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La lutte contre la pollution de l’air

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 756 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 05/09/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La pollution de l'air est responsable de plus de 9000 décès par an dans notre pays.

    L'OMS s'est emparée du problème en abaissant les seuils des taux de concentration de particules à cinq microgrammes de particules fines par mètre cube en moyenne annuelle. L'Europe quant à elle impose de ne pas dépasser les 25 microgrammes par mètre cube.

    Malgré le seuil plus élevé imposé par la loi européenne, ces taux sont régulièrement dépassés chaque année dans plusieurs pays européens. L'OMS affirme pourtant que le respect de ces seuils pourrait « sauver des millions de vies ».

    A cet égard, l'Agence européenne pour l'Environnement vient de publier son dernier rapport sur la qualité de l'air en Europe. Malgré des progrès substantiels sur les dernières décennies, le rapport pointe l'impact dévastateur de la pollution atmosphérique sur la santé des enfants notamment.

    1200 enfants meurent chaque année car ils respirent un air pollué. En parallèle, l'exposition à la pollution atmosphérique augmente chez les plus jeunes le risque de maladies cardiovasculaires et accroît le risque de nombreuses maladies respiratoires graves, telles que l'asthme et la bronchite chronique obstructive. Qui plus est, le lien entre la pollution atmosphérique et le risque de maladies mentales à l'âge adulte est avéré.

    Le rapport met en avant des solutions pratiques souvent sous-estimées dans l'élaboration des politiques publiques. Interdire de fumer aux abords des écoles, privilégier pour les futures écoles des lieux d'implantation éloignés de sources de pollution, restreindre la circulation aux abords des écoles ou des parcs d'enfants.

    Ces mesures très concrètes, si elles nécessitent une réflexion plus profonde, rentrent dans le spectre des compétences régionales et constituent un levier d'action supplémentaire.

    Madame la Ministre peut-elle nous rappeler les mesures prises jusqu'à présent pour assurer la qualité de l'air dans notre région ?

    Quel est le niveau de concertation avec les autres Ministres ?

    Existe-t-il une réflexion pour favoriser une action transversale sur ce sujet de premier ordre ? Les mesures préconisées dans ce rapport seraient-elles facilement applicables en Wallonie ?
  • Réponse du 18/10/2023
    • de TELLIER Céline
    Les chiffres avancés par le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement sont en effet toujours alarmants concernant l’impact de la pollution sur la santé. Les nouvelles normes publiées par l’OMS témoignent de la préoccupation majeure sur le sujet.

    Mon administration et moi-même sommes actifs dans les groupes de travail belges ou européens afin de plaider pour des seuils ambitieux, en concordance avec les nouveaux seuils de l’OMS, lors de la révision de la directive sur la qualité de l’air ambiant. Mon objectif est d’atteindre ces seuils en 2050, tout en étudiant la faisabilité de les atteindre déjà en 2040.

    La qualité de l’air dans ou à proximité des écoles et crèches fait l’objet d’une attention particulière depuis plusieurs années. Plusieurs campagnes d’études ont déjà eu lieu en ce sens. Le dernier en date, le projet Air-Ecoles, piloté par l’ISSeP en 2019-2020, a permis de mesurer différents polluants tant à l’intérieur qu’à l’extérieur dans 20 écoles wallonnes. Les résultats ont montré que côté trafic, 50 % des écoles, pendant la courte période de mesure, dépassaient la recommandation OMS de 10 µg/m³ pour le NO2.

    Aussi, l’amélioration de la qualité de l’air aux abords des écoles reste un défi crucial pour la santé des enfants. Si les dépassements sont localisés, il importe d’apporter des solutions qui soient également localisées. À ce titre, la mise en place de « rue scolaire » par exemple, en concertation avec les autorités locales, est une réponse appropriée.

    Par ailleurs, le nouveau Plan Air Climat Énergie a été adopté par le Gouvernement wallon ce 21 mars. Dans celui-ci des mesures ambitieuses sont prévues afin d’agir à la source et de réduire les émissions notamment dans le secteur du transport et de la mobilité, via des mesures visant le transfert de la mobilité vers des modes de transports actifs et/ou publics, et des technologies plus performantes. D’autres mesures sont prévues dans les domaines de l’industrie et du chauffage, également responsables d’émissions polluantes en zones urbaines. Comme l’honorable membre le souligne, des changements comportementaux seront également nécessaires.