/

L’électrification des transports publics

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 14 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/09/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Un récent rapport fait le bilan de la mobilité "zéro émission" dans plusieurs villes européennes. Si Bruxelles est placée en 11e position, la ville de Liège se positionne à la 36e position sur les 42 villes étudiées. Les villes d'Anvers et de Gand ont également de nombreux progrès à faire en matière de mobilité décarbonée. Le rapport met en cause le nombre insuffisant de transports décarbonés, plus particulièrement en matière de bus zéro émission qui sont un maillon essentiel de la transition écologique.

    Le transport est l'un des secteurs les plus émetteurs d'émissions de gaz à effet de serre.

    Le rapport souligne la nécessité d'électrifier la flotte de transports en commun au plus vite pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux qui sont les nôtres. De plus, électrifier le parc de véhicules est aussi un enjeu de santé publique à l'heure où la pollution de l'air atteint des seuils critiques.

    Monsieur le Ministre est particulièrement actif sur ce sujet. Il a notamment mis en œuvre une fiscalité avantageuse pour les véhicules électriques et intensifié l'installation de bornes de rechargement sur le territoire wallon.

    Néanmoins, un récent rapport de la Cour des comptes européenne souligne les difficultés en matière d'approvisionnement pour les matériaux nécessaires à l'électrification de notre parc de véhicules. Au vu de la demande croissante dans le monde, le rapport met en doute la capacité européenne à développer un marché fort et résilient.

    Ces éléments sont inquiétants à l'heure où la nécessité de décarboner le secteur du transport est plus pressante que jamais.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous dresser un bilan de l'électrification des transports publics dans notre Région ?

    Comment explique-t-il notre retard par rapport aux autres villes européennes ?

    Existe-t-il un risque en matière d'approvisionnement pour le futur ?

    Quelles sont les options envisagées en cas de difficultés d'approvisionnement ?
  • Réponse du 24/10/2023
    • de HENRY Philippe
    Le transport est le secteur qui a le plus de mal à réduire ses émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, essentiellement du fait de la demande de transport grandissante. Transposer simplement notre modèle actuel dépendant des énergies fossiles vers l’électricité est nécessaire, mais insuffisant. Il faut avant tout réduire la demande grâce notamment au développement d’un aménagement du territoire rationnel. C’est d’ailleurs l’ambition de la Vision FAST, validée sous une précédente législature, que de réduire cette demande de transport de 5 %. Sous cette législature, je me suis employé à développer l’offre de transport en commun et les infrastructures liées au covoiturage et au vélo. Ces investissements doivent permettre de réduire notre dépendance à la voiture individuelle et son usage.

    Le rapport de la coalition Clean Cities Campaign que l’honorable membre cite fait état de différentes solutions de mobilité électrique dont la plupart sont de la responsabilité communale telles que les voitures, vélos et trottinettes partagées.

    Pour ce qui concerne le transport en commun, la Wallonie dispose de la plus grande flotte de bus hybride d’Europe. Pour accélérer les bénéfices en matière de qualité de l’air et de lutte contre le dérèglement climatique, le TEC travaille activement sur l’électrification de sa flotte d’autobus, en vue de respecter les obligations de la Directive « Véhicules Propres », qui impose que 45 % des bus commandés entre mai 2022 et décembre 2025 soient des « Bus Propres », dont la moitié de « Bus à Emissions Nulles ».

    Le planning de mise en œuvre est déterminé par les démarches d’accès à la puissance électrique et par les travaux d’installation de chargeurs, essentiellement dans les dépôts, mais également en certains terminus stratégiques.

    Les premières concrétisations verront le jour début 2025, avec la mise en service du tram de Liège et de la première ligne à haut niveau de service (« BHNS »), baptisée « BusWay 2 », qui reliera la gare des Guillemins au domaine universitaire du Sart-Tilman, au moyen de bus articulés électriques.

    Les études de faisabilité et la planification de la conversion progressive de l’ensemble des autres dépôts est en cours.

    En matière de véhicules électriques, les projets suivants sont en cours :
    - mise en service estimée en 2024-2025 d’une trentaine de bus articulés au départ du dépôt de Baulers ;
    - mise en service estimée en 2024-2025 d’une trentaine de bus standard au départ du dépôt de Jumet ;
    - mise en service estimée en 2026 d’une vingtaine de midibus pour le réseau urbain de Mons ;
    - mise en service estimée en 2026-2027 d’une trentaine de bus articulés pour le BHNS de Charleroi ;
    - mise en service estimée en 2027 d’une trentaine de bus biarticulés pour compléter le réseau BHNS de Liège ;
    - mise en service estimée en 2028 d’une quinzaine de bus biarticulés pour le BHNS de Mons-Borinage ;
    - mise en service estimée fin 2026 des extensions du tram de Liège.

    À ce stade, l’OTW n’a pas connaissance d’un risque de pénurie spécifique aux transports en commun, ni via ses fournisseurs ni via son réseau de confrères, belges ou étrangers.

    Le secteur du bus ne représente, à l’échelle mondiale, qu’une part très faible du besoin en composants (batteries, composants électroniques …). Il n’a donc pas, jusqu’à présent, été très impacté par les pénuries qui ont touché les secteurs de produits plus grand public, telles que les voitures particulières, par exemple.