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Les investissements à destination des piscines

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 347 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 29/08/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    La crise sanitaire et la crise ultérieure de l'énergie que nous avons connues ont considérablement impacté l'apprentissage de la natation par les jeunes enfants. Ce constat est formulé par de nombreux responsables sportifs et/ou pédagogiques wallons.

    Pourtant, les référentiels du tronc commun précisent qu'à la fin de la 3e secondaire, il est attendu des élèves qu'ils sachent « nager en autonomie en connaissant la distance que l'on est capable de parcourir » et « qu'au terme de la 6e primaire, les élèves doivent être capables de flotter, de se propulser et de nager ».

    Actuellement, de (trop) nombreuses écoles font l'impasse sur l'apprentissage de la natation parce qu'il n'y a pas de piscine à proximité et que le transport serait trop onéreux.

    En 2022, on estimait qu'il y avait une piscine pour 7 300 élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles. Et la situation s'est encore dégradée avec la fermeture de nouvelles piscines qui doivent subir des travaux de rénovation ou qui ont été fermée en raison d'un coût d'entretien ou de chauffage jugé excessif.

    Par ailleurs, certaines piscines publiques ou même privées font face à des délais d'attente de plus d'un an en certains endroits.

    Il est pourtant important d'apprendre à nager à l'enfant, notamment pour réduire les risques de noyades toujours trop fréquentes l'été.

    Monsieur le Ministre, voudrait-il nous informer de sa volonté de réinvestir dans les infrastructures de natation, notamment les piscines publiques, afin de permettre ce nécessaire apprentissage de la natation ?

    Selon quel timing ce plan de réinvestissement pourrait-il voir le jour ? À combien estime-t-il l'investissement nécessaire pour déployer une offre permettant notamment de rencontrer les objectifs du tronc commun ?

    Souhaite-t-il encourager les communes dans la recherche de partenariats pour mutualiser les infrastructures, et donc les coûts, par des incitants financiers ? Un appel à projets « Piscines partagées » pourrait-il voir le jour ?

    Bref, à l'aube de la fin de la législature, quelles perspectives entend-il donner en cette matière ?

  • Réponse du 19/09/2023
    • de DOLIMONT Adrien
    Je suis bien conscient de la problématique liée au manque de bassins de natation en Wallonie et confirme que le Gouvernement s’emploie à dégager les moyens nécessaires à la mise en œuvre d’un parc d’infrastructures sportives performant.

    Outre le subventionnement des piscines via la base légale ainsi que le Plan piscines, le département a lancé depuis le début de la législature, plusieurs appels à projets. Les piscines étaient bien entendu éligibles dans ce cadre.

    Le Gouvernement wallon a décidé, en 2015, de la mise en œuvre d’un Plan piscines avec pour objectif de rénover le parc des piscines wallonnes en réduisant la consommation énergétique et en favorisant l'utilisation de sources d'énergies renouvelables.

    Le 24 mai 2018, le Gouvernement wallon approuvait la liste des 33 projets retenus et financés par un budget de 110 000 000 d’euros dont 55 000 000 d’euros en financement alternatif et 55 000 000 d’euros en prêt sans intérêt.

    8 projets, dont un pour qui la notification officielle doit encore être transmise à mon administration, ont été abandonnés depuis pour des raisons propres à chacun.

    Conformément à la décision du GW du 24 mai 2018, les projets maintenus ont fait l’objet durant cette législature de deux réaffectations des financements PPI non consommés, soit d’un montant total, prêt à taux zéro compris, de plus de 21M €.

    Une nouvelle réaffectation de 4,7 M €, correspondant aux 3M € obtenus pour le secteur lors de l’ajustement budgétaire 2023 et au montant d’un projet abandonné fera l’objet d’une proposition au gouvernement dans les prochaines semaines.

    Il faut savoir que le « Plan piscines » aura permis, à terme, de rénover 24 piscines et de construire 3 nouvelles piscines qui remplaceront 3 piscines existantes. Son objectif principal était la rénovation du parc existant afin d’éviter de nouvelles fermetures définitives.

    Pour la parfaite information de l’honorable membre, 13 des 27 infrastructures financées par le « Plan piscines » sont à nouveau en service et 6 le seront dans le courant de cette année 2023. Ces réouvertures permettront d’offrir, à nouveau, des plages de disponibilités pour l’apprentissage de la natation.

    Pour rappel avant la législature 2019-2024 le budget classique alloué aux infrastructures sportives était d’environ 52 M €/an, dont environ 30 M € pour le financement de nouveaux projets

    Depuis la législature 2019-2024, de nombreux financements complémentaires ont été obtenus par le Ministre des Infrastructures sportives.

    Plus de 260 M € auront ainsi complété les « crédits classiques » alloués au département.

    Les bassins de natation sont bien entendu éligibles aux procédures classiques de subsidiation des infrastructures sportives.

    Ils étaient également éligibles aux différents appels à projets initiés durant cette législature.

    La Wallonie offre ainsi des possibilités de financement importantes, pour les piscines comme pour les autres équipements, via les crédits du département des infrastructures sportives, pour autant que les porteurs de projets initient un dossier.

    À ce jour, l’administration régionale instruit 18 dossiers de piscines hors Plan piscines.

    Nous pouvons donc honnêtement considérer que le Plan et les autres mécanismes de subventionnement ont des effets positifs sur l’état des piscines en Wallonie même si la situation n’est certes pas encore parfaite, mais nous y travaillons et les efforts vont clairement dans le bon sens.

    Parmi les leviers qui sont les miens face aux difficultés des gestionnaires de piscines, la supracommunalité et l’efficience énergétique des infrastructures me paraissent essentielles.

    L’un doit ainsi permettre une répartition des coûts plus équitables de services publics essentiels à la population, tandis que l’autre doit évidemment pouvoir diminuer considérablement les coûts de fonctionnement des infrastructures concernées.

    Si nous pouvons tirer un enseignement des dernières crises et des difficultés financières des pouvoirs publics, c’est bien cela : il convient de raisonner et mutualiser nos investissements en les concevant de manière efficiente.

    Il nous reviendra pour cela d’amplifier les incitants existants et de sensibiliser les porteurs de projets à l’opportunité de tels modèles.

    Une potentielle modification du décret du 3 décembre 2020 en ce sens est actuellement à l’analyse afin de soutenir l’activité de nos bassins de natation, de renforcer leur maillage et d’assurer la pérennité des structures existantes.

    Comme il le constatera, la Wallonie n’est pas inactive face aux difficultés du secteur.