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Les freins et leviers pour l’accès des femmes à l’emploi

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 594 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 09/08/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le taux d'emploi des femmes reste inférieur au taux d'emploi des hommes. En 2022, en Wallonie, 61,8 % des femmes en âge de travailler (20-64 ans) avaient un emploi contre 69,5 % des hommes.

    En outre, la Wallonie s'est fixée comme objectif d'atteindre un taux d'emploi pour les 20-64 ans de 75 % en 2030.

    Aussi, je me permets d'adresser à Madame la Ministre ces questions :

    Quels sont les freins qu'elle identifie dans l'accès des femmes à l'emploi en Wallonie ?

    Subséquemment, quels leviers lui apparaît-il opportun d'activer pour les enrayer et favoriser l'accès des femmes à l'emploi ?
  • Réponse du 21/09/2023
    • de MORREALE Christie
    Un rapport du Conseil supérieur de l’Emploi datant de janvier 2023 s’est penché sur la participation des femmes au marché du travail. Les conclusions sont encore aujourd’hui cinglantes et ce n’est malheureusement pas une surprise. Le marché du travail reste fortement inégal en fonction du genre. Le rapport confirme qu’on ne retrouve les femmes ni aux mêmes niveaux hiérarchiques ni dans les mêmes secteurs que les hommes (plus rémunérateurs) et qu’elles consacrent moins d’heures au travail rémunéré que les hommes. La combinaison de caractéristiques (origine extraeuropéenne, faible niveau de diplôme et charge d’enfant) renforce encore davantage les inégalités.

    Le rapport pointe la nécessité, que je rejoins, d’agir à plusieurs niveaux. Depuis le début de mon mandat en tant que Ministre de l’Emploi et des Droits des femmes, j’ai été évidemment très attentive à agir contre ces inégalités, notamment à travers le Plan genre 2019-2024, qui comporte différentes mesures visant à favoriser l’égalité hommes/femmes dans le domaine de l’emploi, telles que résorber la fracture numérique ou encore renforcer la représentation équilibrée des hommes et des femmes dans tous les secteurs professionnels.

    Le Plan de relance de la Wallonie prévoit, quant à lui, une mesure (n°315) qui entend proposer des solutions relatives à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction, en ce compris le financement d’actions relatives au genre, en vue d’y intégrer les femmes.

    Il prévoit également via le projet 13 de mettre en place un plan coordonné de promotion des métiers porteurs d’emploi et de sensibilisation aux STEAM (Sciences, Technology, Engineeering, Arts, Mathematics) et au numérique. Plus de 16 millions d’euros y seront dédiés d’ici à 2024. Ce Plan d’actions intègre bien entendu une dimension « genre » transversale afin de lutter contre les stéréotypes de genre dans l’orientation scolaire et professionnelle.

    D’autres mesures ont été mises en place afin de favoriser l’accès des femmes à l’emploi, telles que :
    • l’octroi des chèques permis de conduire à destination des demandeur·euse·s d’emploi qui sont dans une démarche d’insertion socioprofessionnelle et des aides-ménager·ère·s titres-services, puisqu’on sait que disposer d'un permis de conduire est l'un des leviers pour trouver un emploi ;
    • l’augmentation du montant des indemnités de garde d’enfants pour le public des chefs de famille monoparentale en formation afin de favoriser l’accès aux formations de ce public ;
    • le soutien à l’autocréation d’emploi féminin en s’inspirant du modèle des SAACE afin d’encourager davantage de femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat pour créer leur propre emploi.

    En juillet dernier, j’ai également présenté en première lecture au Gouvernement un projet de cadre légal permettant à l’inspection du SPW EER de réaliser des tests de discrimination en matière d’emploi, dont les discriminations sur base du sexe.