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La sécurisation et les aménagements de la N53

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1319 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/07/2023
    • de SOBRY Rachel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La N53, et plus particulièrement son tronçon Gozée-Beaumont, est régulièrement le théâtre d'accidents de la route relativement graves. Récemment, deux nouveaux accidents, dont un mortel, s'y sont déroulés.

    Si la vitesse excessive sur ce type de sections relativement droites avec une bonne visibilité est une des principales causes d'accident et ne relève pas des compétences de Monsieur le Ministre, les arbres le long de la chaussée et les aménagements de type glissières de sécurité sont d'autres éléments pointés du doigt par les riverains.

    En effet, la section précitée de la N53 comptabilise 41 accidents corporels sur ces dix dernières années, dont le tout récent accident mortel d'un jeune, âgé de 20 ans.

    Je me tourne donc vers Monsieur le Ministre tout en interrogeant, en parallèle, la Ministre Valérie De Bue en ce qui concerne le placement d'un éventuel radar tronçon.

    De nouveaux abattages d'arbres le long de cette voirie sont-ils envisagés ?

    Les glissières de sécurité qui ont été placées en certains endroits seront-elles généralisées ?

    À quelle fréquence l'état des glissières est-il contrôlé ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il d'autres aménagements pour sécuriser ce tronçon ? Lesquels ?
  • Réponse du 30/08/2023
    • de HENRY Philippe
    La problématique de l’accidentologie de la N53, entre Gozée et Beaumont, découle de causes diverses, celles-ci ayant trait, entre autres, aux vitesses pratiquées, aux manœuvres dangereuses entreprises par certains usagers et aux diverses configurations des lieux. D’ailleurs, si un nombre certain d’accidents contre obstacles est lié aux arbres d’alignement, la présence de ces derniers n’est pas la cause exclusive des accidents de la route le long de cet axe, loin s’en faut.

    Voici plusieurs années, la Direction des Routes de Charleroi avait mené une réflexion quant à ce qui pouvait être réalisé pour traiter la présence des obstacles latéraux sur certains tronçons de cette nationale, dont les alignements d’arbres. Au niveau de leur implantation, les alignements existants sont majoritairement positionnés à la lisière de ce qui est défini comme la « zone de récupération droite », à savoir un espace d’une largeur comprise entre 1 m et 2 m et qui devrait être dépourvue d’obstacles latéraux. Les obstacles situés dans cette zone devraient idéalement être « déplacés », seuls les obstacles situés au-delà pouvant faire l’objet d’une sécurisation par la mise en œuvre de dispositifs de retenue, par exemple.

    Il est ressorti de cette réflexion que la mise en œuvre de glissières sur de telles longueurs n’apparaissait pas comme une solution souhaitable et viable. En effet :
    - un nombre d’arbres très important, souvent de circonférence de l’ordre de 2 m est situé à une distance de l’ordre de 1,5 m/1,8 m du bord des voies de roulement ;
    - l’isolement au moyen d’un dispositif de retenue n’est pas réaliste, car ce dispositif devrait être situé à minimum 1 m du bord des voies de circulation, ce qui implique que, par ses caractéristiques techniques, de dispositif devrait présenter une largeur de fonctionnement, lors de l’impact, de l’ordre 50 cm (faute de quoi, un véhicule percutera l’arbre malgré tout). Or, si de tels dispositifs existent, ils n’en demeurent pas moins assez imposants et d’un coût élevé (glissières en béton, glissières métalliques renforcées…) ;
    - compte tenu des contraintes techniques (longueurs de fonctionnement des dispositifs de retenue, multiples accès de champs, carrefours de voiries, accès riverains ; il demeurera malgré tout beaucoup d’arbres qui ne seront pas sécurisés correctement ;
    - il y aurait lieu de mettre en œuvre des dispositifs de retenue des deux côtés de la voirie, sur de très grandes longueurs. Considérant la rigidité des glissières qu’il faudrait mettre en œuvre, le risque qu’un véhicule rebondisse sur une glissière et ne se retrouve projeté sur la voie de circulation opposée, face à un conducteur venant en sens contraire, paraît important ;
    - une telle implantation de glissières rendra impossible le rangement d’un véhicule en détresse sur l’accotement. Par ailleurs, leur présence si proche de la route pourrait avoir un impact sur l’évacuation des occupants de véhicules accidentés ;
    - l’implantation de telles glissières aura un impact sur l’entretien général de la voirie, du fait des difficultés d’accès pour les opérations de curage de fossés ou de fauche, par exemple ;
    - l’implantation de telles glissières, vu la configuration des lieux, engendrera la nécessité de déplacer des câbles et canalisations souterraines sur de grandes longueurs.

    Une autre réflexion a eu lieu, relative au maintien des alignements d’arbres jouxtant la voirie. Une étude paysagère, demandée à l’époque par la Direction des Routes de Charleroi, a été réalisée relativement à l’impact que pourrait avoir la suppression des arbres sur la structure du paysage et au niveau environnemental. Il en est ressorti que la destruction de ces arbres aurait un impact paysager certain sur tous les environs. De plus, ces alignements sont considérés comme remarquables au sens du CoDT. Au surplus, il en résulterait un appauvrissement important en matière environnementale. Relativement à ces éléments, des discussions ont eu lieu, à l’époque, avec les services en charge de l’urbanisme et de la protection de la nature. La Direction des Routes de Charleroi en est arrivée à la conclusion qu’une demande de permis visant à l’abattage des alignements d’arbres pour des motifs de sécurité routière n’avait absolument aucune chance d’aboutir.   

    Pour ce qui est de l’inspection des glissières existantes, celle-ci est opérée de manière visuelle par des agents de terrain et elles sont réparées lorsque leur état le nécessite. Aucun budget conséquent n’a été prévu relativement à la mise aux normes actuelles des dispositifs de retenue existants.

    Pour ce qui concerne les aménagements futurs, un projet est prévu au PIMPT et l’étude est en cours de finalisation. Il aura pour objet de réaménager certains carrefours et traversées de hameaux accidentogènes. Il préparera également la mise en œuvre d’un cheminement cyclopiéton en bordure de la nationale, lui aussi prévu au PMIPT.

    Par ailleurs, comme le suggère l’honorable membre, le contrôle de la vitesse réglementaire sur les tronçons bordés d’arbres permettrait d’y assurer une vitesse plus réduite et ainsi diminuer les risques et conséquences de sorties de route.