/

La suppression de la ligne de bus des TEC Namur-Gembloux

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 16 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/09/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La suppression de la ligne de bus 32 des TEC Namur-Gembloux fait partie d'un processus de redéploiement de l'offre des TEC dans la zone de Gembloux-Basse-Sambre, visant à encourager l'utilisation des transports en commun au lieu de la voiture. Cependant, cette décision a suscité des critiques et des regrets de la part d'autres organisations et habitants, qui ont dénoncé les conséquences de ces décisions.

    C'est le cas de l'ASBL Handipar. Cette association s'occupe de 35 adultes handicapés mentaux et sensoriels, dont beaucoup souffrent de surdité. Parmi eux, 26 utilisent les lignes de bus classiques pour se déplacer. L'ASBL doit faire face au problème de la suppression de la ligne 32 Namur-Gembloux par le TEC depuis le 1er août 2023.

    Le train n'est pas une alternative viable, car un tiers d'entre eux sont sourds et ne peuvent pas suivre les informations auditives ou lire les panneaux. La coordination de l'ASBL a cherché des solutions avec le Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures, mais aucune des suggestions proposées ne semble adaptée.

    Comment mieux intégrer les personnes porteuses de handicaps dans le plan de redéploiement de l'offre TEC ?

    Monsieur le Ministre a-t-il connu des problèmes similaires dans d'autres régions ?

    A-t-il déjà pu évaluer les résultats de l'offre de redéploiement ?

    Envisage-t-il des renforts ou la remise en circulation de certaines lignes ?
  • Réponse du 30/10/2023
    • de HENRY Philippe
    L’élaboration concrète du nouveau réseau de la zone de Gembloux – Basse-Sambre est l’aboutissement d’un long processus de près de 3 ans, piloté par l’Autorité organisatrice du Transport (AOT- SPW MI) en collaboration avec le TEC. De plus, les communes ont été régulièrement associées et concertées aux différentes étapes d’élaboration, notamment dans le cadre des réunions de l’Organe de concertation du bassin de mobilité (OCBM). Trois associations représentant les usagers sont également conviées à ces réunions. C’est notamment le cas du CAWaB (Collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles) pour tenir compte de la spécificité des PMR.

    Les objectifs généraux du redéploiement des TEC visent à une meilleure adaptation de l’offre aux nouveaux besoins, liés notamment à l’étalement urbain. Néanmoins, toute réforme comporte souvent des aléas ou des effets secondaires non anticipés que l’on constate généralement lors de sa mise en œuvre ; c’est également le cas ici. En outre, comme cela a été constaté par l’ensemble des parties prenantes, une réforme d’une telle ampleur demande aussi d’être évaluée dans la durée et d’une manière globale sur l’ensemble du territoire concerné. C’est pourquoi le processus prévoit une évaluation après 18 mois et après 3 ans.

    Toutefois, vu la nécessité de tirer des leçons plus rapidement de ce premier redéploiement pour en limiter les effets indésirés, j’ai chargé l’AOT et le TEC de rassembler les données disponibles et d’évaluer l’évolution de la situation avant la fin de l’année afin d’en objectiver les premiers effets. Ces résultats serviront aussi pour les redéploiements suivants.

    S’il est vrai que certaines lignes préexistantes ont été fortement réorganisées depuis ce 1er août, ce redéploiement a également impliqué la création de nouvelles offres dans la zone comme :
    - la ligne 72 relayant Bovesse-Saint-Denis -Villers-lez-Heest et Namur ;
    - la ligne 71 Eghezée-Gembloux bénéficiant notamment aux navetteurs vers Bruxelles ;
    - la création d’une liaison express E85 Tamines-Auvelais-Gembloux desservant le PAE Créalys ;
    - la mise en œuvre d’un dispositif novateur de Transport à la Demande pour couvrir des zones moins denses (Tongrinnes, Boignée, Mazy, Bossières…).

    Par ailleurs, des ajustements du réseau ont déjà été réalisés et d’autres sont toujours en cours d’analyse suite aux retours des usagers et des communes impliquées.

    Concernant l’ancienne ligne 32, il a été identifié lors de l’étude préalable de la zone que son parcours faisait partiellement doublon avec la liaison locale SNCB entre Namur et Gembloux qui fait arrêt notamment en gare de Rhisnes, située à moins d’un kilomètre des locaux de la Ressourcerie namuroise (train L toutes les heures). À l’époque, la difficulté que ce changement pouvait impliquer pour les travailleurs bénévoles de l’ASBL Handipar n’avait pas été appréhendée à sa juste mesure.

    Par conséquent, suite à des contacts pris par mon cabinet et par l’OTW avec l’ASBL Handipar et après une période-test d’un accompagnement temporaire organisée par le service PMR de la SNCB en gare de Namur dont les retours se sont révélés peu convaincants, j’ai validé une solution dégagée par le TEC Namur permettant d’organiser un parcours spécifique quotidien en semaine (un aller le matin et un retour dans l’après-midi) entre Namur et le site de la ressourcerie namuroise. L’opérationnalisation de cette solution est en cours et sa mise en œuvre est annoncée pour ce mois de novembre.