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L’hypersaturation des refuges et la nécessité d’une lutte plus ferme contre les abandons d’animaux

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 739 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 29/08/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    J'ai déjà abordé, à de multiples reprises, la problématique avec Madame la Ministre : les refuges souffrent. Selon ces derniers, « c'est du jamais vu ». Les abandons prennent une ampleur exponentielle. Pire, de plus en plus de propriétaires demandent désormais de procéder à l'euthanasie de confort : les animaux sont jeunes et en bonne santé, mais les propriétaires souhaitent s'en « débarrasser ». Quelle ignominie !

    L'hypersaturation des espaces des refuges les oblige à devoir refuser des animaux : les animaux abandonnés étant considérablement plus nombreux que les adoptions.

    Comment peut-elle les aider ? Face à une situation exceptionnelle, une aide exceptionnelle ne s'impose-t-elle pas ?

    Il me semble également crucial de sanctionner les propriétaires afin de les mettre face à leurs responsabilités. La situation actuelle révèle que notre politique en matière de bien-être animal n'est pas assez ferme.

    De trop nombreux animaux sont encore donnés sur les réseaux sociaux, mais aucune sanction ne tombe, alors que c'est interdit. Ne serait-il pas nécessaire que l'UBEA, en collaboration avec Meta notamment, agisse proactivement ?

    De même, nombreux sont encore ceux qui ne stérilisent ni ne pucent leurs animaux, en dépit de l'obligation légale. Comme agir, à la source, pour faire respecter cette obligation qui permettra d'identifier et de sanctionner les propriétaires concernés ?

    De manière générale, quelle stratégie préconise-t-elle pour faire face à cette situation urgente ? Quelles actions verront-elles le jour à brève échéance ?
  • Réponse du 29/09/2023
    • de TELLIER Céline
    Les refuges sont des acteurs indispensables du bien-être animal. Ils font régulièrement part à mon Cabinet des difficultés rencontrées. La crise sanitaire, suivie d’une conjoncture économique compliquée, a impacté ce secteur. De ce fait, j’ai mis en place différentes actions pour soutenir au mieux ces établissements dans la poursuite de leurs activités, en faveur du bien-être des animaux.

    Pour commencer, je pense que nous devons avant tout agir en amont, pour éviter que les refuges soient saturés. Nous devons lutter contre les abandons, et donc contre les acquisitions impulsives d’animaux. C’est la raison pour laquelle j’ai renforcé les conditions d’élevage et de vente des animaux de compagnie, et travaillé sur plusieurs campagnes de sensibilisation.

    Par ailleurs, en ce qui concerne les aides plus directes aux refuges, j’ai lancé un appel à projets cet été. Celui-ci permettra de soutenir financièrement les travaux d’infrastructures réalisés par les refuges, notamment en d’augmenter leur capacité d’accueil. L’enveloppe globale est de 1,3 million d’euros, et le soutien peut aller jusqu’à 50 000 euros par refuge.

    Cet appel à projets fait suite à un autre appel, lancé en 2021. L’objectif était de soutenir les refuges et les associations. L’enveloppe totale était de 350 000 euros, et plus d’une trentaine de refuges ont été soutenus.

    Enfin, dans le cadre des crises sanitaire et énergétique, ce sont près de 6 500 euros par refuge qui ont été octroyés, pour les soutenir dans leurs activités (alimentation des animaux, soins vétérinaires, et cetera).

    L’honorable membre constatera que je soutiens les actions des différents refuges, tant pour éviter les abandons que pour les soutenir dans la poursuite de leurs activités, malgré les crises successives qui les touchent.

    Pour la question plus spécifique des ventes et dons sur les réseaux sociaux, malheureusement, mes services partagent le constat de l’honorable membre. Une collaboration avec Meta pourrait en effet être intéressante, et j’ai déjà réalisé plusieurs démarches en ce sens. Cela reste néanmoins complexe, notamment au regard de la régionalisation du bien-être animal, et donc des législations distinctes sur notre territoire.

    Dans tous les cas, la sensibilisation de la population reste une priorité dans ce domaine. Dans cette optique, l’UBEA disposera bientôt d’une page Facebook pour sensibiliser et informer davantage la population sur ce qui est constitutif - ou pas - d’une infraction à la législation wallonne, en opérant des rappels réguliers à la loi.

    Je rappelle aussi que lors de leurs contrôles chez des détenteurs de chiens ou de chats, mes Services ne manquent pas de vérifier les obligations relatives à l’identification, à l’enregistrement, et le cas échéant à la stérilisation.