/

La sécurisation de la RN96 à Waulsort (Hastière)

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 452 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/07/2023
    • de HAZEE Stéphane
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les habitants de Waulsort, village mosan dans l'entité d'Hastière, ont récemment adressé aux autorités communales une pétition en vue de sensibiliser ceux-ci sur la dangerosité de la rue de Meuse (RN96) à la sortie du village en direction de Dinant.

    La vitesse de nombreux automobilistes et motards est jugée excessive selon les riverains alors que les contrôles sont trop rares. Certains profiteraient des jours de beaux temps pour confondre cette chaussée avec une piste de vitesse.

    En outre, alors que la vitesse est logiquement limitée à 50 km/h dans le centre du village de Waulsort, celle-ci passe trop rapidement à 70 km/h. Cette limitation prévaut donc dans la traversée du lieu-dit « Les Pauquis » composée d'une vingtaine d'habitations à la sortie de Waulsort vers Dinant.

    Quelle est l'analyse de Madame la Ministre de la situation ?

    Les autorités communales l'ont-elles interpelée à ce sujet ?
    Le cas échéant, quelle a été sa réaction ?

    Est-il prévu d'évoquer cette problématique lors d'une prochaine CPSR ?

    L'installation d'un radar, fixe ou tronçon, dans cette zone est-elle envisagée, afin de faire respecter les limitations prévues ?

    Au-delà, la limitation de vitesse à 70 km/h à la sortie du village de Waulsort n'est-elle pas excessive par rapport au contexte bâti ?

    Une modification de la limitation de vitesse pour élargir la zone à 50 km/h est-elle à l'étude ?
  • Réponse du 05/09/2023
    • de DE BUE Valérie
    Comme l’honorable membre le sait, la réduction de la vitesse dans certaines zones en agglomération constitue une de mes 10 mesures prioritaires pour la sécurité routière issues des états généraux wallons de la Sécurité routière.

    Le PACE prévoit, “dès 2025, et en étroite concertation avec les communes, déployer dles zones apaisées dans les agglomérations, et en particulier les zones 30, et favoriser la réduction de vitesse de 90 à 70 km/h sur les autres routes, en fonction de la réalité du bâti et la sécurité de l’ensemble des usagers”.

    Dans cette optique, depuis mon entrée en fonction j’ai souhaité faciliter la naissance de telles initiatives par diverses mesures :
    - la mise à disposition des pouvoirs locaux de la cartographie des vitesses pratiquées sur les routes wallonnes (procédure de consultation simplifiée d’ici fin sept 2023). Cet outil constitue une base de travail indéniable pour les pouvoirs locaux dans l’objectivation de l’analyse d’une situation ;
    - la mise en place d’un point de contact unique entre SPW MI et Pouvoirs locaux pour signaler un souci ou formuler une demande ayant trait à la Sécurité routière. Concrètement, un processus d’analyse est défini, conduisant, le cas échéant, à l’issue d’un audit par les services du SPW MI, à une proposition de solution au regard des outils et budgets disponibles. Si les différents avis vont dans le même sens, les actions préconisées seront prises. À l’inverse, une concertation sera menée. Si celle-ci ne permet pas de rapprocher les points de vue, je serai amenée à arbitrer les positions des uns et des autres. Un projet pilote est mené sur la DT de Charleroi. Je vais recevoir prochainement les résultats. Dans la foulée, j’espère pouvoir généraliser cette méthodologie à l’ensemble de la Wallonie.
    - parallèlement, sous mon impulsion, divers marchés publics ont été attribués permettant le placement, aux frais de la Région, de radars permanents répressifs ainsi que leur entretien pour assurer le fonctionnement optimal de ceux-ci en toute occasion et permettant la mise à disposition, également aux frais de la Région, d’un service de lidars et de radars préventifs pour 12 semaines par an et par zone de police.

