Les nuisances occasionnées par le recours à des trajectoires d'avions inhabituelles à l'aéroport de Charleroi
Session : 2022-2023
Année : 2023
N° : 321 (2022-2023) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 11/07/2023
de CLERSY Christophe
à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
En mai dernier, plusieurs riverains de l'aéroport de Charleroi m'ont fait part de nuisances liées à des trajectoires inhabituelles.
Il apparaîtrait que les trajectoires suivies en sens normal au décollage et en sens inversé à l'atterrissage sont telles qu'elles occasionnent de grandes nuisances qui pourraient être évitées.
En effet, les avions effectuent des virages importants et pour ce faire, doivent alors augmenter la puissance des réacteurs pour compenser la perte de portance. Ceci occasionne des nuisances sonores supplémentaires très importantes. Or, aussi bien à l'atterrissage en sens inversé qu'au décollage en sens normal, les avions pourraient suivre des trajectoires rectilignes depuis et jusqu'à la frontière française ce qui diminuerait fortement les nuisances.
Compte tenu de tous les effets néfastes que peuvent avoir ces nuisances sur la santé des riverains, que met Monsieur le Ministre en place au quotidien pour réduire ces nuisances ?
Pourquoi ces avions ne suivent-ils pas une trajectoire rectiligne depuis et vers la frontière française afin d'éviter les virages sur la Belgique et d'occasionner de fortes nuisances aussi bien à l'atterrissage qu'au décollage ?
Réponse du 31/08/2023
de DOLIMONT Adrien
La priorité du contrôle aérien est bien évidemment d’assurer la sécurité et la fluidité du trafic, tout en mettant en œuvre les procédures optimalisées en terme environnemental, afin de minimaliser la perception du bruit au sol, les émissions de gaz à effet de serre…
Afin de respecter les séparations standards entre aéronefs, le contrôle aérien assuré par SKEYES, entreprise publique chargée de la navigation aérienne, peut donner au pilote, des instructions qui peuvent diverger des procédures habituelles d’atterrissage ou de décollage, la sécurité restant la priorité absolue.
Pour des raisons de sécurité, le commandant de bord peut adopter également une trajectoire inhabituelle, après instruction ou accord du contrôle aérien, afin d’éviter des conditions météorologiques dangereuses.
En cas de problèmes techniques, un avion devient également prioritaire pour le contrôle aérien et peut dès lors effectuer une procédure non standard, toujours pour assurer la sécurité qui reste prioritaire.
Les trajectoires inhabituelles sont systématiquement identifiées et analysées.
Celles-ci sont peu fréquentes autour de l’aéroport de Charleroi comme en attestent les rapports de l’ACNAW.
Pour une parfaite information, la méthodologie permettant de qualifier une trajectoire inhabituelle est explicitée en détail au point 3.5 du rapport annuel 2021 de l’ACNAW (p28 et p29) disponible sur le site web de l’Autorité.
Il faut noter que la SOWAER ne relève aucune plainte concernant des trajectoires inhabituelles volées en mai 2023 relativement à l’aéroport de Charleroi.
Relativement aux procédures de l’aéroport de Charleroi, celles-ci ont été établies afin d’être techniquement « volables » par tous les avions en respect des prescrits internationaux, en toute sécurité et capacité, en tenant compte de l’optimalisation environnementale, de la proximité d’autres espaces aériens (autres aéroports, espaces militaires, espaces aériens frontaliers…).
L’aéroport de Charleroi n’est pas le seul à occuper le ciel, et la densité du trafic aérien est particulièrement importante et variée dans l’espace aérien géré par SKEYES aux environs de l’aéroport de Charleroi.
Enfin, les procédures relatives à l’aéroport de Charleroi ont été étudiées entre autres dans le cadre du GTT et semblent bien être optimalisées afin de minimaliser l’impact environnemental.
Les acteurs du secteur continuent à travailler sur l’amélioration des procédures de vol en suivant au mieux les technologies et techniques les plus efficaces.
De mon côté, j’ai questionné récemment le CEO de SKEYES afin qu’il propose toute piste de solution permettant de diminuer le nombre d’arrivées tardives, le nombre de vols en sens inversé et qu’il confirme les perspectives concernant les CDO.
Je suis bien entendu ces aspects avec la plus grande attention.