/

La potentielle mise au rebut de 24 pour cent des véhicules du parc automobile wallon

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1300 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/07/2023
    • de SCHONBRODT László
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    J'aimerais interroger Monsieur le Ministre sur la mise en place prochaine zone de basses émissions (LEZ) en Wallonie, prévue pour le 1er janvier 2025. Selon les informations de la Fédération du secteur de la mobilité (Traxio), cette mesure pourrait entraîner la mise au rebut de 24 % du parc automobile wallon, soit environ 439 752 véhicules.

    Cette situation soulève des préoccupations majeures, notamment en ce qui concerne l'impact sur les travailleurs qui se retrouveront sans moyen de transport pour se rendre au travail. Il est important de souligner que bon nombre de ces véhicules interdits appartiennent à des travailleurs précaires, qui sont déjà confrontés à des difficultés financières et qui seront encore plus vulnérables suite à cette mesure.

    En outre, il est essentiel de noter le manque d'alternatives à la voiture, notamment en termes de transports en commun. Le TEC a été définancé à l'époque du Ministre Di Antonio et la SNCB à besoin de plus de 3 milliards d'euros. Ces modes de transport ont été sous-financés pendant des années, ce qui a entraîné des problèmes de qualité de service, des retards fréquents et une capacité insuffisante pour répondre aux besoins des citoyens. Cette situation rend encore plus difficile la transition des travailleurs vers ces alternatives, en particulier pour ceux qui sont affectés par l'interdiction de circuler dans la future LEZ.

    Il est impératif de mettre en place des mesures d'accompagnement et de soutien pour les travailleurs concernés, en leur offrant des solutions de transport abordables et fiables pour se rendre au travail.

    Pourquoi Monsieur le Ministre n'a-t-il toujours rien mis en place pour atténuer les conséquences socio-économiques de cette interdiction de circulation ?
  • Réponse du 12/07/2023
    • de HENRY Philippe
    Je rappelle d’abord que le décret du 17 janvier 2019 relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique liée à la circulation des véhicules qui organise l’interdiction de circulation de certains véhicules est de la compétence de ma collègue en charge de l’environnement.

    Il est évident que ce texte doit faire l’objet de mesures sociales et économiques d’accompagnement. C’est ce qui est d’ailleurs clairement indiqué dans le PACE 2030.

    Au cours de tout mon mandat, j’ai œuvré pour apporter des alternatives à la voiture individuelle.

    Sous cette législature, le Gouvernement wallon a opérationnalisé la quasi-gratuité des transports publics. Depuis le 1er septembre 2022, les 18-24 ans, 65+ et BIM ont la possibilité d’acheter un abonnement annuel à 12 euros qui donne accès à l’ensemble du réseau TEC, dont les lignes Express.

    L’offre du transport commun va augmenter de 10 % entre 2019 et 2024 et même de 17 % en Province du Brabant wallon et +18 % en Province de Luxembourg. Jamais le transport en commun n’aura connu un tel niveau de service en Wallonie.

    Les lignes Express ont connu un essor important. Leur fréquentation a augmenté en moyenne de +165 % entre mars 2022 et mars 2023.

    De nouveaux produits se développent comme les lignes Aérobus qui permettent de rejoindre l’aéroport de Charleroi en transport en commun ou la toute nouvelle ligne éVasion entre Bouillon et Orval, mise en service depuis samedi dernier, qui permet de faire du tourisme local de manière plus écoresponsable tout en découvrant les joyaux de notre région.

    Les redéploiements du réseau TEC par zone géographique incluent la population civile dans la réflexion sur le nouveau niveau de service. Cette démarche participative a d’ailleurs été sélectionnée parmi les finalistes des Innovations in Politics Awards en mai dernier à Varsovie.

    Dans le cadre justement du 1er redéploiement de zone à Gembloux, le concept du « TEC à la demande » va apporter une solution de transport plus flexible et moins cher que le réseau régulier classique. L’objectif est de pouvoir généraliser cette approche, dans l’ensemble des redéploiements, afin de répondre de manière plus agile et efficiente aux besoins de déplacement des citoyens dans les zones où le potentiel ne justifie pas la circulation de bus toute la journée.

    Au-delà du transport en commun, une dizaine de nouveaux parkings de covoiturage vont être créés dans toute la Wallonie afin de réduire l’autosolisme sur nos routes et apporter un esprit de solidarité et de convivialité entre employés, amis et/ou voisins.

    Jamais la Région n’aura autant investi dans les modes actifs et l’intermodalité avec près de 210 millions d’euros dans le cadre du PIMACI.

    Bref, ce bilan parle de lui-même. L’objectif de report modal fixé dans la Vision Fast 2030 est ma boussole dans mon action politique. Comme l’honorable membre le mentionne dans sa question, mon prédécesseur a coupé dans les budgets du TEC. Il en a été de même pour les prédécesseurs de l’actuel Ministre fédéral de la Mobilité pour les budgets de la SNCB et d’Infrabel.

    J’espère de tout cœur que nos successeurs auront à cœur de s’appuyer sur l’augmentation de l’offre ainsi développée pour poursuivre encore son déploiement.