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Le premier projet de filière belge de démantèlement nucléaire

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 902 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/07/2023
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les choses bougent dans la mise en place d'une filière belge de démantèlement nucléaire. Le Gouvernement fédéral vient en effet d'annoncer la construction, dans le cadre du Plan de relance de la Belgique, d'un premier projet d'ici à 2026, d'un four qui permettrait de recycler l'acier peu irradié issu du démantèlement des centrales nucléaires.

    Cela me réjouit très sincèrement dès lors que, comme j'ai déjà eu l'occasion de le souligner, la filière du démantèlement constitue une opportunité immense à saisir pour la Belgique, et pour la Wallonie en particulier.

    La Commission européenne évalue ainsi à 405 milliards d'euros le marché du démantèlement d'ici 2100. Et l'expertise wallonne en matière de métallurgie et d'énergie est un atout énorme à valoriser.

    Le rôle de la Région est donc capital pour soutenir les entreprises wallonnes dans la mise en place de cette nouvelle filière d'avenir.

    Il s'agit d'ailleurs de l'un des objectifs assignés à la cellule Switch Tihange.

    Dans quelle mesure la Wallonie est-elle associée aux discussions menées au niveau fédéral pour la mise en place du projet de filière belge de démantèlement nucléaire ?

    Quelles sont les prochaines étapes dans la création de ce four de recyclage ? Des obstacles ont-ils été identifiés et si oui, lesquels ? Qu'en est-il en termes de permis et de terrains ?

    Quel soutien de la Wallonie est-il prévu ? Des aides sont-elles envisagées pour accompagner l'émergence de la filière en complément des 13,5 millions d'euros investis par le Fédéral dans ce nouveau four ?

    De manière générale, quelles initiatives complémentaires Monsieur le Ministre a-t-il prises pour accompagner la mise en place de cette filière du démantèlement en Wallonie ?

    Où en est aujourd'hui le travail de Switch Tihange dans ces différents processus et particulièrement dans la mise en place d'une filière wallonne de démantèlement ?

    Enfin, qu'a-t-il mis en place au niveau des centres de compétences pour proposer de nouvelles formations dans le domaine du démantèlement ?
  • Réponse du 29/08/2023
    • de BORSUS Willy
    Cette question doit être recontextualisée. Comme je l’ai indiqué en réponse à une question orale de Monsieur Eddy Fontaine lors de la séance de la Commission du 11 juillet, la décision intervenue récemment au niveau du Gouvernement fédéral et l’accord intervenu avec Engie actent la prolongation de deux réacteurs (Doel 4 et de Tihange 3) pour dix années.

    Ceci nécessite évidemment une réflexion fondamentale sur l’avenir de la delivery unit de Tihange, d’autant qu’il semble que, sur la base d’un certain nombre d’analyses récentes, la sécurité de l’approvisionnement énergétique ne soit pas encore assurée, notamment pour l’une ou l’autre période hivernale.

    Il y a lieu d’analyser l’adéquation entre l’évolution des discussions en la matière et l’objet et les missions qui ont été confiées à la delivery unit de Tihange. Les accords intervenus dans le Gouvernement fédéral actuel prévoient également de poursuivre les recherches en ce qui concerne les SMR et les autres unités de production nucléaire.

    Dès lors, les missions confiées à la delivery unit en ce qui concerne la reconversion économique de la région hutoise suite à la fermeture programmée des centrales nucléaires de Tihange, qui est aujourd’hui différée ou largement différée, doivent être réexaminées dans ce contexte.

    J’identifie deux possibilités à ce stade. Premièrement, mener une réflexion quant à une réorientation des missions de la delivery unit ou bien mettre un terme de façon anticipée à la convention qui couvrait la période 2021 à 2024.

    Ces deux possibilités doivent faire l’objet de concertations à l’intérieur du Gouvernement et avec les acteurs locaux. Je ne m’exprime pas encore par rapport à l’une ou l’autre des orientations.

    Cependant, suivant de nombreuses analyses, il y a un avenir pour le nucléaire en Belgique et pour l’activité nucléaire sur le site de Tihange, au-delà de l’observation et des engagements de l’accord de Gouvernement fédéral ou de l’accord régional que je respecte bien entendu.

    Enfin, en ce qui concerne les Centres de compétence, il n’existe pas à l’heure actuelle de formation dédiée au secteur du nucléaire. En effet, ce secteur nécessite des agrégations spécifiques et une expertise très spécialisée. Si un besoin en main-d’œuvre qualifiée était identifié, la formation devrait être mise en œuvre en ayant recours à de la sous-traitance et/ou avec un partenariat avec les entreprises gestionnaires et leurs sous-traitants. Elle pourrait se réaliser en partie en Centre de compétence, notamment Technifutur.

    En revanche, la complexité des métiers et fonctions du secteur nécessite une analyse très précise des besoins tant sur le plan qualitatif que quantitatif. C’est pourquoi Switch Tihange est en contact régulier avec Engie, mais également avec les opérateurs susceptibles de soutenir le développement de filières de formation, en particulier le FOREm et Technifutur.