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Le nouveau Plan langues pour l’année 2023

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 596 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 29/08/2023
    • de DESQUESNES François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le 13 juillet dernier, sur la proposition de Madame la Ministre, le Conseil des Ministres a approuvé l'octroi d'une subvention de 2 422.000 euros au FOREm dans le cadre du Plan de relance pour un nouveau Plan langues pour l'année 2023.

    Y a-t-il eu une évaluation du précédent Plan langues ? Si oui, par qui ? Avec quels résultats et quels enseignements ? Si non, pourquoi n'y a-t-il pas eu d'évaluation ?

    Que comprend le nouveau Plan langues 2023 ? En quoi est-il nouveau par rapport à la précédente mouture ?

    Quels sont les mesures financées et quelle en est la ventilation budgétaire ?

    Quels sont les objectifs chiffrés derrière chacune de ces mesures ?
  • Réponse du 05/10/2023 | Annexe [PDF]
    • de MORREALE Christie
    Les différents plans langues wallons ont été évalués à deux reprises par l’IWEPS.

    En 2009, l’évaluation portait sur les modules de formation intensifs pour les demandeurs d’emploi et les chèques-formation en langues. Les recommandations de cette première évaluation furent :
    • de lier l’apprentissage des langues au projet professionnel ;
    • de vérifier la proactivité du demandeur d’emploi dans sa recherche d’emploi avant d’entamer la formation ;
    • de réaliser des tests de positionnement pour mesurer la progression des candidats ;
    • de mieux évaluer les besoins des entreprises et de les sensibiliser à l’utilisation du Cadre européen commun de référence lors de la publication des offres d’emploi ;
    • de tenir compte des profils des demandeurs d’emploi pour objectiver les publics-cibles.

    En 2013, les recommandations issues de l’évaluation de l’IWEPS, tenant compte des constats posés par le FOREm et l’IFAPME, furent de :
    • optimaliser les formules et apporter une plus grande lisibilité du paysage ;
    • préciser les conditions et modalités d’octroi des différentes formules de bourses ;
    • mettre l’accent sur le projet professionnel ou le cursus scolaire du candidat ;
    • généraliser les tests en langue ;
    • favoriser la découverte des métiers et des entreprises pour aider à l’insertion sur le marché du travail ;
    • centrer les destinations sur l’Europe (rapport coût/qualité) ;
    • tenir compte des coûts et des profils des candidats pour la détermination des bourses.

    En concertation avec les opérateurs de formation et sur base des constats des plans langues précédents, trois priorités ont été déterminées pour le nouveau plan langue, à savoir la priorité du néerlandais dans les politiques d’apprentissage, la nécessité de lier les dispositifs au projet professionnel du candidat et le développement des langues-métier.

    Le nouveau plan langues se décline en 9 axes. Voici son avancée et son budget par axe en 2023 :

    1. Promouvoir l’apprentissage des langues : 150 000 euros.

    Une campagne de promotion sur les bourses de courte durée a été lancée pour les élèves et les étudiants durant le mois de juillet. La campagne a touché un large public. En octobre, une seconde campagne sera initiée pour sensibiliser les demandeurs d’emploi sur les possibilités d’acquérir des connaissances linguistiques grâce à une immersion en entreprise ou en école de langue.

    2. Identifier et développer les outils de positionnement et de certification en langues : 150 000 euros.

    Cette mesure consiste à réaliser un travail, d’une part, pour développer des outils de positionnement des compétences linguistiques plus adaptés aux besoins, et, d’autre part, pour permettre de construire des ponts entre les outils utilisés par les différents opérateurs. Les équipes du FOREm ont développé la certification des compétences acquises en formation (CECAF) langues pour les agents multilingues et les collaborateurs administratifs et le CECAF anglais pour les déclarants en douane. Elles ont également développé et mis en production le test « langues des affaires ». En outre, lorsque les demandeurs d’emploi déclarent être en possession de compétences linguistiques, ils/elles reçoivent la possibilité d’identifier leur niveau de maitrise de la/des langue(s) via la passation d’un test informatisé. Ce test communique une information sur le niveau de connaissance de la langue (CECRL) et des conseils d’apprentissage.

    Le FOREm a fait passer presque 10 000 tests d’évaluation du niveau de connaissance d’une langue : voir annexe.

