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Le renforcement des synergies entre les acteurs de la problématique des violences faites aux femmes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 584 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/07/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En février dernier, le Gouvernement wallon faisait une première évaluation des 40 mesures qu'il est chargé de mettre en œuvre pour faire reculer les violences faites aux femmes.

    Avec l'intervention de Madame la Ministre, des partenariats ont, entre autres, été noués afin de permettre aux victimes d'avoir plus de relais pour se confier.

    Un peu plus de deux ans après l'adoption du Plan intra-francophone de lutte contre les violences faites aux femmes, nous savons qu'il reste encore de nombreux efforts à mener et je la connais fort attentive à cette problématique.

    Sur le terrain, les associations estiment qu'il faudrait également renforcer les contacts entre tous les acteurs de terrain essentiels comme la police, la justice, les PMS, les accueillantes d'enfants, les services de prévention, les CPAS et les associations elles-mêmes afin de tendre vers plus d'efficacité dans la prise en charge.

    Où en est Madame la Ministre aujourd'hui dans la concrétisation de ces 40 mesures ?

    Souhaite-t-elle renforcer les synergies entre les acteurs de la problématique des violences faites aux femmes et intrafamiliales ?
    Si oui, comment ?

    A-t-elle d'autres comités de concertation prévus à ce sujet ?
    Si oui, quelles seront ses principales priorités ?
  • Réponse du 05/09/2023
    • de MORREALE Christie
    La prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes nécessitent effectivement non seulement la coordination des acteurs institutionnels et des acteurs de première ligne, mais aussi le renforcement de la sensibilisation et de la formation de nombreux professionnels en contact direct avec les victimes ou potentielles victimes.

    En Belgique francophone, la concertation s’effectue déjà depuis de nombreuses années dans le cadre, entre autres, de la mise en œuvre du Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes (PIFV) dont l’honorable membre fait mention, et qui regroupe différents Ministres et compétences de la Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Commission communautaire française. Une évaluation du plan 2020-2024 est prévue avant la fin de la législature.

    En Wallonie, je soutiens différents dispositifs existants ou en cours de finalisation afin de favoriser les échanges et les synergies entre les acteurs de terrain. Je peux citer, par exemple :
    - les coordinations provinciales qui sont chargées, notamment, de coordonner l’action des partenaires locaux (associations féministes, services de police, instances judiciaires, services de médiation, d’aide médicale, etc.), de favoriser les échanges de bonnes pratiques et les synergies, de proposer des formations, et cetera ;
    - le DIVICO liégeois qui a été développé par le Collectif contre les Violences familiales et l’Exclusion (CVFE), l’ASBL Praxis, l’Aide Sociale aux Justiciables – Liège 1 (ASJ), le CPAS de Liège, les Urgences médico-psychosociales du CHR de la Citadelle, le Procureur général et le Procureur du Roi de Liège, la Zone de police de Liège et la Maison de Justice de Liège-Huy-Verviers. Ils ont construit ce dispositif dédié à l’accompagnement des professionnels dans leurs actions afin de soutenir et de protéger des personnes en situation critique de violences dans le couple. Lorsqu’un professionnel (planning familial, ASBL, école, médecin, maison de jeunes…) est en difficulté face à une situation de violence dans le couple, il pourra concrètement faire appel à la coordination qui évaluera l’aspect critique de la situation et mettra en place un plan d’actions adapté ;
    - l’Espace VIF à Namur, dont les objectifs sont proches de ceux du DIVICO et qui devrait également officiellement ouvrir ses portes en automne ;
    - les stratégies concertées de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) qui réunit différents acteurs concernés par la problématique (professionnels de la santé, de l’enfance, du secteur judiciaire, de l’accompagnement des demandeuses de protection subsidiaire, et cetera) ;

    - même si la compétence relève du Fédéral, je me dois de citer également l’existence récente en Wallonie de Centres de prise en charge des violences sexuelles qui permettent de travailler avec la Police, les services de prévention IST Sida, les Maisons de Justice, les ASBL SOS enfant, et cetera).
    L’efficacité dans la prise en charge passe par la concertation, mais également par la formation et la sensibilisation des professionnels. J’ai conscience du chemin encore à parcourir et de la nécessité de proposer non seulement des formations de base, mais aussi des formations continues adaptées aux situations de terrain.

    Il est vrai que, par exemple, en matière de violences conjugales et intrafamiliales, la demande dépasse largement l’offre de formation. C’est la raison pour laquelle j’ai soutenu, en 2022, la formation de formateurs par le Pôle de Ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales afin de permettre l’augmentation dès cette année de l’offre de formation. Ces formations visent essentiellement les travailleurs du secteur psycho-médico-social (secteur violence, CPAS, secteur jeunesse, SAJ, assuétudes, maisons médicales, services de santé mentale…), mais touchent également un public lié à la justice (maisons de justice, Centre d’aide aux victimes ...). Une demande de plus en plus croissante émane également des centres d’accueil pour demandeurs de protection internationale organisés par la Croix-Rouge. À ma demande, les Pôles de Ressources ont développé un programme de formation spécifique pour le personnel des maisons d’accueil.

    Je souhaite également aboutir avant la fin de l’année à l’organisation d’une formation spécifiquement dédiée aux prestataires de mise à l’emploi.

    Comme l’honorable membre le précise, le renforcement des synergies avec tous les acteurs de terrain est fondamental et reste un défi important.