/

Le manque d'installations sanitaires sur les aires de repos situées en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 30 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/09/2023
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les vacances scolaires sont terminées et c'est donc l'heure du bilan estival.

    Un des constats à faire dans ce cadre concerne le manque d'installations sanitaires sur les aires autoroutières de la Wallonie. Dernièrement, la presse rappelait le fait que les voyageurs devaient « se soulager » dans la nature dans encore la moitié des aires de repos wallonnes. En effet, en Wallonie, seules 51 des 105 aires de repos sont équipées de toilettes !

    En France, des sanitaires publics sont installés sur la quasi-totalité des aires de repos le long des autoroutes. Chez nous, ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Comment expliquer une telle différence sur cette question, pourtant élémentaire, d'hygiène ?

    Les voyageurs font le constat de ce manque en Wallonie ! Les voyageurs étrangers semblent d'ailleurs très surpris de cette situation…

    Par exemple, sur l'autoroute entre Tellin à Habay, il n'y a pas de toilettes sur près de 65 kilomètres ! Les automobilistes et professionnels de la route doivent donc se débrouiller comme ils peuvent…

    Certes, il peut être difficile de garantir la propreté des installations sanitaires là où il n'y a pas de station-service, mais cela ne peut justifier pareille carence. Des solutions doivent être trouvées pour équiper plus d'aires de repos wallonnes en sanitaires, et ce de manière pérenne ! C'est une question d'hygiène, mais il en va aussi de la réputation et de l'image que notre Région renvoie aux visiteurs et touristes étrangers !

    Des discussions avec la Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures (SOFICO) à ce propos sont-elles en cours ?

    L'équipement des aires wallonnes en installations sanitaires, ainsi que l'entretien et le nettoyage de celles-ci, ont-ils déjà fait l'objet d'une analyse budgétaire ?

    Quel serait le coût d'une telle mesure, même si celle-ci doit être phasée ?

    Durant l'été, 14 cabines mobiles - donc temporaires - auraient été installées sur les aires de repos où le manque d'installations sanitaires était le plus criant. Pour quel coût ? Quel est le bilan de cette mesure ?

    On me rapporte que ce système n'est pas efficace, car la propreté n'y est pas constatée, au point de repousser les potentiels usagers. Monsieur le Ministre confirme-t-il ce constat ?
  • Réponse du 24/10/2023
    • de HENRY Philippe
    La propreté des aires de repos et ses installations sanitaires est et reste une de mes préoccupations et celle des gestionnaires du réseau autoroutier, la SOFICO et du Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures.

    En France, une grande partie du réseau autoroutier (environ 8 770 km) est concédée à une dizaine de sociétés à capitaux privés ou publics. Celles-ci entretiennent et exploitent les autoroutes moyennant la perception d'un péage auprès des usagers. Le niveau du tarif des péages permet d’offrir une série de services, dont des sanitaires sur la plupart des aires. Quant aux autoroutes non concédées, elles ont nettement moins d’aires équipées de toilettes.

    En Belgique, seules 38 aires de repos bordant les autoroutes de notre Région sont concédées. Ces aires répondent à un cahier des charges en vue notamment de permettre aux automobilistes et aux chauffeurs de poids lourds de se reposer et de bénéficier de divers services, dont l’accès à des installations sanitaires garanties propres.

    Pour les aires non concédées équipées d’installations sanitaires, comme l’honorable membre le soulève, il faut malheureusement constater que maintenir sur ces aires isolées des installations propres, non vandalisées et n’attirant pas divers comportements illicites, constitue une vraie gageure.

    Mais les incivilités ne découragent pas les gestionnaires du réseau autoroutier, la SOFICO et le SPWMI poursuivent leurs efforts pour améliorer continuellement la qualité des infrastructures et des services mis à disposition des usagers.

    Depuis août 2018, des toilettes autonettoyantes sont accessibles sur les aires de Fernelmont. Chaque côté des aires est équipé d’un bloc sanitaire composé de deux toilettes et de trois urinoirs.

    La présence de ces toilettes est une réussite en ce sens qu’elle offre à l’usager un service supplémentaire que les gestionnaires de réseaux essayent de maintenir à niveau par un nettoyage journalier et un entretien attentif.

    Des toilettes autonettoyantes sont également en cours d’installation sur les aires des Nutons (E25). Le coût des travaux d’installation de ces cabines est de 475 000 euros. Le coût d’entretien réel ne peut pas encore être déterminé. Toutefois, une maintenance préventive et corrective des installations (réparations techniques des éléments matériels) est prévue pour un montant de 94 204,70 euros/an et cela pour une durée de 5 ans.

    Un projet est également à l’étude pour l’aire frontalière d’Aubange.

    Au total, c’est un budget de près de 1 MEUR qui est réservé dans le PIMPT pour la construction de nouveaux édicules sanitaires.

    En 2021, le SPW Mobilité Infrastructures avait calculé que le placement d’une toilette autonettoyante sur toutes les aires actuellement non équipées représenterait un coût d’investissement de 5,8 M€ HTVA et une charge annuelle d’entretien de 1,9 M€ HTVA. Cette étude comparative nécessite cependant d’être mise à jour.

    Pour faire face à l’absence de sanitaires dans certaines zones, le SPW Mobilité Infrastructures et la SOFICO louent, comme l’honorable membre le rappelle, des WC mobiles sur la période juin-septembre pour un coût annuel d’environ 100 000 euros.

    Les montants du coût des entretiens de ces édicules sur les aires de repos durant la période estivale (du 15 avril au 15 octobre), ne peut pas encore être chiffrés, car ils n’ont pas encore été tous facturés. Toutefois, suivant le métré, on estime le coût, pour l’installation, la location, l’entretien et l’enlèvement de ces cabines, à 78 000 euros pour la Direction de Verviers et à 32 000 euros pour la direction du Luxembourg.

    Les toilettes mobiles offrent un niveau de confort moindre que des installations permanentes, mais le bilan n’est pas négatif pour autant. Là aussi, il s’agit de la délivrance d’un service supplémentaire à l’usager.