La construction de la tour de contrôle digitale aéroportuaire sur le territoire namurois
- Session : 2023-2024
- Année : 2023
- N° : 1 (2023-2024) 1
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Question écrite du 07/09/2023
- de CRUCKE Jean-Luc
- à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
Quelle est l'évolution du dossier ?
Les délais de construction sont-ils respectés ?
Le budget a-t-il dû être modifié ?
À quelle hauteur et pour quelles raisons ?
Quel est l'échéancier ?
D'éventuelles difficultés ont-elles été rencontrées dans le suivi du dossier ?
Lesquelles et quelles furent les solutions apportées ?
Réponse du 16/10/2023
- de DOLIMONT Adrien
Ainsi, le 25 mai 2021, SKEYES et la SOWAER se sont engagés à former un partenariat pour installer un centre de tours de contrôle numériques au sein du parc ECOLYS à Namur selon le modèle de gouvernance suivant :
• propriété et financement du bâtiment abritant le centre ainsi que le nouveau siège social de la SOWAER à Namur : SOWAER ;
• propriété et financement des installations et des équipements des tours digitales (hardwares, caméras ; etc.) : SKEYES ;
• propriété et financement des systèmes d’exploitation des tours digitales (softwares) : SKEYES ;
• gestion et exploitation des tours digitales : SKEYES.
Conformément à l’article 2 de l’arrêté royal de 1992, il revient ainsi à la Région wallonne de mettre à disposition des services chargés de la sécurité aérienne, l’infrastructure nécessaire à l’exercice de leur compétence, notamment des terrains, locaux et installations y compris des salles de repos et des bureaux pour les services du contrôle aérien, techniques et météorologiques.
Dans ce cadre, la SOWAER a acquis un terrain au sein du parc ECOLYS. La signature des actes pour l’acquisition du terrain a été réalisée le 25 mai 2022.
En ce qui concerne la mise en œuvre du bâtiment, le marché de conception, réalisation et maintenance d’un bâtiment devant abriter le centre de tours de contrôle digitales des aéroports wallons a été attribué par la SOWAER en date du 16 février 2023 à la société Thomas & Piron Bâtiment.
Les études nécessaires à la finalisation du projet et à l’établissement du dossier de permis d’urbanisme ont été menées de mars à juin 2023.
La demande de permis a été introduite en date du 11 juillet 2023 et l’autorité compétente a remis son avis de complétude en date du 25 juillet 2023. Le délai endéans lequel la décision doit nous être envoyée est de 130 jours calendriers à dater du 25 juillet 2023.
La SOWAER compte dès lors sur une décision d’octroi du permis début 2024.
Le délai d’exécution des travaux contractuel est de 585 jours calendrier. Avec un démarrage des travaux programmés à mars 2024, la fin prévisionnelle des travaux relatif à la construction du bâtiment devant abriter les tours digitales, à charge de la SOWAER, est à ce stade estimée à octobre 2025.
L’installation, par SKEYES, des technologies des tours digitales et des services connexes débutera ensuite.
Suivant le planning estimatif de SKEYES, la mise en opération effective du centre de tours de contrôle est programmée au 1er semestre 2027.
La première estimation budgétaire liée à la construction du bâtiment à Ecolys, établie par la SOWAER sur base des éléments connus à l’époque, était de 8 842 237,50 euros.
Depuis, le projet a fortement évolué et de nouveaux postes de dépenses ont été identifiés. En 2023, l’estimatif présenté au Conseil d’Administration de la SOWAER du 16 février 2023 se chiffrait à 24 093 536.11 euros.
La SOWAER explique cette différence par plusieurs éléments.
Il est important de rappeler qu’en mai 2021, SKEYES n’avait pas encore attribué le marché pour les équipements des tours digitales. Ce dernier a été finalisé avec la société SAAB-DATS (Digital Air Traffic Solution) au cours du premier trimestre 2022. De ce fait, des données techniques, ayant un impact non négligeable sur la réalisation concrète de certains principes et concepts dans la construction du bâtiment, n’ont pu être communiquées que tardivement par SKEYES à la SOWAER.
De plus, différents volets tels que les besoins des locaux, la sécurité, la sûreté, l’HVAC, la gestion technique centralisée et la gestion des alarmes ont continué d’évoluer, ayant un impact sur la réalisation concrète du concept, et ont entraîné de la part de la SOWAER une réévaluation budgétaire.
La pénurie de certains matériaux et composants, ainsi que l'envolée des prix sur les marchés suite aux différentes crises, ont fortement contribué à l’augmentation budgétaire également.
Concrètement, celle-ci peut être détaillée comme suit :
• 2 406 334,55 euros pour l’intégration de l’ensemble des équipements HVAC répondant aux dernières prescriptions de SKEYES et de son fournisseur SAAB-DATS ;
• 4 716 970,43 euros pour l’intégration de l’ensemble des équipements électriques répondant aux dernières prescriptions de SKEYES et de son fournisseur SAAB-DATS ;
•. 532 376,98 euros pour l’aménagement des abords conformément aux prescriptions urbanistiques locales reprises dans la Charte Environnementales du BEP ;
• 2 546 358,86 euros frais directs et indirects de l’entreprise ;
• 621 179,14 euros correspondant à l’augmentation des potentiels frais divers et des imprévus ;
• 268 405,57 euros correspondant à l’augmentation des frais d’honoraires d’Auteur de projet ;
• 67 291,00 euros pour le prix réel d’achat du terrain, frais d’actes inclus ;
• 1 458 541,61 euros correspondant à une prévision de révision.
De plus, la SOWAER a intégré les coûts qui ne faisaient pas partie de la construction du bâtiment, à savoir :
• les frais de maintenance étalés sur une période de 5 années pour un montant de 1 522 445,65 euros ;
• les études préliminaires engagées pour un montant de 500 662,77 euros (étude de faisabilité, déport des équipements) ;
• les frais de raccordement aux différents GRD pour un montant de 152 732 euros ;
• les travaux relatifs aux mâts de caméras sur les aéroports de Charleroi et Liège pour un montant de 458 000 euros.
L’élaboration de ce premier centre de contrôle numérique est un projet innovant et complexe.
La technologie imposée par l’exercice du contrôle aérien au sein du bâtiment nécessite des besoins énergétiques importants (redondance totale des systèmes électriques et HVAC, salles serveurs informatiques, équipements de sûreté et de cyber sécurité, …). Dès lors, tenant compte du fait que la conception et l’exécution de l’ouvrage doivent respecter la règlementation PEB 2021 pour les bâtiments publics qui établit que les autorités publiques montrent l’exemple en atteignant le standard NZEB (Nearly Zero Energy Building), le projet propose un bâtiment durable et conçu pour minimiser les dépenses énergétiques.
L’offre de l’adjudicataire ainsi retenu prévoit la construction d’un bâtiment présentant une totale autonomie énergétique qui est atteinte via la mise en place de plus de 800 panneaux photovoltaïques, comme système de production d’énergie renouvelable et ce afin de réduire au maximum son empreinte environnementale.