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La lutte contre le basculement dans la pauvreté

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 609 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 31/08/2023
    • de PAVET Amandine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dans la Déclaration de politique régionale, le Gouvernement wallon s'est engagé à lutter contre la pauvreté en accordant notamment une attention particulière aux discriminations multiples (visant par exemple les femmes peu scolarisées et/ou allochtones). Ces personnes sont en effet touchées par des obstacles nombreux qui les précarisent souvent de manière particulièrement forte.

    En tant que ministre de l'Égalité des chances et des Droit des femmes, qu'a-t-elle mis en place, au cours de la législature, pour lutter spécifiquement contre ces discriminations qui touchent les publics les plus fragiles, notamment les femmes peu scolarisées et/ou allochtones ?

    S'est-elle concertée à ce sujet avec les autres niveaux de pouvoir ?

    Si oui, quels ont été les résultats de ces échanges ?

    Quels moyens ont été mis en œuvre pour réduire ces discriminations ?

    Enfin, d'autres mesures sont-elles prévues d'ici la fin de la législature ?

    Si oui, lesquelles ?
  • Réponse du 21/09/2023
    • de MORREALE Christie
    Depuis le début de mon mandat, j’attache une attention particulière à défendre les plus vulnérables et à lutter contre les discriminations multiples afin d’élaborer des politiques qui renforcent la lutte contre les inégalités, en ce compris contre la pauvreté.

    J’ai tout d’abord permis de concrétiser le passage du statut d’ouvrier à celui d’employé pour les aides familiales et gardes à domicile. Ce changement, attendu depuis 20 ans, a induit une revalorisation des salaires et vise à améliorer la qualité d’emplois de 7 000 travailleuses (95 % des postes sont occupés par des femmes). Les primes de fin d’année des aides familiales et des gardes-malades ont été harmonisées sur celles des autres employées du secteur. Ces travailleuses bénéficient également d’une meilleure couverture salariale en cas de maladie.

    J’ai également porté l’adoption d’un décret pour améliorer les conditions de travail des 50 000 travailleuses des titres-services, un secteur occupé à 98 % par des femmes. Au cœur de ce texte, un contrat minimum de 19h/semaine pour lutter contre le risque de précarité, un dispositif anti-harcèlement ou encore 9h de formation par an pour acquérir de nouvelles compétences sont notamment prévus.

    Par ailleurs, au travers des mesures spécifiques des différents plans, je me suis engagée à lutter contre la précarité des publics particulièrement à risque que sont les femmes, les personnes LGBTQIA+ et les personnes d’origine étrangère. Concernant ces dernières, le Plan wallon de lutte contre le racisme 2023-2026 prévoit notamment des actions qui favorisent leur insertion et leur (re)mise à l’emploi.

    Ensuite, la mesure 4 du Plan wallon d’inclusion des personnes LGBTQIA+ 2022-2024 prévoit la réalisation d’une étude sur les risques de précarité encourus par le public LGBTQIA+. Le marché public a été lancé fin août, les offres sont attendues pour la fin du mois de septembre, et nous souhaitons pouvoir diffuser les résultats de cette étude avant la fin de la législature.

    En outre, le Plan genre wallon 2020-2024 prévoit, dans sa mesure 9, un projet pilote consistant à distribuer des protections hygiéniques gratuitement à des femmes précarisées. Le projet, d’abord déployé dans les provinces du Hainaut, de Namur et de Liège, et porté par les antennes régionales de SORALIA, avec un budget de 440 000 euros, sera étendu prochainement aux provinces du Brabant wallon et de Luxembourg, avec un budget global de 675 000 euros.

    La mesure 10 du même Plan, portée par ma Collègue la Ministre Tellier, prévoit de lutter contre la précarité hydrique, phénomène touchant particulièrement les femmes à la tête d’une famille monoparentale. J’invite l’honorable membre à interroger Madame la Ministre Tellier pour plus d’informations quant à sa mise en œuvre.

    La mesure 24 du Plan genre, portée par le Ministre Collignon, prévoit de garantir la prise en compte de la dimension du genre dans l’évaluation et la potentielle réforme des critères d’attribution des logements d’utilité publique. Une attention particulière est accordée aux familles monoparentales et aux personnes victimes de violences intrafamiliales, ces publics fragilisés étant majoritairement féminins.

    De même, pour soutenir les familles monoparentales, dont 80 % ont à leur tête une femme, je finance, dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie (projet 258), la mise en place de 19 points relais spécialisés dans le soutien et l’accompagnement des familles monoparentales, répartis sur le territoire wallon de manière homogène. L’objectif est d’assurer une prise en charge holistique des parents solos grâce à un travail collectif et communautaire, ainsi que grâce au renforcement d’un réseau d’acteurs locaux pouvant venir en aide au public cible.

    Enfin, la lutte contre le non-recours aux droits reste une priorité. Trop de personnes et de familles en situation de pauvreté ou de précarité n’exercent pas leurs droits, soit car elles n’en sont pas correctement informées, soit car elles n’en font pas la demande (par peur ou honte, ou encore à cause de la complexité des démarches administratives).

    Dans ce sens, plusieurs sites internet ont été développés pour apporter une information précise et compréhensible aux publics les plus fragiles, c’est notamment le cas du portail Seul·e avec enfant.s | Portail de l'Action sociale (wallonie.be) qui s’adresse aux familles monoparentales et du portail http://luttepauvrete.wallonie.be/.

    Le Gouvernement wallon a débloqué des moyens inédits tout au long de cette législature marquée par les crises, afin de soutenir les secteurs et les structures travaillant avec les personnes précarisées, ou à risque de l’être. Je soutiendrai d’ailleurs la pérennisation de ces moyens essentiels pour garantir l’inclusion de toutes et tous dans notre société.