Le recyclage des bouteilles en plastique et de leurs bouchons
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 746 (2022-2023) 1
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Question écrite du 30/08/2023
- de LENZINI Mauro
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Si l'analyse de Madame Gobert est des plus positives, deux éléments ont attiré mon attention.
Les natures chimiques des plastiques du bouchon et de la bouteille sont-ils compatibles pour un co-recyclage ou les deux parties doivent-elles être séparées avant traitement ?
De façon plus étonnante, on peut également lire dans cet article que « Enfin il est important de rappeler que le recyclage du plastique reste un mythe, car il n'est pas possible de le recycler indéfiniment. Après deux ou trois fois, le plastique recyclé retourne dans le cycle de traitement conventionnel ».
Qu'entend-on par cycle de traitement conventionnel, en suite des premiers recyclages ?
Quelle est l'analyse de Madame la Ministre de cette limitation du recyclage ?
Comment le consommateur, voire le trieur, peut-il faire la différence entre une bouteille qui a déjà été recyclée une ou plusieurs fois ?
Réponse du 18/10/2023
- de TELLIER Céline
Les bouchons sont maintenus sur les bouteilles en PET pendant la collecte et le tri uniquement pour éviter d’être perdus et non pas pour des raisons de co-recyclage. En effet, en raison des propriétés différentes des matériaux, les bouchons en HDPE et en PP sont séparés des bouteilles PET au cours du procédé de recyclage. Cette opération est réalisée par les recycleurs de bouteilles PET à l’aide d’un bassin de flottaison, qui permet, grâce à la différence de densité des matériaux, de les séparer et de retirer les paillettes en HDPE et en PP du flux des plastiques en PET. La fraction HDPE et PP est ensuite surtriée (avec des systèmes de tri optiques) et recyclée séparément.
Toutes les bouteilles en PET sont recyclables et sont collectées via le sac bleu P+MC en vue de leur recyclage complet. Toutefois, on peut observer des pertes de matières, mais très limitées (de quelques % au maximum) lors de certaines étapes du processus de recyclage (broyage et lavage, en particulier).
Les plastiques ne peuvent pas être recyclés indéfiniment sans perte de propriétés et sans impact sur leur transformation ultérieure. Ainsi, en général, les bouteilles en PET recyclées ne sont pas constituées à 100 % de matières recyclées, mais contiennent également une proportion de plastique vierge et des additifs pour assurer leur qualité et le maintien de leurs propriétés le plus longtemps possible. Sans analyses poussées au laboratoire, il est totalement impossible pour le consommateur (ou d’autres) de distinguer les bouteilles qui ont été recyclées une ou plusieurs fois.
À ce jour, il n’existe pas encore de consensus scientifique sur le nombre de fois qu’une bouteille en plastique à usage unique peut être recyclée mécaniquement tout en conservant sa qualité, mais il est certain que c’est plus de 2 à 3 fois. En pratique, on parle rarement de « nombre de cycles » dans l’industrie du recyclage mécanique des bouteilles en PET puisque les polymères recyclés sont généralement mélangés avec des polymères vierges par les transformateurs qui produisent des nouvelles bouteilles (par exemple : 30 % de contenu recyclé).
De nouvelles techniques de recyclage sont en cours de développement pour rendre possible à l'avenir un recyclage infini. En outre, il existe des techniques de recyclage chimique dans lesquelles les polymères sont décomposés en monomères, qui peuvent ensuite être reconvertis en polymères ayant la qualité d'un matériau vierge.
Toutefois, même si les techniques de recyclage s’améliorent et progressent en vue d’augmenter de plus en plus la durée de vie des emballages, il faut rappeler que ces opérations de recyclage ne sont pas sans impacts environnementaux dans le cycle de vie des produits (consommation d’énergie, d’eaux ou encore de produits chimiques pour le lavage, transports des déchets, bruit…). Par conséquent, le recyclage matières doit être uniquement considéré comme un mode de gestion secondaire par défaut, la priorité n°1 devant rester la prévention (autrement dit, l’évitement de la production de déchets en consommant simplement l’eau du robinet qui est d’excellente qualité en Wallonie p.ex.) ou l’utilisation de contenants directement réutilisables (gourdes p.ex.) en lieu et place d’emballages jetables à usage unique.