    Ces différents outils permettent, dans le respect des rôles et compétences des différents acteurs de la Sécurité routière de répondre aux problématiques soulevées par les citoyens ou les pouvoirs locaux :
    - les contrôles de vitesse et plus généralement les contrôles routiers relèvent exclusivement des services de police. C'est donc tout naturellement la zone de police qui objective les problèmes des vitesses pratiquées et qui définit la stratégie des contrôles routiers en concertation avec son collège composé des bourgmestres concernés et avec la justice : matière des contrôles, priorités, types de contrôles, contrôles mobiles/permanents, lieux, périodes, et cetera ;
    - les pouvoirs locaux (Villes et communes, zones de police) sont les plus à même de faire remonter les soucis ou de formuler des propositions d’amélioration ;
    - la Région dans un rôle de support et de soutien aux zones de police, offre divers services et équipements aux zones de police pour contrôler la vitesse des véhicules (cfr ci-dessus), ou en tant que gestionnaire de voiries, procède à des aménagements à l’infrastructure. Ces différents équipements et services viennent utilement compléter les actions de sensibilisation et de prévention menées notamment par l'Agence wallonne pour la Sécurité routière, financées également par la Région. La sensibilisation et les contrôles routiers se renforcent mutuellement.

    En ce qui concerne les limites de vitesse, elles doivent être en adéquation avec le contexte routier afin d'être cohérentes et donc, crédibles et respectées par les usagers. En fait, la limite de vitesse que le conducteur perçoit, instinctivement, comme la plus adéquate dans une situation donnée est celle que l’usager choisirait en l’absence de toute signalisation, en fonction de l’environnement et des images qu’il décode, consciemment ou inconsciemment. Avant de diminuer une limitation de vitesse, il convient de la faire respecter via les contrôles adéquats.

    Si la limitation de vitesse existante ou celle souhaitée n’est pas crédible, mais que la situation le nécessite, il convient :
    1) de modifier le contexte routier, ce qui peut impliquer de réaliser des aménagements à l’infrastructure ;
    2) de placer des dispositifs de contrôle de vitesse pour faire respecter la limitation de vitesse, singulièrement dans l’attente de la réalisation d’aménagements de l’infrastructure. Cette situation d’attente doit être mobilisée avec parcimonie, pour un délai aussi bref que possible pour éviter un phénomène de rejet desdits contrôles, entraînant dégradation des dispositifs placés et la naissance d’un profond sentiment d’injustice, de “citoyen-vache à lait” bien éloigné des motivations initiales de sécurité routière. Les dispositifs de contrôle sont d’ailleurs signalés en Wallonie.

    La procédure en matière de placement de radars permanents est assez simple : seules les demandes objectivées des zones de police sont prises en compte. Conformément à la réglementation, les emplacements retenus se font en concertation entre les services de la police, de la justice et de la Région.

    Pour le cas d’espèce,
    - lors de la réhabilitation de 2017, les bandes de circulation ont été resserrées, ce qui contribue à la maîtrise des vitesses pratiquées. La limitation de vitesse de 70 km/h semble en adéquation avec le contexte routier. Vu cette réhabilitation assez récente, de nouveaux aménagements ne seraient pas prévus. Je l’invite toutefois à interroger plus spécifiquement le Ministre Henry sur cet aspect ;
    - lorsque la zone de police a demandé le placement d'un radar permanent sur la N96 à Waulsort, le site a été retenu et fixé à hauteur de la rampe de mise à l’eau. En effet, le site est au cœur de l'agglomération, à proximité d'un arrêt de bus et des passages piétons ... La voie publique y est fort étroite, ce qui rend les déplacements piétons plus insécurisants. Toutefois, les vitesses pratiquées y étaient peu respectueuses de la limite de vitesse ;
    - les données anonymisées de suivi d'une flotte de véhicules obtenues de manière continue et invisible pour les usagers nous indiquent une vitesse pratiquée autour de 90 km/h dans la traversée du lieu-dit « Les Pauquis » alors que la limitation de vitesse est fixée à 70 km/h. Il conviendrait, en premier lieu, de la faire respecter ;
    - à ma connaissance, aucune demande des autorités communales n’a été formulée et la zone de police n’a pas formulé de demande quant au placement d’un second radar à proximité du premier.