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La présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans le Pays des Collines

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 749 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 30/08/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La presse flamande (De Standaard et Het Laatste Nieuws) se fait l'écho d'une analyse de la présence de PFAS récemment menée par l'association Climaxi sur des sites historiquement soumis à la pollution industrielle. Il en ressort que c'est la ville de Renaix qui est la plus contaminée avec des taux qui dépassent 10 fois les normes européennes !

    Cette situation est plus qu'inquiétante pour la Wallonie lorsque l'on sait que la ville de Renaix est entourée par trois communes wallonnes (Mont-de-l'Enclus - Frasnes-lez-Anvaing - Ellezelles).

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette étude et des résultats ?

    Quelle est sa lecture et quelle est sa réaction ?

    Ne convient-il pas de mener, dans les meilleurs délais, une campagne d'analyse et de prévention sur les communes du Pays des Collines, sachant qu'un taux trop élevé de PFAS est dangereux pour la santé, peut provoquer des lésions hépatiques, des maladies thyroïdiennes et des problèmes de fertilité et de cancer ?

    Ne convient-il pas de rassurer au plus vite les populations ou au contraire d'indiquer les mesures de protection à prendre?
  • Réponse du 18/10/2023
    • de TELLIER Céline
    La Rhosnes, qui arrose Frasnes-lez-Anvaing, est incluse dans le réseau de surveillance des eaux de surfaces de la Région wallonne.

    Ayant connaissance d’une pollution aux PFAS dans un de ses affluents, le Molenbeek qui parcourt 118 mètres en Wallonie, 3 échantillons d’eau de surface ont été prélevés le 10 septembre 2021. Les analyses ont porté sur 18 PFAS, dont les résultats étaient inférieurs aux limites de quantification du laboratoire, c’est-à-dire inférieur à 0,1 à 0,2 µg/L. Des résultats rassurants, donc.

    Néanmoins, afin d’évaluer l’impact potentiel de la pollution constatée à Renaix sur l’état de la Rhosnes, trois échantillons complémentaires ont été prélevés par l’ISSeP le 21 septembre 2021 :
    • sur le Molenbeek juste avant la confluence avec la Rhosnes ;
    • sur la Rhosnes en amont de la confluence ;
    • sur la Rhosnes en aval de la confluence.

    Les trois échantillons respectaient la norme de qualité environnementale en concentration maximale admissible.

    La surveillance de la rivière n’a cependant pas cessé pour autant et d’autres mesures ont été planifiées, y compris dans d’autres compartiments de l’environnement, tels que les sédiments et les biotes.

    Des échanges concernant ce dossier ont lieu avec l’Administration flamande depuis cette époque, mais plus particulièrement, à la mi-juin, l’agence publique flamande pour les déchets (OVAM) a transmis à mon administration les conclusions temporaires de leur étude.

    Une contamination des sols par des PFAS et des retardateurs de flamme bromés, au niveau des sédiments et des berges du Molenbeek, est à déplorer à Renaix, avec des concentrations en PFAS supérieures à 3,8 µg/ kg de matière sèche. Cette pollution trouve sans doute son origine dans la présence d’anciennes industries textiles le long de cette rivière et de deux de ses affluents.

    De nouvelles prises d’échantillons, comprenant également une étude des sols à la source suspectée étaient planifiées afin de définir plus précisément l’ampleur de la pollution.

    L’Administration flamande, l’OVAM, ne pouvait préciser, en l’état, si des mesures de remédiation devaient être envisagées, ni l’ampleur éventuelle de l’impact de cette pollution sur la Rhosnes.

    Néanmoins, vu l’impact potentiel en Région wallonne, l’OVAM tenait à nous informer et envisageait la tenue d’une réunion conjointe lorsque les nouveaux résultats seraient disponibles.

    Entretemps, au niveau régional, la Flandre a imposé des mesures de précaution pour éviter la contamination de la population (interdiction d’utiliser l’eau de la rivière ou l’eau des puits dans les potagers, éviter que les enfants ne jouent sur les berges…)

    Côté wallon, en ce qui concerne une éventuelle campagne d’analyses, comme signalé précédemment, la Rhosnes fait l’objet d’une surveillance régulière qui, jusqu’à présent, n’a pas mis en évidence de pollution majeure. Comme spécifié, l’eau avait été contrôlée en 2021 et ne présentait aucune pollution.

    Les derniers résultats d’analyses reçus il y a quelques jours montrent, à la confluence entre le Molenbeek et la Rhosnes, là où la concentration en PFAS est maximale, une concentration en PFOS dans les sédiments comprise entre 1,5 et 3 µg/kg de matière sèche, ce qui est sensiblement inférieur à ce qui est mesuré en Flandre. À noter que ces concentrations en PFAS diminuent lorsqu’on s’éloigne de la confluence entre le Molenbeek et la Rhosnes.

    Ce sont de premiers résultats rassurants. Les investigations et études sont toujours en cours. D’autres résultats sont attendus et de nouvelles analyses sont planifiées, afin d’obtenir une vue plus complète et précise de la situation.

    Ces premiers résultats ne semblent pas démontrer l’existence d’un risque aigu pour la population wallonne justifiant une campagne de prélèvements sanguins. Néanmoins, je reste particulièrement attentive à l’évolution de cette situation et si les prochains résultats d’analyses venaient à démontrer que des mesures de précaution s’avèrent nécessaires, il y aura lieu alors d’étendre à des communes wallonnes les mesures de précautions déjà proposées par la Flandre.