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La mise à disposition gratuite de protections hygiéniques dans les écoles

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 595 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 09/08/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En mars dernier, Madame la Ministre présentait un projet de lutte contre la précarité menstruelle en Wallonie. Une subvention, bienvenue, de 440 000 allait être consacrée à la mise à disposition gratuite de protections hygiéniques.

    Nous ne pouvons que nous réjouir de cette démarche, la précarité menstruelle étant une réalité aujourd'hui encore taboue pour de nombreuses jeunes filles et femmes. En effet, pour faire face aux dépenses liées aux menstruations, une femme doit en moyenne dépenser entre 10 et 12 euros par mois, soit un budget d'environ 120 à 144 euros par an, ce qui n'est pas négligeable.

    À l'époque, un projet pilote avait été lancé en Wallonie, en collaboration avec les associations de lutte pour les droits des femmes Synergie Wallonie et les Femmes prévoyantes socialistes (FPS). Il comportait un budget lié à différentes actions de sensibilisation avec un dépliant informatif sur la santé menstruelle qui accompagnait des dizaines de distributeurs de serviettes hygiéniques.

    Dés d'avril, 2,5 millions de protections périodiques devaient être mises à disposition de femmes en situation de précarité dans les provinces de Liège, de Namur et de Hainaut et une personne coordinatrice avait été désignée dans chaque province pour encadrer les actions de ce projet pilote.

    Malheureusement, la problématique évoquée touche également nombre de jeunes filles dans nos écoles, c'est pourquoi il m'apparaît opportun de l'étendre à ces établissements ; ce public étant a fortiori particulièrement touché par diverses formes de précarité.

    Aussi, Madame la Ministre entend-elle, en concertation avec les Ministres de l'Enseignement et de l'Enseignement supérieur, défendre un projet similaire à destination des jeunes filles et femmes fréquentant l'enseignement secondaire, de promotion sociale et supérieur ?

    Peut-elle en dresser une esquisse comprenant les modalités envisagées et opérationnalisables ?
  • Réponse du 11/09/2023
    • de MORREALE Christie
    La lutte contre la précarité menstruelle est un enjeu incontournable de la lutte pour les droits des femmes et pour l’égalité des genres.

    Le Plan genre wallon 2020-2024 prévoit, dans sa mesure 9, un projet pilote consistant à distribuer des protections hygiéniques gratuitement à des femmes précarisées. Le projet a d’abord été déployé dans les provinces de Hainaut, de Namur et de Liège, porté par les antennes régionales de SORALIA, avec un budget de 440 000 euros. Cette mesure vise à garantir l’accès gratuit aux protections hygiéniques pour les femmes, ce qui constitue un droit fondamental qui relève tant de la lutte contre la pauvreté que du droit à la santé. En tant que Ministre de la Santé, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, garantir ce droit et améliorer la santé menstruelle des femmes et des filles en Wallonie est une de mes priorités.

    Au regard des résultats positifs de ce projet pilote et pour répondre aux besoins des femmes en situation de précarité menstruelle partout en Wallonie, il a été décidé d’étendre ce projet pilote aux provinces du Brabant Wallon et du Luxembourg. Un budget de 675 000 euros permettra l’extension de ce projet pilote.

    L’ASBL Synergie Wallonie, soutenue financièrement chaque année par la Wallonie depuis plus de 10 ans, a par ailleurs mené une enquête sur la question de la précarité menstruelle. Les résultats de cette enquête ont démontré que la lutte contre la précarité menstruelle dépasse la question économique et implique un meilleur accès à l’éducation, à la sensibilisation et à la santé, notamment. Notre projet pilote en a bien entendu tenu compte.

    D’abord, les antennes régionales de SORALIA et leurs nombreux partenaires diffusent des dépliants de sensibilisation et d’information dans les lieux de distributions de protections hygiéniques. Ensuite, la distribution des protections permet aux opérateurs de créer du lien avec le public, de l’informer sur leurs offres de soins et/ou de services et, le cas échéant, de mettre en place un accompagnement. La distribution gratuite de protections menstruelles ne constitue donc qu’une première étape du travail réalisé par les opérateurs sur le terrain.

    En ce qui concerne plus précisément les jeunes filles scolarisées, toujours dans sa mesure 9, le Plan genre prévoit le renforcement des activités d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) afin d’améliorer l’accès à l’information et la sensibilisation, particulièrement du jeune public. Il est notamment question de lever le tabou qui entoure les règles et de déconstruire les idées fausses ou stéréotypées qui y sont associées. Un accord de coopération entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Commission communautaire française visant à la généralisation de l’EVRAS dans l’enseignement ordinaire et spécialisé vient d’être voté par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et sera présenté en Commission wallonne cette semaine.

    Pour rendre cette généralisation possible, la Wallonie dégage un montant annuel de près de 3,8 millions d’euros pour financer les animations dispensées par les centres de planning familial et les centres de locaux de prévention santé qui coordonneront l’articulation des besoins des écoles avec les offres d’animation des plannings en Wallonie.

    Concernant plus précisément la distribution de protections périodiques en milieu scolaire, Wallonie-Bruxelles Enseignement a lancé un projet pilote à visée sociale, économique et pédagogique : « Sang Stress. Les règles, c’est naturel ». L’objectif de ce projet est de mettre gratuitement à disposition des élèves de 5-6e primaires et de l’enseignement secondaire des protections menstruelles certifiées 100 % bio grâce à des distributeurs placés dans les établissements partenaires.

    La première phase, dans laquelle cinq établissements sont activement engagés, a démarré en janvier 2023. Davantage d’établissements seront intégrés en phase 2, de septembre à décembre. J’invite l’honorable membre à interroger ma collègue en charge de l’Enseignement, Madame la Ministre Désir, pour plus d’informations à ce sujet.