Les formations en écoconstruction
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 587 (2022-2023) 1
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Question écrite du 26/07/2023
- de CLERSY Christophe
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Les matériaux naturels ou écomatériaux rendent les bâtiments sains pour leurs occupants, rendent la construction environmental-friendly et réduisent l'impact sur la santé des professionnels en atelier ou sur chantier.
En Wallonie, depuis 2003, il existe un cluster écoconstruction qui rassemble des entreprises et experts actifs dans l'écoconstruction en Wallonie. Il sensibilise, informe, représente le secteur auprès des instances publiques, et œuvre au développement économique de l'écoconstruction.
Il est primordial de transmettre cette façon de construire au plus grand nombre étant donné l'urgence climatique à laquelle nous faisons face.
Comment le FOREm s'attelle à former des demandeurs d'emploi à ces techniques ?
Une formation spécifique est-elle mise en place ?
Madame la Ministre pourrait-elle me communiquer le nombre de personnes qui ont suivi ces formations durant les 5 dernières années ?
Qu'en est-il plus spécifiquement de ces formations dans la région de Charleroi ?
Combien de formateurs sont assignés à ces missions ?
Quelles sont les compétences qui ont été sollicitées lors du recrutement de ces personnes ?
Réponse du 11/09/2023
- de MORREALE Christie
Depuis 2019, le FOREm a également mis en place des formations longues. Ces dernières, d’une durée minimum de 3 mois, abordent notamment l’isolation à l’aide de matériaux biosourcés en privilégiant les matériaux produits en Région wallonne (Isohemp à Fernelmont, Gramitherm à Sambreville …) en soulignant leurs divers avantages.
Les échanges avec les représentants sectoriels (Embuild et PWI « Plateforme wallonne de l’isolation ») et le cluster écoconstruction ont permis de faire évoluer ces formations afin de répondre encore mieux aux besoins du marché et des entreprises.
Le bâti wallon étant majoritairement ancien, il est primordial de pouvoir améliorer son isolation. Néanmoins une isolation n’est efficace que si elle est correctement posée, la formation dans ce domaine est donc indispensable. Afin d’être toujours plus proches des enjeux de demain, de nouvelles formations, dont notamment celles de technicien polyvalent en énergies renouvelables ou encore de conseiller en énergies renouvelables (2024) verront leur apparition dans le catalogue du FOREm au travers des activités du Centre de compétence FOREm Environnement.
Rappelons également que le centre « Eco-Centre » à Belgrade (Namur), le centre des Eco-Technologies Contemporaines et de la formation continue à Jemappes (Mons) ainsi que le centre de plateforme technologique « Habitat durable » à Arlon sont en train de voir le jour pour répondre aux besoins de spécialisation et de nouveaux programmes. Ces nouvelles infrastructures, notamment soutenues par Plan de relance de la Wallonie, seront opérationnelles en 2026 et permettront d’étoffer l’offre de formation plus particulièrement en construction circulaire.
Par ailleurs, le FOREm s’est engagé dans plusieurs projets dont un projet Interreg reprenant ces thématiques de la construction durable et de la circularité afin d’échanger et de progresser sur cette thématique.
Le FOREm participe activement au projet 29.f du Plan de relance de la Wallonie visant à déployer une stratégie d'orientation, de sensibilisation et de formation à la rénovation durable. Ce projet est coordonné par la plateforme « Wallonie Compétences d’Avenir ». Le FOREm y contribue notamment en participant aux différents groupes de travail, en particulier ceux en lien avec la formation.
Ce plan s’inscrit dans une logique d’ensemble plus large : l’ACER (Alliance Climat Emploi Rénovation). À travers ce projet, l’expertise dans le domaine de la formation est mise à profit pour élaborer le repositionnement qui doit être opéré pour la construction afin d’atteindre les objectifs en termes de neutralité carbone. De plus, le FOREm est intégré dans les échanges depuis la genèse du projet District Cleantech dans le cadre de Charleroi Porte Ouest. La participation du FOREm comme partenaire de formation sur le long terme est une volonté réciproque partagée avec les parties prenantes de Cleantech.
Ces cinq dernières années, le FOREm a formé près de 600 personnes sur les grandes thématiques de l’écoconstruction. Dans le top trois des formations, on retrouve par exemple la formation en « performance énergétique des bâtiments » au travers de laquelle près de 210 personnes ont été formées, ou encore celle de « manager en valorisation des déchets » avec près de 140 bénéficiaires, ainsi que la formation de « facilitateur en économie circulaire » avec plus de 120 stagiaires formés.
Une augmentation de l’attrait pour ces formations au fil des années a été constatée. En effet, la progression des inscriptions est significative puisqu’en 2018, 69 personnes se formaient dans ce domaine. Elles étaient 79 en 2019, 103 personnes en 2021 et 184 en 2022. L’année 2023 suit la tendance, car déjà plus de 100 personnes se sont inscrites dans ces formations et l’année n’est pas terminée. En 2020, compte tenu des conséquences de la crise sanitaire, le taux de participation a été plus faible, évidemment. La formation d’isoleur fait également partie du catalogue du FOREm depuis 2022 et rencontre un franc succès.
Le FOREm compte actuellement quatre formateurs dédiés à ces formations longues, une autre personne est en cours de recrutement. Ce qui permet de dispenser des formations de manière à couvrir l’ensemble de la Wallonie (Mouscron, Liège, Namur, Charleroi et bientôt à Nivelles).
Les compétences mesurées dans le cadre de recrutement de formateurs sont entre autres :
• du point de vue technique : les connaissances de base dans l’isolation des bâtiments et des complexes isolants, la mise en œuvre correcte de ces complexes ;
• du point de vue pédagogique : animer un groupe de stagiaires, être capable de vulgariser la matière afin que ces stagiaires soient capables de mettre en œuvre correctement les complexes isolants.
Il est à noter que ces profils « formateurs » nécessitent des compétences pointues dans des techniques innovantes pour des métiers encore faiblement représentés sur le marché. Ce sont donc des profils très difficiles à recruter.
Enfin, il est effectivement primordial de transmettre cette façon de construire au plus grand nombre étant donné l’urgence climatique. Cependant, avec près de 150 000 ouvriers déjà en fonction dans les entreprises du secteur de la construction en Belgique, il est important de souligner l'impérative nécessité de sensibiliser ces acteurs déjà en activité aux enjeux de l’écoconstruction. Or, la formation continue des travailleurs sur ces thématiques est très peu sollicitée par les entreprises.