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L’utilisation des services d’écopâturage

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 878 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 12/07/2023
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Comme les modes, le temps qui passe rend désuets certains emplois qui nous semblaient essentiels et en remet d'anciens au goût du jour. Le berger et son chien ont été troqués contre des tracteurs tondeuses, et nous voilà aujourd'hui revenus à l'écopâturage, mais aujourd'hui exit le berger, des sociétés s'occupent de la gestion et du bon déroulement des tontes.

    C'est ainsi que différentes races de moutons capables de supporter les intempéries sont proposées, et ce, en fonction des superficies à entretenir, mais aussi des vaches, des chèvres, des lamas ou des canards. Contre rétribution, la société se charge d'assurer le soin des animaux, les visites chez le vétérinaire, la vaccination, l'assurance et l'hivernage des animaux. Cet outil de conservation de la nature et des paysages offre de nombreux avantages, moins de bruit, moins de CO2, et il favorise la réintroduction de certaines espèces d'insectes, d'oiseaux, de flore. En outre, il favorise l'entretien des zones difficiles d'accès et aide à soutenir le projet 0 pesticide.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous dire combien d'entreprises offrent ce genre de service en Wallonie ?

    Des incitants sont-ils ou ont-ils été mis à leur disposition ?

    Quel succès rencontrent-elles auprès des particuliers ?

    Des campagnes d'information ont-elles eu lieu ou sont-elles prévues pour promouvoir l'écopâturage ?
  • Réponse du 24/07/2023
    • de BORSUS Willy
    En termes de nombre d’acteurs spécialisés, il y en a au moins 2 identifiés comme société d’éco-pâturage active au niveau régional : (1) « la bêle solution » (https://labelesolution.fr/), entreprise française ne possédant pas ses animaux (ils mobilisent des moutons d’éleveurs wallons pour les placer dans des espaces liés à des sociétés privées (champs de panneaux photovoltaïques entre autres) et (2) « des moutons, des canards et des oies » (http://www.ecopaturage.be/), une société qui possède ses animaux, n’ayant pas ou peu de vocation de production alimentaire.

    À côté de ces dispositifs, de nombreux éleveurs professionnels ont des pratiques vertueuses pour l’entretien des paysages et des zones défavorisées. Selon une enquête de Valbiom, 24,5 % des moutons d’élevages professionnels seraient dédiés à l’entretien des paysages et de réserves naturelles tout en assurant une production alimentaire de viande.

    Dans le cadre de la politique sans pesticide, Infrabel utilise des moutons qui pâturent ses talus. Le nombre de partenariats avec des éleveurs ne cesse de croître d’année en année ; ces partenariats se font contre paiement (couvrant frais d’hivernage, bien-être et santé animale).

    En Wallonie, 4 256 particuliers détiennent moins de 10 ovins, ce qui représente 15 789 têtes. Ils entretiennent les jardins et sont produits principalement pour l’autoconsommation. Dans cette classe, 41,3% des animaux n’ont pas de but de production alimentaire et 57,4 % ont comme objectif la production de viande.

    Au niveau des données Sanitel, 5,3 % des troupeaux professionnels et 3,1 % des brebis reproductrices détenues par des éleveurs professionnels sont déclarés avec un but de non-consommation (ces animaux n’ont pas de vocation alimentaire). Ce sont majoritairement des animaux détenus par des refuges animaliers ou des éco-pâtureurs.

    Au niveau de la filière ovine, une majorité des éleveurs wallons est plutôt favorable au développement de services d’éco-pâturage mettant à contribution les éleveurs (plutôt que des prestataires externes) et assurant une diversité de finalités (éco-pâturage et production alimentaire), d’autant plus que cette approche de finalité multiple permet d’améliorer l’autonomie fourragère des éleveurs, de leur faciliter l’accès au foncier et d’augmenter la production ovine (qui fait face à d’importants défis face aux 13,9 % d’autosuffisance en viande et <10 % en lait).

    Le pâturage de champs de panneaux photovoltaïques, des couverts végétaux d’intercultures, l’entretien de vignes, l’entretien de vergers haute-tige, l’entretien de zonings industriels, l’entretien de domaines militaires ou de gestionnaire de réseaux de distribution et la gestion des réserves naturelles sont autant de place où des éleveurs déploient cette plurifinalité et pour lesquels la Wallonie contribue en termes d’amélioration des connaissances et de sensibilisation. Des contacts sont également pris entre le Collège des Producteurs et le SPW MI pour installer des moutons autour de certains ouvrages routiers et autres infrastructures hydrauliques ; cela représente déjà plus de 2 000 ha programmés.