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L’encouragement de la filière laitière en Wallonie et des autres secteurs

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 7 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 11/09/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans le but de soutenir le secteur de l'agriculture durable, je me permets d'interpeller Monsieur le Ministre sur la situation actuelle de la filière laitière en Wallonie.

    Alors que 80 % de nos concitoyens boivent du lait ou une boisson lactée au moins une fois par semaine selon une étude de l'APAQ-W, il semble indispensable de préserver un élevage local.

    En effet, toujours selon la même étude, moins de 40 % des consommateurs déclarent choisir des produits laitiers wallons. Ce chiffre est en régression par rapport aux autres années.
    Il semble que les fromages et les beurres wallons soient les plus affectés par cette tendance. Pourtant, le fromage se situe à la première place du classement des produits laitiers prisés par les Wallons.

    Le principal problème réside dans la méconnaissance des produits, puisque 46 % des consommateurs ignorent la provenance de leurs fournitures lactées et plusieurs indiquent même ne pas prêter attention à l'origine des produits.

    C'est dans cette logique que l'APAQ-W va lancer un appel à consommer local et promouvoir, par ce biais, les efforts fournis par la filière en matière de durabilité.

    Voilà pourquoi, je voudrais savoir comment Monsieur le Ministre compte développer cette campagne, car il semble indispensable de mieux informer le consommateur et de l'inciter à consommer « local ».

    Mais il me semble également important de les sensibiliser aux autres filières de l'agriculture de notre Wallonie.

    Quels aspects de la filière laitière seront abordés pour informer et donner l'envie de « consommer wallon » ?

    Quelles opérations similaires seront menées prochainement pour soutenir le secteur de l'agriculture durable ?

    Quels secteurs de l'agriculture de notre Wallonie seront ciblés ?
  • Réponse du 05/10/2023
    • de BORSUS Willy
    Comme l’honorable membre le souligne, l’étude menée par l’APAQ-W et son Observatoire de la consommation nous livre des informations utiles puisque, d’une part, le lait et les produits laitiers font toujours bien partie de la vie des familles wallonnes et, d’autre part, les Wallons ont une image très positive de notre filière laitière et de nos éleveurs.

    Il existe effectivement un paradoxe entre la bonne image du secteur laitier wallon et la consommation de produits laitiers wallons par le Belge francophone.

    Les résultats détaillés de l’étude nous permettent d’identifier les raisons pour lesquelles les personnes n’optent pas pour des produits laitiers wallons, à savoir :
    - le fait que le consommateur ne prête pas attention à l’origine des produits laitiers (34 %) ;
    - le fait que le consommateur ne les remarque pas en grande surface (34 %) ;
    - l’absence de réflexe d’en acheter (25 %) ;
    - le prix (25 %) ;
    - les produits laitiers wallons ne seraient pas disponibles pour le consommateur (21 %) ;
    - le caractère non identifiable de l’origine (10 %).

    La majorité des « non-consommateurs » ne le font donc pas par choix, mais parce qu’ils ne peuvent pas ou ne savent pas suffisamment les identifier.

    Notons enfin que l’intérêt de ces non-consommateurs à une consommation de produits laitiers wallons à l’avenir, à hauteur de 84 %, démontre d’un potentiel certain pour ce marché.

    Comme évoqué précédemment, la richesse de ce type d’étude menée par l’Observatoire de la Consommation permet à l’APAQ-W de mieux comprendre la manière dont les citoyens envisagent leur consommation. C’est sur cette base, et en tenant compte des enjeux de la filière que l’APAQ-W a développé une nouvelle campagne de valorisation de notre lait.

    En effet, la filière laitière dans son ensemble est à l'avant-garde de nombreuses questions sociales urgentes - telles que la préservation de la biodiversité, le changement climatique, l'élevage et le bien-être des animaux, et la production d’une alimentation durable - et doit communiquer sa capacité à répondre aux attentes des citoyens et des consommateurs.

    La campagne poursuit donc deux objectifs :
    1. Informer sur les avantages de la filière (exploitations locales et durables) et du produit (intérêts nutritionnels, plaisir, usages, produit peu transformé, et cetera) ;
    2. Informer sur les aspects durables du secteur local, selon les 3 axes de la durabilité (environnemental, social et économique).

    À travers ce deuxième axe, nous rappellerons notamment l’impact des prairies permanentes, la production d’énergie renouvelable dans les exploitations, l’intérêt nutritionnel du lait ou encore l’impact économique de la filière locale. En résumé, via le slogan « Notre lait à nous, il est bon. Et il est bon. », nous voulons rappeler le goût intemporel du lait avec une touche de conscience.

    La campagne a démarré au début de mois de septembre et se poursuivra jusqu’au début du mois de novembre. Une évaluation sera alors réalisée.

    En ce qui concerne les autres secteurs, différentes campagnes sont planifiées d’ici la fin de cette année. Toutes ont pour but de sensibiliser à la consommation de produits locaux sous l’angle, notamment, de la durabilité : une campagne de promotion des produits de l’élevage (sous l’angle de la qualité et du libre choix des consommateurs), une campagne mettant en avant les fromages locaux, une campagne de soutien au réseau des tables de terroir, une campagne dédiée aux circuits courts ou encore une campagne sur l’agriculture biologique.