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Le projet du nouveau pont Capitte à La Louvière

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 22 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 11/09/2023
    • de DEVIN Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La mise à jour du Plan mobilité et infrastructures pour tous 2020-2026 (PMIPT 2020-2026) récemment communiqué, ne fait pas apparaître de budget relatif à la construction du nouveau pont Capitte à La Louvière. Ce projet ne figure, par ailleurs, dans aucun plan spécifique.

    Y a-t-il eu une estimation du coût de construction du nouveau pont Capitte à La Louvière ?

    Si oui, quel est le montant de cette estimation ? Va-t-il être inscrit au PMIPT 2020-2026 ?

    Quelle est la situation actuelle concernant l'obtention du permis pour l'installation du pont provisoire ?

    Quel sera le coût de cet aménagement temporaire ?

    Bien qu'il soit une solution temporaire, ce pont provisoire sera-t-il limité aux véhicules de moins de 7,5 tonnes ? Si oui, une déviation pour le charroi lourd sera-t-elle prévue ?

    Par ailleurs, plus généralement, la stabilité des ponts est d'une importance vitale pour la sécurité des citoyens et la fluidité du réseau de transport. L'inspection du pont Capitte devait être une priorité.

    Quelle a été la chronologie des événements concernant les difficultés de stabilité de ce pont ?

    Il est essentiel que nous comprenions pourquoi l'action de Monsieur le Ministre a été aussi tardive engendrant par là même toutes les difficultés que les usagers du centre connaissent aujourd'hui et encore certainement pour de nombreux mois ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de HENRY Philippe
    Si je comprends bien l’impatience de l’honorable membre quant à la mise en œuvre d’une solution définitive pour le remplacement du pont Capitte, on ne peut cependant pas parler d’inaction dans ce dossier. Je peux l’assurer que le délai de réflexion, de concertation et d’étude qui s’est écoulé depuis 2018 était nécessaire tant le projet de remplacement du pont s’est avéré délicat et complexe. En effet, il est assez vite apparu que, dans sa configuration actuelle, le pont ne pouvait plus répondre aux besoins actuels et futurs.

    Une fois la décision de déclassement du pont entérinée par toutes les parties, la conception d’un nouveau projet a nécessité de répondre à de nombreux défis contradictoires en termes de mobilité, de préservation du patrimoine, d’urbanisme, d’enjeux touristiques et d’intégration paysagère. À cela se sont ajoutées des difficultés techniques importantes liées à la densité de l’environnement urbain et à la présence d’une concentration exceptionnelle d’impétrants. Parmi ceux-ci figurent entre autres plusieurs types de conduites de gaz dont l’enjeu sécuritaire est évidemment essentiel. Qui plus est, le site est un point de passage des réseaux de gaz, d’électricité, d’eau, de téléphonie et de fibres optiques qui alimentent une bonne partie de la ville de La Louvière et dont le déplacement doit être soigneusement préparé avec chacun des concessionnaires concernés.

    À ce jour, mon administration finalise le dossier d’adjudication du marché de travaux. Comme il a déjà été dit à plusieurs reprises, l’ambition reste donc bien de réaliser les travaux durant les années 2024 et 2025 afin qu’un nouveau pont Capitte puisse être opérationnel à partir de 2026.

    Au niveau budgétaire, le bureau d’étude en charge du projet vient de transmettre à mon administration une estimation plus précise du montant des travaux.

    Ceux-ci se monteraient à environ 12 millions d’euros HTVA, auquel s’ajouterait un million pour le déplacement de certains gros impétrants. Cela représente une augmentation significative par rapport aux chiffres évalués antérieurement, qui s’explique par plusieurs facteurs, dont la prise en charge coûteuse de terres contaminées par des polluants et par des espèces invasives, la complexité du réseau d’impétrants à déplacer ainsi que l’exigence de l’AWAP de maintenir le tracé des berges actuelles pour respecter le caractère classé du site. Ce dernier point a nécessité de doubler la longueur du nouvel ouvrage par rapport aux premières esquisses et aux stricts besoins en matière de navigation.

    L’estimation financière réactualisée tient également compte de l’augmentation importante des montants réels obtenus lors des attributions de marché les plus récents et qui confirment la tendance inflationniste générale que l’on peut observer, tous secteurs économiques confondus

    Malgré cette augmentation du budget prévisible, je confirme ma volonté de voir aboutir ce projet dans les meilleurs délais possibles. Ces montants seront donc inscrits au PIMPT lors de la présentation au GW du bilan au 1er trimestre 2024.

    Concernant le pont provisoire, la demande de permis a été déposée le 23 mai 2023 et il a été obtenu le 2 octobre dernier. Pour sa réalisation, une offre a été déposée au montant de 849 480 euros HTVA. Cette offre a été approuvée et engagée ; le marché a donc été notifié le 8 juin dernier. Un délai de réalisation de 8 semaines est annoncé par le soumissionnaire, délai au terme duquel l’ouvrage pourrait être utilisable si besoin. Cet ouvrage a bien été prévu pour tous les types de trafics normaux et sera donc accessible non seulement aux véhicules légers, mais également aux poids lourds (hors convois exceptionnels) et aux bus. L’usage réel qui en sera fait sera cependant toujours concerté avec l’administration communale et s’inscrira dans le contexte plus large des plans de mobilité de l’entité louviéroise.

    L’administration a prévu dans le cadre du marché relatif à ce pont provisoire des prestations de communications qui permettront d’informer au mieux et par tous les moyens requis nos concitoyens de l’évolution du projet et de ses impacts sur leur quotidien.

    Concernant l’historique des difficultés de stabilité du pont, à l’image de tous les ponts de Wallonie, le pont Capitte a été inspecté à intervalles réguliers au cours des dernières décennies.

    Dans la banque de données des ouvrages d’art de l’administration, on retrouve par exemple des rapports d’inspections réalisées en 1986, 1988, 1992, 2008, 2010, 2018, 2020, 2022, le plus récent ayant été réalisé en février de cette année. Ces différentes inspections permettent de suivre le vieillissement normal de la structure de l’ouvrage qui, rappelons-le, date des années 30 et approche donc le siècle d’existence.

    C’est cependant à partir de 2018 que les conclusions de ces inspections déclenchent une réflexion sur la nécessité de procéder à des réparations lourdes ou au remplacement de l’ouvrage. Dans le même temps, un monitoring plus suivi est mis en place et des mesures conservatoires de plus en plus strictes avec le temps sont décidées pour continuer à garantir la sécurité des usagers. Ce sont ces mesures qui ont occasionné les difficultés que l’honorable membre mentionne pour les usagers et dont nul ne songerait à minimiser la réalité.