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La mise à l’emploi des résidents ukrainiens

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 592 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 09/08/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    De nombreux Ukrainiens ont trouvé l'accueil sur le territoire wallon et, la guerre perdurant, envisagent de moins en moins un retour dans leur pays d'origine. Ils sont souvent à la recherche d'un emploi, mais de nombreux obstacles se lèvent devant eux dont celui de l'apprentissage de la langue française n'est pas le moindre !

    Quelles sont les difficultés majeures rencontrées par ces Ukrainiens pour trouver du travail et quelles réponses y apportent Madame la Ministre avec quels moyens budgétaires ? Des améliorations sont-elles possibles ? Lesquelles et comment y parvenir ?

    Quel est le nombre d'Ukrainiens qui résident sur le territoire wallon et qui ont pu trouver un travail ? Que représente ce pourcentage au regard des Ukrainiens en nombre de travailler ?

    Quel est le nombre d'Ukrainiens inscrits au FOREm ? Cette inscription est-elle obligatoire ? Le cas échéant, ne devrait-elle pas l'être ?

    Parmi les demandeurs d'emploi et parmi ceux qui travaillent, quelle est la répartition par genre ?

    La majorité des Ukrainiens accueillis semblent disposer d'un diplôme de l'enseignement supérieur, mais sont confrontés à la difficulté de l'apprentissage de la langue française ! Des efforts suffisants sont-ils effectués en la matière ? Quels sont-ils ? Ne conviendrait-il pas d'intensifier la démarche ? À l'inverse, ils maîtrisent généralement bien l'anglais ! Le FOREm valorise-t-il à suffisance cette connaissance auprès d'entreprises internationales en recherche de locuteurs anglais ?

    Parmi les Ukrainiens demandeurs d'emploi, quelle est la répartition qui peut être effectuée au regard des qualifications et diplômes ?
  • Réponse du 26/09/2023
    • de MORREALE Christie
    Les difficultés majeures des demandeurs d’emploi ukrainien sont le manque de connaissance du français, la mobilité et l’équivalence des diplômes. Malgré une offre de formation en français langue étrangère organisée sur l’ensemble de la Wallonie, il manque encore des places.

    En effet, celles-ci sont occupées par les Ukrainiens, mais aussi par les autres demandeurs ou bénéficiaires d’une protection internationale. De plus, l’apprentissage du français prend du temps et, de fait, pour certains métiers, qui s’adressent à des personnes qualifiées, une bonne connaissance du français est nécessaire ou exigée de la part des employeurs. Pour faciliter l’engagement, les employeurs intéressés par ces profils pourraient contribuer à la formation en langue au sein de leurs entreprises en mobilisant davantage les plans de formation langue ainsi que les chèques-formation langues.

    De plus, une application dénommée « FACT » leur est disponible pour faciliter les échanges dans certains domaines de travail.

    En ce qui concerne la mobilité, les Ukrainiens ont accès à un abonnement annuel EXPRESS au prix de 12 euros. Toutefois, les lignes de bus et leurs horaires ne correspondent pas toujours aux lieux et horaires des activités professionnelles organisées par les entreprises, notamment celles qui se trouvent dans des zonings plus éloignés. Les entreprises pourraient organiser des navettes de transport, du co-voiturage ou mettre à disposition des moyens de transport individuels tels que des scooters (par exemple pour les aides-ménagères, métier fortement demandé).

    Pour ce qui concerne l’obtention de l’équivalence des diplômes, le parcours est long et se conclut bien souvent par la seule obtention d’une équivalence de niveau et non pas d’une équivalence de diplôme, ce qui entraine la nécessité d’une reprise de formation complémentaire. Or pour les professions réglementées (infirmier, pharmacien, architecte, enseignant, mécanicien, et cetera), l'équivalence de diplôme est obligatoire.

    Le FOREm collabore pour les métiers du secteur des soins et santé avec le FEBI (organisation regroupant plusieurs Fonds de formation et Fonds Maribel fédéraux et bruxellois actifs au sein du secteur non-marchand) dans le cadre de leurs projets Intégra Soins et santé et Intégra Jobs et FOREm.

    Le premier projet vise à permettre aux réfugiés, disposant d’une expérience dans le secteur des soins et santés, mais dont le diplôme n’est pas reconnu en Belgique, de reprendre des études d’infirmier ou d’aide-soignant par le biais d’un emploi dans le secteur. Le deuxième projet vise à financer le coût salarial réel des emplois et des formations de candidats primo-arrivants ayant un statut légal dans les institutions et services de santé résiduaires et bicommunautaires (CP 330.02 et 330.04). Cependant, les Ukrainiens ne peuvent pas en bénéficier, car ils disposent d’un titre de séjour temporaire. Pour certains métiers, le FOREm oriente les personnes vers la validation des compétences. Toutefois, ces épreuves sont organisées en français.

    Fin juillet 2023, quelque 6 656 Ukrainiens, dont 4 535 femmes et 2 121 hommes, résidaient sur le territoire wallon. Selon les chiffres de Statbel, fin 2022, 723 Ukrainiens étaient à l’emploi.

    3 200 Ukrainiens, dont 2 300 femmes et 900 hommes, sont inscrits au FOREm. Cette inscription se fait actuellement sur base volontaire. Afin d’inciter les personnes à s’inscrire, des séances collectives d’informations sur l’offre de service du FOREm sont organisées. Celles-ci s’adressent aux Ukrainiens qui résident dans des centres d’hébergement ou au public orienté par les CPAS. Près de 60 séances ont été organisées auxquelles 900 personnes ont participé. Par ailleurs, l’information concernant l’inscription au FOREm et notre offre de service se trouve sur le site du SPW.

    Parmi les personnes inscrites au FOREm, 634 ont trouvé un emploi depuis mars 2022. Près de 13 % du public inscrit au FOREm dispose d’une bonne à très bonne connaissance de l’anglais, 10 % disposent d’une bonne à très bonne connaissance en français. Cependant, 41 % ne disposent d’aucune connaissance en français.

    Le FOREm oriente les personnes vers des formations de français langue étrangère ou des formations qualifiantes. Ainsi, plus de 270 personnes sont rentrées en formation depuis 2022. Beaucoup d’Ukrainiens suivent des cours de français organisés par les écoles de promotion sociale ou par des bénévoles. Le FOREm ne dispose pas de ces chiffres.

    Le FOREm met en lien les Ukrainiens demandeurs d'emploi avec des offres d’emploi correspondant à leurs qualifications via le matching automatique ou via la transmission d’offres de la part des conseillers. Dans le but de favoriser le matching, les conseillers soutiennent les Ukrainiens afin qu’ils complètent leur profil via leur espace personnel sur le site du FOREm et y publient leur CV.

    Le FOREm propose également des aides à la formation aux entreprises via les dispositifs existants (PFI, Coup de poing pénurie …). Une page web du FOREm, dédicacée aux recrutements de personnes extra-EU à l’attention des entreprises, comprend des conseils visant à faciliter l’intégration en entreprises des personnes étrangères – dont les Ukrainiens. Par ailleurs, les employeurs peuvent mentionner sur leur offre d’emploi leur disposition à accueillir des personnes étrangères en indiquant « welcome » devant le métier recherché. Une information à cet effet leur sera communiquée via un mailing.

    Parmi le public inscrit au FOREm, 48 % disposent d’un diplôme de l’enseignement supérieur, 40 % d’un diplôme de niveau secondaire et 12 % d’un niveau primaire.