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Les interventions de la SOFINEX en faveur des PME impactées par la guerre en Ukraine

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 920 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 09/08/2023
    • de DESQUESNES François
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans le cadre du budget 2022, la SOFINEX, a reçu un montant de 10 millions d'euros afin de soutenir les PME wallonnes pour conserver leurs parts de marché à l'exportation, voire pour en acquérir de nouvelles, et ce dans un contexte d'approvisionnement difficile.

    Monsieur le Ministre peut-il détailler l'usage qui a été fait de cette somme ?

    Quelles sont les différentes dépenses couvertes ? À quelle hauteur ? Existe-t-il un solde non utilisé ?

    Combien d'entreprises ont bénéficié du soutien de la SOFINEX ? Sous quelles formes ?

    Quels sont les secteurs économiques principalement concernés ?

    Y a-t-il eu une évaluation de la mesure ? Si oui, par qui et avec quels enseignements ?
  • Réponse du 29/08/2023
    • de BORSUS Willy
    Dès les premiers jours de la guerre en Ukraine, un mailing a été adressé et/ou des contacts ont été pris avec l’ensemble du portefeuille des entreprises financées par WE International (anciennement SOFINEX) en vue d’évaluer l’impact (nombre d’entreprises et pourcentage de leur chiffre d’affaires) pour les sociétés wallonnes (i) qui exportaient en Ukraine et/ou en Russie, (ii) qui étaient dépendantes d’approvisionnements au départ de l’Ukraine et/ou de la Russie, (iii) qui possèdent des filiales dans l’un de ces deux pays ou qui avaient pour projet de s’implanter en Ukraine ou en Russie et enfin (iiii) celles dont le coût de l’énergie représente un poste important.

    C’est dans ce contexte qu’un budget spécifique a été sollicité par WE International auprès du Gouvernement wallon afin de pouvoir apporter aux sociétés du portefeuille, mais également à toutes les autres sociétés exportatrices impactées par la guerre en Ukraine notamment par la difficulté de s’approvisionner en quantité suffisante et dans des délais raisonnables, une solution de financement leur permettant de maintenir leur niveau d’activité à l’exportation et/ou de poursuivre l’acquisition de nouveaux marchés à l’exportation.

    Concernant l’utilisation des 10 M d’euros accordés à WE International, celui-ci est, à ce jour, consommé comme suit

    En financement (budget de 8 M d’euros), en vue de soutenir financièrement les entreprises exportatrices impactées par l’augmentation du prix des matières premières et/ou la raréfaction de certaines de celles-ci, mais également celles qui avaient pour projet d’acquérir de nouvelles parts de marché, WE International a, en 2022, accordé des financements sous la forme de prêts subordonnés à hauteur de 7,3 M d’euros. En 2023, WE International a poursuivi le financement (via des prêts subordonnés ou chirographaires) en faveur d’entreprises qui restaient impacté et ce à hauteur d’un montant de 1,2 M d’euros. Ces interventions spécifiques ont été accordées en faveur de 17 entreprises. Le montant total des financements accordés est donc depuis la mise en place de la mesure de 8,5 M d’euros.

    À peine un an après la décision du Gouvernement, on peut constater que le budget y est consacré est totalement épuisé.

    En garantie (budget de 2 M d’euros), au cours de l’année 2022, ce sont 101 demandes de garanties présentées par les organismes bancaires partenaires en faveur de PME qui ont été accordées pour un montant total de garanties de 32 M d’euros. Sur ces 101 garanties, 16 concernent directement l’octroi d’un financement par les organismes bancaires en faveur de PME exportatrices impactés par la guerre en Ukraine pour un montant de garanties accordées de 5 M d’euros en couverture de crédits bancaires totalisant plus de 9 M d’euros.

    À la fin juillet 2023, 19 nouvelles garanties ont été accordées par WE International pour un montant de garantie de 4,4 M d’euros en faveur de PME exportatrices impactée par la guerre en Ukraine.

    Les « dépenses » financées tant par WE International (en prêt) que par les organismes bancaires (et garanties par WE International) concernent soit :
    - une augmentation du besoin en fonds de roulement de la société provoquée par (i) l’augmentation du prix des matières premières (stocks) (ii) l’augmentation des coûts de transport et (iii) des délais de paiement des clients qui se sont allongés ;
    - des dépenses relatives à l’engagement d’une force commerciale destinée à conserver et/ou acquérir de nouvelles parts de marché.

    Les secteurs d’activité concernés sont variés : l’agroalimentaire, la métallurgie et les produits de fabrication métallurgiques, les équipements électriques, les sciences du vivant, les technologies digitales et les produits informatiques, la chimie, l’usinage, le commerce de gros, la fabrication de meubles, etc.

    La mesure mise en place a pleinement démontré que les entreprises wallonnes exportatrices étaient dans l’attente d’un soutien financier en réponse aux difficultés auxquelles elles doivent faire face dans le cadre de la guerre en Ukraine, à savoir une forte augmentation du prix des matières premières (de toutes sortes) et, pour certaines, une indisponibilité de celles-ci sur le marché entraînant des retards de production et donc de livraison.

    Les enseignements qu’en ont tiré la plupart des entreprises sont la nécessité (i) de diversifier leurs fournisseurs (éviter les fournisseurs uniques) et en augmenter le nombre (ii) dans une moindre mesure de « réorienter » tout ou partie des achats auprès de fournisseurs locaux par opposition aux fournisseurs asiatiques et (iii) de « surstocker » certains composants et/ou matières premières pour éviter toute rupture dans la chaîne de livraison.

    En outre, un nombre important d’entreprises a décidé de diversifier leurs sources d’énergie et d’investir dans des énergies renouvelables.

    Compte tenu des engagements de confidentialité signés tant avec les organismes bancaires qu’avec les entreprises, les noms de celles-ci ne peuvent être communiqués.