    3. Développer de nouveaux produits de formation langues « transversaux » et/ou « métier » : 250 000 euros.

    Le cœur du nouveau « Plan langues » vise à développer de nouveaux produits de formation langues « transversaux » et/ou « métiers » qui seront intégrés et généralisés dans les programmes de formation qualifiantes et dans les métiers pour lesquels les langues constituent un atout pour trouver de l'emploi. En 2022, trois modules métiers et deux modules transversaux ont été développés. Pour 2023, l’objectif est de développer six modules métiers. Une analyse des besoins de modules en langue métier est réalisée chaque année.

    4. Poursuivre l’octroi de bourses d’immersion en langues pour les demandeurs d’emploi et les élèves et/ou étudiants : 821 250 euros.

    Les objectifs chiffrés sont les suivants sur la durée du Plan :

    Nombre de bourses octroyées (répartition par type de bourse, destination, genre) :
    - cible chercheurs d’emploi : 1 750 bourses ;
    - cible bourses courte durée pour élèves, étudiants, apprenants : 5 200 bourses ;
    - cible bourses longue durée pour les personnes ayant terminé un parcours d’enseignement secondaire : 680 bourses.

    En 2023, 23 bourses de courte durée ont été octroyées pour les élèves et les étudiants, 57 bourses ont été octroyées pour les demandeurs d’emploi et 223 bourses de longue durée ont été octroyées pour les élèves.

    Du fait de l’entrée en vigueur, en janvier 2023, de l’arrêté du Gouvernement wallon sur les bourses, un léger retard a été généré concernant la promotion du nouveau dispositif « Bourses de courte durée » auprès du public-cible. Raison pour laquelle les indicateurs de résultats ne correspondent pas encore aux attentes. Il est à noter cependant que les bourses traditionnelles à destination des élèves ont dépassé les objectifs espérés.

    5. Maintenir la formation en langues dans la réforme des aides à la formation continue des travailleurs : 0 euro.

    Les langues seront maintenues dans la réforme des aides à la formation.

    6. Faire de la Maison des Langues du FOREm un centre de références en pédagogie des langues : 600 000 euros.

    En collaboration avec l’UCLouvain, le FOREm a inauguré, le 17 avril 2023, la Maison des Langues destinée à devenir le centre d’excellence et de référence wallon sur la pédagogie pour l’apprentissage des langues.

    La Maison des Langues travaille notamment sur le réseautage du territoire wallon en vue de mutualiser les compétences et expertises présentes au sein de l’enseignement et de la formation aux profits des Wallons. Ce travail de réseautage vise l’objectif de concrétiser un pôle de synergie sur les langues en vue de développer des projets répondant aux enjeux de la mutualisation des connaissances et de la lutte contre la pénurie des professeurs et des formateurs.

    7. Lutter contre la pénurie de formateurs/enseignants : 200 000 euros.

    Comme indiqué ci-dessus, cette activité sera soutenue par le pôle de synergies « Maison des Langues » pour renforcer les collaborations entre les acteurs de la formation et de l’enseignement, et donc, de réaliser des projets croisés pour partager les bonnes pratiques et mutualiser les moyens et ainsi répondre à l’objectif de renforcer l’attractivité des métiers de professeurs et de formateurs en langue.

    8. Mutualiser les ressources pédagogiques entre acteurs : 250 000 euros.

    Une plateforme est en cours de création afin de renforcer la visibilité des acteurs « langues », le partage de bonnes pratiques et éviter les développements parallèles.

    9. Optimiser le recours à la plateforme Wallangues : 0 euro.

    Le marché public actuel court jusqu’à la fin de l’année 2024 et prévoit une évaluation, à chaque comité de pilotage, des activités réalisées pour permettre des ajustements. En collaboration avec ce comité de pilotage, le prestataire essaie de renforcer les connexions et les partenariats avec les opérateurs de terrain, tels que les réseaux d’enseignement, les IBEFE et les Cités des Métiers. Ces futurs partenariats ont pour objectif de renforcer la présence de Wallangues dans la mallette pédagogique des professeurs et des formateurs en langues.

    Tous les budgets indiqués sont prévus pour la période courant de 2022 à 2024.