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L’empreinte carbone du circuit de Spa-Francorchamps

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 895 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/07/2023
    • de GARDIER Charles
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le 6 juillet le magazine « imagine » faisait état de l'empreinte carbone du circuit de Spa-Francorchamps et du coût de cette infrastructure.

    Pour le circuit, considéré comme le plus beau du monde, la Wallonie aurait alloué près de 200 millions d'euros en deux décennies. En plus d'être une magnifique vitrine pour notre région, les retombées sont très importantes, que ce soit d'un point de vue touristique, ou économique notamment pour les acteurs et fournisseurs locaux. En effet, d'après une étude réalisée par Deloitte, un euro investi par les pouvoirs publics dans le Grand prix rapporterait 9,67 euros de valeur ajoutée à notre pays, et 7,33 euros à notre Région.

    Cependant, comme tout grand événement tel que les festivals ou les matchs de football, le circuit est un pôle de divertissement qui draine un public important, et ces déplacements seraient la première source d'émission de CO2.

    Cette « marque » circuit de Spa-Francorchamps est une fierté pour les citoyens de la région et pour la Belgique.

    Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre sur cet article ?

    Quelles sont les actions menées par la Région wallonne et par le circuit afin de limiter l'empreinte carbone ?

    Quelles sont les mesures prises par la Formule 1 afin de diminuer son empreinte carbone ?

    Quelles ont été les autres conclusions de l'étude menée par Deloitte ?
  • Réponse du 29/08/2023
    • de BORSUS Willy
    Concernant l’impact environnemental du Circuit de Spa-Francorchamps et du Grand Prix de Belgique de Formule 1, le circuit a pris à cœur sa responsabilité environnementale et a entrepris des actions significatives pour limiter son empreinte carbone.

    Tout d’abord, un audit environnemental a été réalisé, ce qui a conduit à la mise en œuvre de différentes actions visant à améliorer l’intégration du circuit dans son environnement. Le circuit a aussi investi dans la production d’énergie propre sur place, contribuant ainsi à réduire son impact carbone.

    Ces dernières années, d’importants chantiers de sécurisation environnementale ont été réalisés, tels que le remplacement de toutes les citernes à mazout par du double cuvelage pour réduire les risques de pollution. Treize nouveaux collecteurs d’hydrocarbures de 500 litres ont également été installés dans le même objectif. Par ailleurs, tous les garages du circuit sont également équipés d’un dispositif antifuite et les fûts d’huile usagée sont évacués par collecteurs agréés.

    Des mesures ont également été prises pour le traitement responsable des déchets, avec un tri systématique et des incitations pour réduire la production de déchets en utilisant des contenants réutilisables plutôt que des cartons. Un système de gobelets réutilisables est également en place dans tous les snacks du circuit.

    Le Circuit s’est également engagé dans la protection de la biodiversité en gérant ses espaces verts de manière durable, en évitant l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, et en pratiquant le fauchage tardif pour favoriser la flore et la faune locales. Une gestion forestière pérenne est également en cours, en collaboration avec le DNF, avec notamment la plantation d’hectares de feuillus. Enfin, un toit a été installé au-dessus de l’aire de lavage afin de récolter les eaux pluviales et un réseau de collecte des eaux usées a également été mis en place. 

    Le Circuit de Spa-Francorchamps a obtenu le label 2 étoiles de la FIA dans le cadre de son programme d’accréditation environnementale. Il vise désormais l’obtention prochaine de l’accréditation 3 étoiles, soit le niveau le plus élevé en la matière. 

    L’ensemble de ces actions témoignent de l’engagement du circuit à mesurer et à améliorer ses performances environnementales, avec le soutien du Gouvernement.

    En ce qui concerne la Formule 1, elle a annoncé en 2019 son ambition de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2030. Afin d’atteindre cet objectif, la F1 a entrepris un changement culturel majeur, intégrant dorénavant l’impact environnemental dans chaque prise de décision.

    Un des principaux piliers de cette démarche est le développement d’un carburant 100 % durable, destiné à être utilisé non seulement dans les voitures de F1 à partir de 2026, mais également dans la plupart des véhicules de route. Actuellement, la F1 utilise un mélange de carburant E10, composé de 10 % d’éthanol renouvelable. Le carburant labellisé E, produit en laboratoire, permettra de maintenir un bilan carbone neutre.

    Parallèlement, la F1 a déjà fait des progrès significatifs dans la réduction de son empreinte carbone grâce à des améliorations logistiques pour les déplacements et le fret, dans le cadre de la planification future des calendriers de courses. D’autres mesures sont également en cours de mise en œuvre, telle que la réduction de l’empreinte carbone des fans se rendant aux événements de F1, le recyclage des matériaux utilisés lors des courses, l’intégration de sources d’énergie renouvelable sur les circuits, ainsi que la recherche d’alternatives bioénergétiques pour les générateurs.

    Concernant le Grand Prix de Belgique, Spa Grand Prix a adopté un système intégré de gestion durable de l’événement répondant aux exigences de la norme ISO 20121. Ce certificat représente un engagement significatif envers la durabilité environnementale, sociale et économique de l’activité de l’entreprise.

    La politique de développement durable mise en place permet de limiter l’impact environnemental de l’événement en prenant plusieurs mesures, telles que la réduction des consommations à usage unique, le tri et la gestion des déchets, ainsi que la promotion de l’usage de transports pour réduire l’empreinte carbone liée aux déplacements.

    L’étude réactualisée de Deloitte montre que les retombées engendrées par l’édition 2022 sont en croissance comparativement aux chiffres mis en évidence par l’étude de 2017. En effet, alors qu’en 2017, les retombées économiques calculées pour la Wallonie étaient estimées à 20,5 M d’euros (et à 29,5 M d’euros pour la Belgique), celles-ci sont passées en 2022 à 41,8 M d’euros (et 55,1 M d’euros pour la Belgique), soit un doublement de la valeur économique de l’événement.

    Au cours de cette période, Deloitte a constaté une augmentation significative des retombées économiques au niveau wallon, ce qui peut être attribué à quatre facteurs clés. Premièrement, une hausse de 71 % de l’impact hors circuit, résultant des dépenses des visiteurs non wallons en dehors de l’enceinte du circuit. Deuxièmement, une augmentation de 76 % de l’impact total dans l’enceinte du circuit, directement liée aux activités organisées par Spa Grand Prix. Troisièmement, l’étude a révélé une augmentation de 216 % de l’estimation de l’impact fiscal et parafiscal généré par les taxes communales. Enfin, une progression de 74 % de l’impact hors circuit, provenant des dépenses des visiteurs wallons en dehors de l’enceinte du circuit, a été relevée.

    Ces résultats, conjugués au fait que l’événement affiche régulièrement « soldout » de plus en plus tôt chaque année, témoignent non seulement de l’attrait grandissant du public pour cet événement, mais également de son impact économique croissant sur la Région wallonne et la Belgique dans son ensemble. Ces chiffres reflètent ainsi les bénéfices substantiels que l’événement apporte à l’économie locale et nationale.