendra toutefois pas de retard par rapport à ses voisins quant à son développement technologique. »

    Les syndicats se posent beaucoup de question par rapport à l'impact de l'IA et les algorithmes sur le monde du travail comme en témoigne cet article dans l'Echo-FGTB d'avril 2023 où plusieurs questions sont soulevées telles que le contrôle syndical sur l'IA et les algorithmes, l'identité de la responsabilité finale de l'IA, la supervision humaine des algorithmes, comment outiller les travailleurs à leur décodage, les impacts positifs et négatifs de l'IA sur les conditions de travail…

    La technologie, selon la manière avec laquelle elle est utilisée, peut être bénéfique ou contradictoire avec les intérêts des travailleurs.

    Qu'est-ce qui est prévu actuellement pour que l'intelligence artificielle soit bénéfique aux travailleurs ?
  • Réponse du 04/09/2023
    • de MORREALE Christie
    Le recours à l’IA soulève effectivement des questions éthiques telles que le recours aux données personnelles, l’éthique des algorithmes, et cetera. Le FOREm a proposé la constitution d’un comité éthique visant à encadrer ces pratiques. Le FOREm observe et analyse les cas de recours à l’IA par les demandeurs d’emploi, les entreprises, et les acteurs du marché de l’emploi :
    a. Les recours actuels par certains demandeurs d’emploi à l’IA pour la genèse de CV optimisés, lettre de candidatures… (IA générative) ;
    b. Les recours possibles à l’IA pour l’automatisation de certaines tâches : réponses aux questions (« chatbot »), le contrôle de certaines procédures/productions (traitement des offres d’emploi p.ex.) ;
    c. Les recours à l’IA par les recruteurs ou les plateformes.

    Le FOREm recourt à des traitements de grandes quantités de données (Deep Learning), afin de fournir des informations aux conseillers et aux formateurs pour :
    a. Identifier avec plus de qualité et de célérité les opportunités d’insertion des demandeurs d’emploi (secteurs probables d’insertion) ;
    b. Identifier les probabilités pour certaines personnes d’enlisement dans l’inactivité de longue durée et la proposition de l’offre de service adéquat ;
    c. Identifier les candidats à une offre de formation.

    Ces utilisations sont exploratoires, les résultats sont toujours des informations soumises à l’examen et à l’exploitation ou non par des conseillers et formateurs. Les processus ne sont jamais « automatisés » sur base de résultats d’un traitement IA. Il s’agit donc d’une approche prédictive (améliorer la connaissance) et non prescriptive (assigner automatiquement des propositions de traitement).

    De plus, attentive à ce que le développement de l’IA soit une réelle opportunité, j’adhère aux deux recommandations de l’OCDE au travers de la publication d’un « working paper » sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le milieu du travail qui recommande notamment aux pouvoirs publics de mettre en place des mesures de protection et d’assurer la formation à l’Intelligence Artificielle.

    Ainsi, dans le champ de mes compétences, compte tenu de l’essor et de l’adoption de plus en plus rapides de l’IA, de nouvelles compétences seront demandées, alors que d’autres évolueront ou deviendront obsolètes.

    La formation à l’IA est un des leviers déjà mis en œuvre notamment au travers de divers projets développés dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie, tel le projet 231 « développer une stratégie de formation aux compétences numériques de base pour les travailleurs » ou encore le projet « Life Long Digital Training ».