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Les violences sexuelles et sexistes et la surcharge de travail des Centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS)

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 599 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/08/2023
    • de PAVET Amandine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Lors de la fin de la session parlementaire dernière, la presse révélait les chiffres importants de l'augmentation du nombre de victimes prises en charge par les CPVS. Il s'agissait dans leur très grande majorité de femmes, souvent jeunes. Cette augmentation s'explique en partie par le développement récent des CPVS et de leur capacité de prise en charge.

    Néanmoins, ces chiffres doivent aussi nous alerter sur le problème des violences sexuelles dans notre pays, qui ne cessent de toucher de trop nombreuses femmes. Face à l'afflux, il semble bien que les efforts de prise en charge et de prévention doivent être redoublés afin d'endiguer ce fléau inacceptable que sont les violences sexuelles et sexistes.

    Dans cette perspective, en tant que ministre de l'Égalité des chances et des Droits des femmes, qu'envisage de mettre en place Madame la Ministre pour améliorer la prise en charge et la prévention en Wallonie durant les derniers mois de la législature ?

    S'est-elle concertée à ce sujet avec les autres niveaux de pouvoir ?

    Est-il prévu d'augmenter les capacités des différentes structures ou d'en inaugurer de nouvelles ?

    Quels moyens financiers sont prévus à cet effet ?
  • Réponse du 21/09/2023
    • de MORREALE Christie
    En novembre 2016, l’IWEPS estimait que 18 viols étaient commis chaque jour en Wallonie.

    Par ailleurs, une étude sur l’ampleur de la violence sexuelle en Belgique menée conjointement par l’UGent, l’ULiège et l’Institut de criminologie et de criminalistique (INCC) parue en juin 2021 indique que 64 % des Belges ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur vie, dont 5 % d’hommes et 16 % de femmes disent avoir été violés.

    La plupart des victimes n’ont pas cherché d’aide après les faits. Seulement 7 % ont cherché une aide professionnelle et 4 % ont signalé les faits à la police.

    Dans la majorité des cas, les victimes de violences sexuelles sont des femmes. La honte, la culpabilité, la peur, mais aussi la méconnaissance des services d’accompagnement des victimes sont les principales raisons qui les empêchent de demander de l’aide.

    Depuis leur ouverture, les centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) se font progressivement connaitre du public et auprès des professionnels. L’augmentation des prises en charge démontre que la mise en place des CPVS répond à un besoin des victimes qui peuvent trouver en un seul lieu une prise en charge multidisciplinaire (médical, psychosocial et judiciaire).

    La gestion des CPVS relève des compétences de l’Autorité fédérale. À l’heure actuelle, il existe 4 CPVS en Belgique francophone. Outre Liège et Charleroi, le CPVS de Namur est le dernier centre à avoir ouvert ses portes fin avril 2023. Un nouveau CPVS devrait ouvrir à Arlon prochainement.

    En ce qui concerne la Wallonie, j’ai eu à cœur d’ouvrir une antenne de SOS Viol en septembre 2022. Lorsque l’on sait qu’en 2021, 48 % des appels de la ligne SOS Viol basée à Bruxelles venaient de Wallonie, l’importance et l’urgence d’ouvrir cette antenne en Wallonie étaient cruciales.

    Encore aujourd’hui, le viol reste toujours un sujet tabou. Dès lors, il était fondamental de créer ce premier accueil de proximité spécialisé pour les victimes de violences sexuelles en Région wallonne afin de les encourager à signaler les violences qu’elles subissent.

    Il est nécessaire de souligner l’importance des synergies et la complémentarité entre ces dispositifs. Alors que le CPVS s’occupe des situations aigües et urgentes, la prise en charge par SOS Viol s’inscrit dans le long terme en offrant un service d’accompagnement psychosocial et juridique des victimes. L’impact des violences sexuelles sur la santé mentale nécessite la plupart du temps un suivi adapté sur plusieurs années.

    Outre l’antenne wallonne de SOS Viol, je soutiens également à Mons l’ASBL Brise le Silence. Ces 2 ASBL reçoivent un soutien annuel à hauteur de 100 000 euros par an.