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Les mesures visant à éradiquer la renouée du Japon et à sensibiliser le public à sa propagation

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 759 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 05/09/2023
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La renouée du Japon est une plante inoffensive pour l'homme mais invasive et difficile à éradiquer.

    Elle affectionne particulièrement les terrains pollués, les voies ferrées et les cours d'eau, et notre passé industriel favorise hélas son expansion. Raison pour laquelle depuis quelques années elle envahit l'Europe. Ses rhizomes pouvant atteindre 10 mètres de large et 2 mètres de profondeur nuisent aux espèces végétales locales et à la biodiversité. Au printemps, ses tiges peuvent même pousser de 10 cm par jour !

    Au sein des services du SPW, des mesures ont été prises et des indications ont été données pour éviter sa dispersion lors du fauchage des accotements, du broyage, et du déplacement des terres notamment.

    Consciente de cette problématique, Madame la Ministre a prié le SPW ARNE (Agriculture Ressources Naturelles Environnement) de réaliser une campagne visant à éradiquer les boutures déplacées lors des inondations de 2021 de l'Amblève, de la Lesse, de l'Ourthe et de la Vesdre. Campagne d'éradication programmée pour 2022-2023.

    Où en sommes-nous aujourd'hui dans le déracinement de cette plante ? Des équipes sont-elles encore à pied d'œuvre et si oui pour combien de temps ? Sont-elles parvenues à en éradiquer la majeure partie ?

    Des campagnes de sensibilisation sont-elles prévues pour les particuliers? Peu d'entre eux connaissent et savent identifier cette plante que les inondations ont propagé en de multiples endroits et qu'il convient de freiner impérativement.

    Ses déchets devant être détruits par incinération ou compostage industriel, quelles mesures sont prises au sein des recyparcs pour les arrivages qui en contiennent ?
  • Réponse du 18/10/2023
    • de TELLIER Céline
    Merci de l’intérêt concernant la gestion des boutures de renouées dispersées par les inondations de juillet 2021. J’ai effectivement réservé le budget nécessaire pour permettre de procéder à leur prospection et leur arrachage en 2022, 2023 et 2024. La campagne est actuellement en cours grâce au concours d’une société de travaux et à un encadrement spécifique assuré par les Contrats de rivière de l’Amblève, de la Lesse, de l’Ourthe et de la Vesdre. Elle cible principalement l’élimination des nouvelles boutures pour éviter la formation de nouvelles populations de renouées. En revanche, elle ne vise pas les anciens massifs qui préexistaient aux crues et ne peuvent pas être éliminés facilement du fait de leur enracinement très profond dans le substrat.

    Concernant la campagne d’arrachage 2022, les résultats collectés à l’issue des travaux de prospection menés par les 4 Contrats de Rivière montrent que la présence de boutures est principalement avérée le long de 89 km de linéaires de cours d’eau dont 82 % concernent le bassin versant de la Vesdre.

    450 personnes/jours ont été consacrées par la société de travaux à cette opération en 2022. Plus de 50 000 boutures de renouées ont ainsi été arrachées, ce qui équivaut à 12,7 tonnes de matière organique. 71% des boutures ont été arrachées dans le bassin versant de la Vesdre, 11 % dans le bassin versant de la Lesse, 11 % dans le bassin de l’Amblève et 7 % dans le bassin de l’Ourthe. Les boutures ont été majoritairement retrouvées dans les zones de dépôts de sédiments situées à proximité immédiate des berges des cours d’eau (0-20m), sauf pour les bassins de l’Ourthe et de la Vesdre dans lesquels des boutures ont été retrouvées jusqu’à plus de 50 mètres du cours d’eau.

    L’analyse réalisée au niveau des placettes de suivi installées par les Contrats de Rivière a montré que l’efficacité des opérations d’arrachage de boutures par les ouvriers est globalement assez bonne. Seuls 7,5 % des boutures n’ont pas été arrachées. Ceci peut s’expliquer en partie par le fait que de nombreuses boutures ont présenté une germination différée dans le temps et ne sont sorties de terre qu’après le passage des équipes d’intervention.

    Tout ceci plaide donc pour un renforcement des travaux réalisés en 2022. L’arrachage s’est poursuivi en 2023 et prendra fin lors d’une dernière opération au printemps 2024, afin de garantir un maximum d’efficacité.

    Des actions de sensibilisation ont été menées en parallèle à la campagne d’arrachage. Une page internet a été préparée par mon administration sur le portail biodiversité (http://biodiversite.wallonie.be/renouees), de même qu’un tutoriel et un dépliant expliquant comment arracher au mieux les boutures. Des informations ont également été diffusées dans les journaux communaux à l’initiative des Contrats de rivière concernés.

    Les boutures arrachées durant la campagne par l’entreprise de travaux ont été rassemblées et véhiculées jusqu’aux sites d’incinération d’Intradel à Herstal et d’Agricompost à Horion-Hozémont. Il faut savoir que le matériel collecté par les particuliers peut quant à lui être déposé dans les conteneurs de déchets verts des recyparcs destinés à faire l’objet d’un compostage industriel.