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Le mauvais état du réseau routier wallon et les investissements à réaliser

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 6 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 07/09/2023
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Fin mai dernier, Monsieur le Ministre reconnaissait tacitement son désinvestissement au niveau de l'entretien du réseau routier wallon, puisqu'il déclarait qu'à l'avenir, il allait prévoir un « budget d'entretien » pour les réseaux structurants et non structurants.

    Les retards des chantiers prévus dans le cadre du Plan mobilité et infrastructures pour tous 2020-2026 et des chantiers de réparation de voiries régionales sont légion. Notre réseau routier régional est en train de se dégrader à vue d'œil.

    L'insuffisance des moyens conduit à une explosion des coûts, dans un contexte d'inflation marquée. Tout report des travaux, avec l'inflation actuelle, engendre des coûts budgétaires supplémentaires. Or, le budget wallon n'augmente pas, que du contraire. Aussi, plus une route est réparée tard, plus elle coûtera cher lors de sa réparation ! Et un tel constat s'applique à l'ensemble du réseau wallon.

    En 2019, pour le seul réseau non structurant, les moyens de paiement étaient de 122 millions d'euros. Aujourd'hui, ils ne sont plus que de 82 millions d'euros. Compte tenu du contexte actuel, c'est 147 millions qui auraient été nécessaires ! Le bilan total de la législature, sur le réseau non structurant, c'est – 200 millions d'euros d'investissement en 4 ans, si l'on compte en euros constants !

    Il y a 4 mois, il partageait mon constat sur le mauvais état du réseau routier wallon. Celui-ci devait être, nous disait-il, « amélioré ».

    Quelles sont les mesures prises afin de répondre aux besoins actuels sur le réseau routier ?

    Prévoira-t-il, dans le cadre du prochain exercice budgétaire, une augmentation des moyens pour l'entretien de nos voiries régionales, et donc une augmentation des moyens au niveau du Programme 11 de son budget, aux articles de base (AB) suivants : 14.01 Entretien du réseau non structurant, en ce compris les pistes cyclables ; 73.13 Rénovation et réhabilitation des ouvrages d'art du réseau routier non structurant, en ce compris l'électromécanique ; 73.14 Réhabilitation, sécurisation, aménagement et équipement du réseau routier non structurant (Plan mobilité et infrastructures pour tous 2020-2026) ; 73.16 Réhabilitation, sécurisation, aménagement et équipement du réseau routier non structurant ?

    Alors que la Wallonie avait fait d'importants travaux d'entretien et d'amélioration de son réseau entre 2010 et 2019, il est essentiel de maintenir cet effort.
  • Réponse du 22/11/2023
    • de HENRY Philippe
    Je rappelle que ma priorité au cours de cette législature a bien été l’entretien du réseau existant et pas son extension.

    Je voudrais aussi relativiser les chiffres budgétaires que l’honorable membre avance, car ce sont des montants exprimés en crédits d’engagement, alors qu’il faudrait comparer les montants exprimés en crédits de liquidation pour connaitre les montants de travaux réellement exécutés.

    Le réseau régional total est conséquent, il compte environ 8 000 km de voiries, dont 1 200 km dans le domaine autoroutier. Beaucoup d’anciennes routes provinciales, qui ont été intégrées au réseau routier régional sont ainsi en très mauvais état. Cette situation résulte des décisions antérieures d’extension régulière des infrastructures, de construction de chaînons routiers ou autoroutiers supplémentaires qui, au fil des législatures, se sont accumulés et qui, par conséquent, augmentent les besoins d’entretien réguliers.

    D’une part, les budgets « entretien » ont été augmentés au cours de cette législature :
    - pour la SOFICO : 76.2 millions d’euros HTVA (en 2016 : 57 millions d’euros HVTA) ;
    - pour le réseau SPW : 45.2 millions d’euros TVAC (en 2016 : 33 millions d’euros TVAC).

    D’autre part, comme j’ai déjà pu le dire, pour le réseau structurant, des budgets supplémentaires pour l’entretien ont été dégagés à la SOFICO pour 2024 et les années suivantes. Pour le réseau non structurant, le budget 2023 « raclage-pose » de l’enveloppe PIMPT a été porté à 25 M€, et des moyens ont été réorientés pour augmenter ces moyens en 2024.